samedi, 2 novembre 2024 09:09

Guinée Bissau : Umaru Embalò retire les avantages des trois derniers chefs d’état major des Armées soupçonnés de rouler pour le PAIGC

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@Atlanticactu.com – Depuis le retour d’exil de Domingo Simoes Pereira, candidat à la dernière présidentielle le pouvoir du « général » n’affiche plus la sérénité des premiers du magistère contesté de l’actuel homme de Bissau. Umaru Embalò voit des complots partout et use de tous les subterfuges (violences, séquestrations, kidnappings…) pour se maintenir au pouvoir. Trois anciens chefs d’état major des Armées se sont vus retirer leur sécurité et Aide de camp. Ces officiers ont toujours contesté à Umaru Embalò l’appellation de général. 

Le gouvernement de Guinée-Bissau a ordonné le retrait des agents de sécurité de l’ancien chef de l’état-major des forces armées, le général Antonio Indjai ; l’ancien patron de la marine, l’amiral Bubo Natchuto et l’amiral, Zamora induta. Ces derniers sont accusés d’avoir participer à une supposée réunion tenue au village de Patche Yala en compagnie des leaders du PAIGC Domingo Simoes Pereira et du PRS Alberto Nambeia.

L’évocation cette réunion par les services de la présidence ne serait qu’un prétexte si on se fie aux confidences des proches du vrai Général Antonio Indjai. Depuis un an, le Général Antonio avait fait part à l’État-major des Armées et à Umaru Embalò qu’il était inacceptable que ce dernier se présente à la face du monde comme un officier général alors que ni son niveau encore son maigre cursus militaire ne lui permet de s’arroger le grade de sous-officier de l’armée », révèle Vitor Pires un proche de l’ancien patron de l’armée Bissau guinéenne.

« Et le Général Antonio Indjai n’était pas le seul à contester ce grade de général, l’amiral Bubo Natchuto qui avait refusé de prendre à des cérémonies militaires au motif que son rang ne lui permettait pas d’être complice d’une usurpation de fonction, subit depuis plusieurs les convocations à la police judiciaire pour répondre d’accusations plus saugrenues les unes que les autres », fulmine Vitor Pires.

« Si Umaru Embalò n’arrête pas ses intimidations, nous montrerons à la face du monde qui il est réellement. Il est temps qu’il respecte les Bissau guinéens et s’occupe des urgences puisque c’est lui que la Cedeao a installé comme président », menace Pires 

Si les anciens chefs d’état major des Armées subissent les contrecoups de leur position face au « général », l’acharnement qui pèse sur le Contre-amiral Bubo Na Tchuto est sans commune mesure. Depuis le retour d’exil de Domingo Simoes Pereira, la police judiciaire a ouvert plusieurs enquêtes. Depuis mars Bubo Na Tchuto est accusé de blanchiment de capitaux et fait face à puissante machine policière.

Il y’a quelques jours encore, les services de sécurité du Palais ont fait fuiter une liste de personnes ayant pris part à une réunion avec des leaders de l’opposition. Une nouvelle raison pour  Bubo Na Tchuto d’être convoqué et entendu cette fois-ci à l’état-major la semaine dernière.

Face à la colère des militaires qui n’ont pas apprécié la convocation de l’ancien patron des Armées, l’état-major a réagi aussitôt.  « Concernant la présumée réunion, il y a des informations qu’il y aurait la présence de quelques chefs militaires en activité et aussi en réserve, ce qui a obligé l’état-major des forces armées à appeler à l’éloignement définitif des militaires lors des réunions et des activités politiques », peut-on lire dans le communiqué publié ce mercredi.

La note, citée par l’Agence de l’information de Guinée (ANG), indique que « lesdits actes en soi violent le devoir d’exemption politique indiqué aux articles 20, paragraphe 4, de la Constitution de la République de Guinée-Bissau, conjugués aux articles 30 et 31, paragraphes 1,4 et de la loi nationale sur la défense, déterminant l’équidistance des militaires de la politique de partis ».

Si l’état major des Armées appelle à la retenue, le PRS et le PAIGC en conférence de presse n’écartent plus la possibilité de s’allier pour sauver la Guinée Bissau et ce, avec toutes les forces vives. Stop à l’intimidation ont-ils dit ! 

En réponse à l’état major, le PRS a tenu une conférence de presse jeudi dernier par le vice-président du PRS, Orlando Mendes Veigas, qui n’exclut pas la possibilité d’avancer dans les négociations. Car, « Dans la vie, tout est possible ! C’est pourquoi on dit que dans la vie, il n’y a pas d’ennemis permanents, les choses changent en fonction de la réalité. Qui sait si un jour on ne signera pas cet accord avec le PAIGC et les forces vives du pays », dit l’ancien dirigeant qui n’a pas donné plus de détails sur la prétendue réunion entre les dirigeants partisans et a juste confirmé que Son chef est allé au village de Pacthe Yallah à l’invitation des populations.

À son tour, le PAIGC, également en conférence de presse, a ouvert la possibilité de trouver des solutions à ce qu’il appelle une mauvaise gouvernance dans le pays. « Nous voulons une solution à la mauvaise gouvernance à laquelle nous assistons avec la paralysie totale des institutions, avec des grèves sans fin, avec une corruption jamais égalée et à tous les niveaux. Si nous, le PAIGC, partageons avec le PRS, comme cela a été le cas en 2014, ces mêmes valeurs, il n’y aurait pas de problème de la part du PAIGC pour la construction d’un gouvernement. Ce serait un gouvernement fondé sur la constitution, ce serait légal entre les deux partis et ce ne sera pas un gouvernement de faire l’instrumentalisation de l’un ou de l’autre député » a déclaré le journaliste Muniro Conté, le secrétaire national de communication du PAIGC.

Des sorties des leaders du PAIGC et du PRS qui empêchent Umaru Embalò de dormir du sommeil du juste d’où les pressions en cours sur les anciens chefs d’état major.

Salimatou Djalò 

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