jeudi, 25 avril 2024 14:01

Élections législatives anticipées, le PAIGC vers une nette victoire en Guinée Bissau

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Guinée
Atlanticactu / Bissau / Maïmuna DJALÒ 
Après une campagne électorale qui a vu les populations coller à nouveau au PAIGC, le scrutin du dimanche 4 juin risque d’être un véritable plébiscite pour Domingo Simoes Pereira. Sauf retournement de dernière minute comme en 2019 lors de la présidentielle où la CEDEAO avait unilatéralement déclaré le « général » du Gabu vainqueur, le PAIGC arrive en tête au vu des premiers résultats, loin devant le Madem G-15 de Umaru Embalò, le PRS et le PTG.
Les jeux sont déjà faits avec les votes clôturés à 17h01. Environ 900 000 Guinéens ont été appelés dimanche pour choisir les 102 députés et surtout, le parti qui formera le gouvernement de la septième législature depuis l’ouverture du multipartisme, en 1994. Seul hic, au Sénégal où Umaru Embalò compte sur la communauté Peule, le vote Au Sénégal, le vote a été reporté sine die pour cause de manifestations violentes. Un coup dur pour le Madem G-15 qui avait bâti sa victoire en 2021 sur cette diaspora installée au
Même si la Commission Nationale Électorale indique que les résultats provisoires ne seront publiés qu’à partir de mercredi, les premiers résultats issus des bureaux de vote à Bissau, Cashew ou Bulá donnent une large avance au PAIGC de Domingo Simoes Pereira. Quant au camp du pouvoir, les fiefs du Gabu et Bafatà continuent d’accorder leur confiance à Umaru Embalò l’enfant du terroir.
Le jour du scrutin en Guinée-Bissau a également été marqué par des déclarations du président de la République, Umaro Sissoco Embaló, qui a averti qu’il n’autoriserait pas les manifestations de rue contre les résultats des élections. Umaro Sissoco Embaló a endossé le rôle du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.
« Je ne tolérera pas que ce qui passe au Sénégal se déroule ici. Et même en cas de défaite de ma coalition, je ne travaillerais qu’avec des politiciens sérieux, des gens qui me respectent, pas ceux-là qui me manquent de respect », a déclaré le général après avoir voté à Gabu.
Certainement très choqué par la situation politique sénégalaise, Umaru Sissoco Embalò dit qu’il n’autorisera pas l’opposition à manifester comme ce qui se passe au Sénégal, où l’opposant Ousmane Sonko mène une vague de protestations. « Il n’y aura pas de ‘Sonkos’ en Guinée-Bissau, car Kim Jong-un [président suprême de la Corée du Nord] est le président de la République dans ce pays », a-t-il déclaré.
Quant à Domingos Simões Pereira, le chef de la Plataforme Aliança Inclusiva – Terra Ranka, très confiant a déclaré aux journalistes qu’il ne sait pas s’il sera nommé Premier ministre si sa coalition gagne. Mais, les guinéens n’accepteront pas une deuxième fois la confiscation de leurs suffrages comme cela a été le cas lors de la présidentielle de 2019. Et de rappeler en ironisant, « La Guinée Bissau n’est pas le Sénégal, ce pays a son histoire et cela personne ne pourra le travestir ». Et d’ajouter, «  Le PAIGC s’est pattu pour obtenir les réformes constitutionnelles qui font de la Guinée Bissau l’un des pays les plus démocratiques de la sous-région »
Par ailleurs, Fernando Dias (PRS) a signalé des cas de personnes empêchées de voter, ce qui constitue des manquements graves pour notre démocratie. Des leaders de la mouvance présidentielle,  Braima Camará (Madem-G15), Joana Cobdé (MSD) et Botche Candé (PTG), quant à eux, demandent le respect des résultats.
La députée MADEM-G15 accuse des militants du PRS d’avoir agressé deux membres de son parti lors du scrutin à Quinhame? Même son de cloche pour le parti PAPES qui dénonce également l’agression contre quatre de ses candidats à la députation
Réaction des observateurs venus superviser le scrutin qui se disent satisfaits du déroulement du scrutin même s’il y’a beaucoup à faire…
Le chef de la mission d’observation de l’Union africaine, Joaquim Chissano, a estimé que le vote de ce dimanche « s’est bien passé » en Guinée-Bissau. L’ancien président du Mozambique met en avant la collaboration qu’il a constatée sur le terrain entre les partis politiques pour assurer le succès de l’élection.
S’adressant à Atlanticactu.com, le chef de la mission d’observation des élections de la CEDEAO, Jorge Carlos Fonseca, s’est dit satisfait de ce qu’il a vu sur le terrain. L’ancien président du Cap-Vert souligne la civilité dont ont fait preuve les électeurs guinéens tout au long de ce dimanche.

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