vendredi, 22 novembre 2024 13:47

Guinée Bissau : Discours devant l’assemblée générale de l’ONU, Umaru Embalò évite la levée des sanctions contre les militaires

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@Atlanticactu.com – Annoncée à grande pompe quelques heures avant de s’envoler vers New York pour prendre part à la 76ème assemblée générale de l’ONU, Umaru Sissoco Embaló a bien fait son discours mais n’a pas du tout évoqué la levée des sanctions contre les militaires Bissau guinéens impliqués dans les sanglants coups d’état. Ce qui n’est point une surprise puisqu’avant son départ, plusieurs voix s’étaient élevées pour démentir le « général » du peuple. Jamel Handem analyste politique avait bien avancé que Umaru Embalò voulait comme à son habitude mettre la charrue avant les bœufs.

Sans surprise, le discours de Umaro Sissoco Embaló lors de la 76eme Assemblée générale de l’ONU, qui a duré environ six minutes et demi, a tourné autour des « avancées » démocratiques et économiques depuis qu’il s’est installé à la tête de la Guinée Bissau et des réformes nécessaires au sein de l’ONU. Par ailleurs, dira-t-il, « il est urgent d’améliorer l’efficacité de l’ONU pour revitaliser l’organisation dans sa globalité. Dans un monde de plus en plus globalisé, la pertinence de l’existence de l’Organisation des Nations Unies et de ses agences est devenue d’une extrême importance ». Mais, le « général » a tout bonnement oublié sa promesse faites aux officiers d’évoquer la levée des sanctions imposées aux militaires, comme il l’avait promis en quittant le pays.

Et pourtant, celui qui se dit général, avait promis d’aborder à l’ONU la fin des sanctions contre les militaires responsables du coup de 2012. « J’ai rendez-vous avec le secrétaire général des Nations unies [Antonio Guterres] et le président du Comité des sanctions, parce que le moment est venu de lever les sanctions imposées aux militaires et même parce que certains sont déjà morts et de ce fait, Cela n’a aucun sens jusqu’à ce jour de maintenir ces sanctions », a déclaré Umaro Sissoco Embalò qui s’adressait aux journalistes à l’aéroport international Osvaldo Vieira à Bissau lundi dernier quelques minutes avant son départ pour New York où il participera à la 76 e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Cette annonce de Umaru Embalò qui est faite quelques semaines après que les États-Unis aient délivré un mandat d’arrêt international contre le général Antonio Indjai, leader de ce coup de 2012 et dont le nom figure sur la liste des sanctionnés, a fait réagir l’analyste politique Jamel Handem. « Embalò va trop vite en besogne, jusqu’à présent rien n’a été fait pour justifier la levée des sanctions militaires ».

 « Tout ce qui s’est passé depuis le 12 avril 2012 jusqu’à nos jours , nous n’avons rien vu qui puisse montrer que quelque chose a été fait. Nos forces de défense et de sécurité ont été complices des changements politiques qui ont eu lieu dans le pays, même lors de la présidentielle dernière », signale Handen, pour qui, face à ces faits et à d’autres du caractère politique, le « général » ne devrait pas aborder la question avec les Nations unies. Surtout au moment où Washington accuse Antonio Indjai de « crimes de narcoterrorisme », renseigne Fernando da Fonseca, spécialiste des relations internationales, qui affirme également, « que même si le but de Umaro Sissoco Embaló est légitime, il existe des réserves pour que les Nations unies soulèvent des sanctions contre les officiers guinéens ».

« Il faudrait changer le comportement de nos militaires, les militaires devaient avoir une attitude neutre à l’égard des questions politico-partisanes, ils ne seraient plus accusés d’être impliqués dans la question du trafic de drogue et d’autres trafics illicites », complète Jamel Handem 

Pour rappel, le comité des sanctions de l’ONU a décidé de sanctionner 11 officiers militaires Bissau guinéens considérés comme des protagonistes du coup d’État militaire de 2012, qui avait écarté le Premier ministre alors, Carlos Gomes Junior. Les militaires concernés sont interdits de voyager hors Guinée-Bissau et ont toujours leurs comptes bancaires gelés.

Parmi les officiers militaires sanctionnés, on peut citer l’ancien chef d’état-major général des forces armées, le général Antonio Indjai, le général Mamadu Touré, actuel vice-chef de l’État-major, le général Ibraima Papa Camará ancien chef d’État-Major de l’armée de l’air et actuel président de l’Institut national de la défense, le général Stéphane Na Mena, inspecteur général des forces armées et le général de brigade Daba Na Walna, président du tribunal supérieur militaire.

En plus de figurer sur la liste des sanctionnés, le général Antonio Indjai, actuellement en réserve, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, délivré par les États-Unis d’Amérique qui l’accusent de « crimes de narcoterrorisme, complot pour importer de la cocaïne, complot pour Fournir un soutien matériel à une organisation terroriste étrangère et complotiste pour acquérir et transférer des missiles anti-aériens aux rebelles de FARC de Colombie ».

Les États-Unis d’Amérique ont promis une récompense de millions de dollars pour ceux qui aideront à localiser et capturer le général Antonio Indjai. 

Le «général », qui a déjà rejeté toute possibilité pour le général d’être capturé ou transféré aux États-Unis d’Amérique, a déclaré qu’il profiterait de son séjour à Washington pour rencontrer les autorités américaines pour aborder la situation du général Antonio Indjai.

Cheikh Saadbou DIARRA 

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