mercredi, 24 avril 2024 22:49

Covid-19 : respect du couvre-feu , la police et la gendarmerie misent sur les caméras de surveillance

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En dehors de l’impressionnant dispositif de sécurité visible sur les artères de Dakar et des régions de l’intérieur pour faire respecter le couvre-feu , les forces de l’ordre s’appuient également sur les 500 caméras de surveillance installées dans la capitale et les 213 autres en région. En temps réel, les techniciens du centre de contrôle de vidéo surveillance distillent les informations aux unités mobiles.

Dakar centre, Médina, Mermoz, Almadies, Parcelles Assainies, Rufisque, Thiès, Mbour… En de nombreux points du territoire, les services de sécurité utilisent des caméras de surveillance pour veiller au respect des mesures du couvre-feu instaurées par le gouvernement permettant de lutter contre la propagation du Covid-19. Deux principaux objectifs : repérer de potentiels contrevenants et faire de la prévention. Moins chers que les hélicoptères et les drones, les caméras permettent d’avoir une large vision d’un territoire et d’accéder à des endroits reculés, soulignent les policiers et les gendarmes interrogés par Atlanticactu.

Le Centre de contrôle de vidéo surveillance basé à l’intérieur de l’École Nationale de Police , dispose à présent d’un planning journalier lui indiquant à quels endroits le couvre-feu n’est pas respecté. « Il s’agit essentiellement de communes et de zones où il y a des risques de concentration de personnes, des flux de déplacements, ou des interdictions d’accès, comme sur les plages », détaille un Sous/Officier chargé de la compilation des données.
Selon lui , « L’objectif est d’informer les troupes sur le terrain et d’aller rapidement chercher les contrevenants », rappelant que le dispositif est encadré par la police ou la gendarmerie nationales, selon le lieu où il s’applique.

La priorité est mise sur les zones difficilement accessibles ou à tendances criminogènes. La vidéo surveillance permet un déploiement rapide

Dans d’autres départements où la télé surveillance n’est pas encore installée , ce sont les services de police et de gendarmerie qui déploient directement leurs propres effectifs afin de veiller au respect des mesures de l’état d’urgence mises en place depuis le 23 mars 2020. « Nous utilisons nos moyens de bord pour faire respecter les arrêtés d’interdiction », confirme la gendarmerie à Tambacounda .  « Nous l’avons par exemple fait lors du premier cas dans la région, sans moyens technologiques, nous avons réussi à retracer le parcours de la personne infectée de même que les différents contacts possibles avant que l’autorité administrative ne décide de confiner tout le village et même le département ».

« Cet outil nous permet de surveiller de grandes étendues de terrain, ainsi que des zones difficilement accessibles, entrecoupées par des immeubles et de fortes concentrations d’habitations », explique le Sous/Officier , qui explique que la portée de certaines caméras rend leur travail facile et permet de minimiser les déplacements pour procéder à des contrôles ».

Mais si ces caméras font le bonheur des forces de sécurité, il en est autrement pour Sidy Badji, Responsable juridique d’un hôtel de la place, il est facile également d’entraver les libertés publiques.
Selon lui, « L’utilisation de la vidéosurveillance à des fins de surveillance est régulièrement pointée du doigt, car jugée potentiellement attentatoire à la vie privée. Or les policiers et les gendarmes ont recours à cet outil « dans un cadre réglementaire bien défini », souligne t-il. « C’est plutôt la lutte contre la pandémie qui va entraîner de facto une restriction des libertés, au service de la sécurité de tous, plutôt que l’usage de la télésurveillance estime-t-il.

Cheikh Saadbou Diarra (Atlanticactu.com)

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