Les assaillants qui ont attaqué le Niger ont leurs bases à Kidal, selon les services de renseignement de Niamey. Des personnalités de Kidal, dans le nord du Mali, seraient impliquées directement ou indirectement dans plusieurs attaques perpétrées au Niger. C’est ce qui expliquerait les récentes critiques du président nigérien Mahamadou Issoufou sur le statut de Kidal.
L’armée nigérienne a perdu plusieurs dizaines de ses hommes sur les 800 kilomètres de frontière entre le Mali et le Niger. Les véhicules et les armes emportés et vendus au Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) lors des attaques de Midal, Tongo Tongo et tout récemment contre la garnison d’Inates sont l’illustration parfaite, selon Niamey, de ces complicités.
Les noms de personnalités du HCUA sont cités dans un document officiel nigérien consulté par RFI. Il y a Bohada Ag Hamzata, chef de la sécurité de l’actuel gouverneur de Kidal. Ce dernier est impliqué, selon Niamey, dans l’attaque terroriste de Midal, en juillet 2017,dans la région de Tassara, à Taoua. Grièvement blessé, il a été évacué à Tinzawaten à la frontière algérienne pour des soins.
Des personnes vivant à Kidal impliquées dans l’attaque de Tongo Tongo
Toujours selon Niamey, l’officier du HCUA Alhousseini Ag Ahmedou, alias Goumey, a participé à l’attaque de mai dernier près de Tongo Tongo, où 27 soldats nigériens ont été tués. Le matériel pris à l’armée nigérienne a été réceptionné dans la vallée d’Inadar par Achafghi Ag Bohada, chef d’état-major du HCUA. On apprend par ailleurs que le matériel pris lors de l’attaque d’Inates, en juillet dernier, a été acheminé sur le site de cantonnement des mouvements armés à Tin Fadimata, dans la région de Menaka. Cité aussi dans le document comme un de ses proches, on retrouve Alghabass Ag Intalla, frère de l’actuel Amenokal de Kidal.
Enfin, il y a Hamad Ali, chef de poste de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Selon Niamey, il a eu à diriger une réunion avec des émissaires d’Abou Walid al-Sahraoui pour instaurer la charia à Menaka, affaiblir le MSA et le Gatia, et créer ainsi une zone tampon pour mener des attaques d’envergure en direction du Niger et de ses partenaires.