lundi, 7 octobre 2024 20:58

JE LE CONNAIS BIEN AVEC SES NOMBREUX FORFAITS (Par Mody Niang)

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J’ai de la peine à prononcer son nom, tellement il sent le soufre. Je n’aurais pas répondu à sa diatribe, s’il n’y avait pas mêlé le nom de cette honorable dame qu’il présente comme ma source.

J’ai de la peine à prononcer son nom, tellement il sent le soufre. Ceux et celles qui ont lu l’édition du quotidien Libération du 16 juin 2019 savent de qui il est question ici. Dans un texte publié intégralement par ce quotidien, il s’en prend à ma personne. Je n’aurais certainement pas répondu à sa diatribe, s’il n’y avait pas mêlé le nom de cette honorable dame qu’il présente comme ma source. Ce ne peut être point le cas, pour des raisons sur lesquelles je ne m’appesantis pas. Elle est surtout très consciente de ses responsabilités, de son statut, pour ne pas se permettre d’être la source de qui que ce soit. Il y a aussi que j’écris depuis quarante ans. Je n’ai connu la respectable dame qu’en août 2014. Les sources de mes contributions et autres sorties qui ont fait sortir de ses gonds l’ancien ‘’conseiller financier’’ du vieux président-politicien sont essentiellement publiques. Ce sont, entre autres, les rapports de la Cour des Comptes, les rapports publics sur l’Etat de la Gouvernance et de la Reddition des Comptes de l’Inspection générale d’Etat (IGE). Ces derniers rapports procèdent d’une réforme de l’Institution qui fait obligation au vérificateur général du Sénégal de présenter, chaque année, au président de la République, un rapport d’activités sur l’état de la Gouvernance publique (RGP). Ce RGP présente au président de la République, aux citoyens et aux partenaires techniques et financiers, une synthèse des principaux résultats des missions de l’Inspection générale d’Etat. Le rapport public de l’IGE de juillet 2013 qui accable l’ancien ministre de l’Energie du vieux président-politicien est de ceux-là. L’individu s’accroche derrière un prétendu’’ pré-rapport qui garde son caractère provisoire malgré sa pertinence’’. Il me renvoie à ses observations sur le pré-rapport provisoire et ose même affirmer que, « c’est suite à cela que l’affaire a été classée sans suite ». Qu’il peut être malhonnête, cet individu ! Affaire classée sans suite ! Interrogeons le rapport public de l’IGE de juillet 2013 !

Le rapport a passé en revue de nombreux actes illustratifs de mal gouvernance financière, y compris, en particulier, ceux qui avaient cours à la Société africaine de Raffinage (SAR), avec les ‘’hauts faits d’armes’’ de l’ancien Ministre de l’Energie et ancien ‘’conseiller financier’’ du vieux président-politicien. Pour rappel, la SAR importe du pétrole brut en vue de le raffiner pour assurer l’approvisionnement régulier du marché sénégalais en divers produits finis. Le Rapport de l’IGE précise que la Société a importé en 2008 une cargaison de 122 222 tonnes de pétrole brut auprès du fournisseur Arcadia Petroleum Limited (APL), qui l’a expédié à partir du Nigeria, à bord du « M/T OLINDA ». On se rappelle que cette cargaison contenait une énorme quantité d’eau mélangée au pétrole et a été, de surcroît, importée par la SAR « dans des conditions marquées par bien des irrégularités, manquements et autres dysfonctionnements ». Ces irrégularités et autres manquements ont été décrits en détail dans le Rapport de 2013 (pp. 116-120).

En particulier, l’importation de la cargaison ‘’Olinda’’ n’avait fait l’objet d’aucun appel d’offres, ni de l’application des dispositions du Code des Marchés publics alors en vigueur, ni de l’application de la procédure interne d’appel à la concurrence de la SAR. Au total, quatorze (14) cargaisons (9 en 2008 et 5 en 2009) seront importées exactement dans les mêmes conditions et auprès du même fournisseur, pour une valeur globale de quatre cent quatre-vingt-quinze milliards trois cent soixante-cinq millions (495 365 000 000) de francs CFA. C’est énorme ! Cette affaire est loin, très loin d’être classée sans suite.

Le plus surprenant encore, c’est que le même fournisseur APL avait été choisi « sur simple instruction de l’ancien Ministre de l’Energie adressée à l’ex-Président du Conseil d’Administration de la SAR par lettre confidentielle n° 00159/ME/CAB du 05 mai 2008 ». Ce qui est plus grave encore c’est que, dans sa fameuse lettre, notre ministre demandait que « la SAR ne fasse pas d’appel d’offres pour son approvisionnement en pétrole brut, invoquant un contrat de gouvernement à gouvernement ‘’G to G’’ supposé lier le Nigeria au Sénégal, dans le domaine de la fourniture de pétrole brut ». Or, ce contrat ‘’G to G’’ n’existait nulle part à la SAR et était inconnu de tous les responsables de la Société comme du successeur de Samuel Sarr. Il n’existait que dans son imagination et traduisait sa volonté morbide de se faire facilement des milliards.

Le pétrole était donc importé en l’absence de tout document de commande, sur la base d’un contrat conclu entre les deux parties (le ministre et APL), le 05 juin 2008, et qui fixe un prix comportant un différentiel de 6,15 dollars US par baril. Un « différentiel excessif, comparé aux différentiels négociés avec les ‘’traders’’ à la suite des appels d’offres pour des cargaisons similaires », de l’avis des dirigeants de la SAR. Pour mieux confondre notre ministre bourreau de deniers publics, le Rapport, révèle ceci : « la Société TOTAL, par la voie d’un de ses anciens administrateurs à la SAR avait même offert de livrer à la raffinerie une cargaison de pétrole brut, moyennant un différentiel d’environ 3 dollars US par baril, ce qui n’avait pas été accepté. Le mémorandum qu’il a établi à ce sujet confirme bien que le différentiel se situait à cette période à 3,30 dollars US par baril ».

Le brigandage organisé par l’ancien Ministre de l’Energie aura donc fait perdre à la SAR, pour chaque baril de brut, la différence entre les 6,15 dollars payés à APL et les 3,3 dollars US de l’offre de vente faite par TOTAL. Cette perte « calculée en appliquant les mêmes paramètres que pour déterminer la valeur-facture de l’ensemble de la cargaison », équivaut à deux milliards cent soixante-quatorze millions huit cent soixante-quinze mille cent quatre-vingts trois (2 174 875 183) francs CFA.

Les contrôleurs ne se sont pas arrêtés en si bon chemin : ils ont aussi mis en évidence de nombreuses autres pertes importantes pour la SAR (pp. 119-120). En particulier, en achetant délibérément de l’eau au prix du pétrole brut, la SAR aura perdu un montant d’un milliard cent soixante-quatre millions trois cent six mille neuf cent quarante-huit (1 164 306 948) francs CFA, auquel plus de cinq milliards sont venus s’ajouter, « du fait des retards dans la fabrication de ces produits raffinés et à l’évolution moins favorable de leurs prix de vente ».

En agrégeant les différents manques à gagner, pertes et autres surcoûts, le Rapport de l’IGE estime le préjudice globalement subi par la SAR, pour la seule importation OLINDA, « au moins à neuf milliards sept cent quatre-vintg- seize millions sept cent soixante-neuf mille soixante-dix-sept (9 796 769 077) francs CFA ». Il relève aussi « la forte présomption de collusion d’intérêts avec le fournisseur APL au préjudice de la SAR, avec la complicité de l’ancien Ministre de l’Energie et de l’ancien Directeur général de la (Société) ». Et, pour ces forfaits cumulés, « l’IGE (proposait) l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre de l’ancien Ministre de l’Energie et de l’ancien Directeur général de la SAR ».

Voilà, pour résumer les actes de brigandage de l’ancien ministre de l’Energie au niveau de la SAR. Et il a aujourd’hui le toupet de faire le tour des rédactions pour parler ‘’d’affaire classée’’. Le même rapport l’enfonce encore plus d’ailleurs en faisant remonter en surface d’autres ‘’actes illustratifs de mal gouvernance’’, qui ont eu pour cadre le Parc automobile de l’Etat. Nous y reviendrons d’ailleurs, pour montrer à que point cet individu et le vieux président-politicien ont été des bourreaux pour nos maigres ressources. Auparavant, je m’arrêterai sur un de ses gros mensonges. C’est lorsque il affirme, me concernant : « On peut le comprendre, parce qu’il n’a jamais géré de budget, en dehors des malversations sur les cantines scolaires des enfants des écoles qu’il a eues à gérer (nous y reviendrons avec des détails). » Il ne reviendra sur aucun détail, aucun détail n’existant. De ma carrière de 37 ans dont je ne rougis point, au contraire, je n’ai jamais géré une seule cantine. Mes collègues enseignants qui m’ont connu dans les différents postes que j’ai occupés en témoigneront. Walaf Njaay neena, buki bu lákki taat a fi gënë bëgg moroom. Cet individu-là, du ma nawleem.

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