samedi, 20 avril 2024 08:47

Guinée Bissau : Umaru Embalo joue les seigneurs et organise la Bamboula au sommet de l’État

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Les scandales se poursuivent à une vitesse inquiétante en Guinée Bissau, pays parmi les plus pauvres du monde. Au moment où les structures sanitaires s’écroulent financièrement et les syndicats en grève pour non paiement de leurs salaires depuis huit mois, le « général du peuple » Umaru Embalo est en train de dilapider les maigres ressources du Trésor public, en octroyant des salaires royaux au Premier ministre, au président de l’assemblée nationale, au Président de la Cour Suprême et comble de l’ironie, il s’arroge la part du lion.

C’est en début d’année que l’affaire portant sur les mirobolants fonds octroyés aux quatre figures de proue du régime Bissau guinéen, a été annoncé par Atlanticactu.com. Une distribution de fortes sommes aux différents alliés au moment où les fonctionnaires de ce pays courent derrière huit mois de salaires impayés.

Rien que pour agrémenter leurs plaisirs, les quatre hommes obtiennent une rallonge annuelle de plus d’un milliard de FCFA, environ [1.832.000 euros] selon le nouveau budget général de l’État pour l’an 2021. Le président de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló et le Premier ministre, Nuno Gomes Nabian gagnent plus que les chefs d’État ou de gouvernement du Portugal.

A titre comparatif,  le salaire de Umaru Embalo est dix fois supérieure à celui du président portugais. Le « général » reçoit une allocation de 600 millions FCFA par an ; tandis que le salaire annuel de Marcelo Rebelo de Sousa est de 91 91 euros (environ 60 millions FCFA).

Des faits dénoncés avec véhémence le PAIGC qui depuis le forcing du « général », commence à se rendre à l’évidence que seule la protestation contre l’autoproclamé président et la CEDEAO, était la seule logique 

Et c’est Muniro Conté est un des dirigeants du PAIGC, qui sonne la charge en ces termes, « Nous dénonçons les paiements effectués au niveau du ministère de l’Économie, qui ne sont rien qu’une dilapidation du Trésor public. Comment un État peut-il acheter un terrain qui lui appartenait déjà au groupe Malaika, pour un peu plus de milliards de francs cfa ? », a-t-il demandé.

En effet, le ministre des finances a versé plus de 4,8 millions d’euros à un groupe détenu par le leader du parti MADEM-G15, Braima Camará, celui qui avait « loué » son parti à Umaru Embalo lors de la dernière présidentielle. Le PAIGC dénonce également les paiements illégaux effectués via le ministère de l’Économie à l’ancien président José Mário Vaz et Vítor Mandiga, l’ancien ministre des finances démissionnaire qui aura reçu 420 420 euros.

Plus grave, « pour le parti dirigé par Domingos Simõeses, le Trésor public n’a pas précisé les rubriques du paiement effectué au groupe Malaika, détenu par le chef du parti MADEM-G15, le parti « loué » par Umaru Embalo pour la présidentielle 

Lors de cette conférence, le PAIGC a dénoncé également que le ministre démissionnaire de l’Économie, Vítor Mandiga, qui a reçu un paiement d’environ 420 420 euros.

Pour Muniro Conté, membre du secrétariat du parti qui a remporté les dernières élections législatives dans le pays, mais qui se trouve dans l’opposition, il souligne que les paiements ont été illégaux et dénoncés dans la pratique du crime contre le trésor public.

« Ce sont des paiements que nous, PAIGC, considérons comme un échange de services. Nous savons que ce sont des politiciens qui, pendant la campagne électorale, ont soutenu le régime actuel institué en Guinée-Bissau. Cela à un moment où nous rencontrons de graves problèmes sociaux et grèves dans la fonction publique et que l’État se donne le luxe de procéder à ces paiements. C ‘ est un grand contraste », révèle Muniro Conté.

Un million d’euros payé à l’ancien président JOMAV, à quelles fins ?

Le PAIGC a également dénoncé un paiement du gouvernement à l’ancien président guinéen José Mário Vaz d’environ un million d’euros. Scandalisé, le PAIGC demande l’intervention du procureur général de la République.

« Le procureur général ne peut pas dire qu’il ignore ces signalements de paiement, qui sont publiés. Nous lui demandons d’assumer ses responsabilités en tant que contrôleur de la légalité, d’ouvrir une enquête pour établir des responsabilités car il y a des preuves », déclare Muniro Conté.

Durant la conférence de presse, Muniro Condé de démentir le ministre des Finances João Fadia qui dit que les paiements font référence à des dettes hérités de la gouvernance du PAIGC et que le gouvernement actuel est allé prêter l’argent à la banque privée pour les liquider.

Cheikh Saadbou Diarra 

 

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