mercredi, 8 mai 2024 17:21

Guinée Bissau : Umaru Embalo commercialise les découvertes de pétrole en collaboration avec l’AGC

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@Atlanticactu.com – Guinée Bissau – Après le démenti apporté par le « Général » Umaru Embalo à la suite de l’annonce faite par le ministre de l’Économie Amadou Hott sur la signature d’accords entre Dakar et Bissau, les choses semblent s’accélérer. L’ Agence de Gestion et de Coopération cherche à commercialiser les découvertes de pétrole. Une commercialisation qui risque de soulever plusieurs oppositions à Bissau surtout du côté de l’assemblée nationale qui d’ores et déjà, alerte sur le caractère illégal de la procédure.

L’Autorité AGC (Agence de Gestion et de Coopération entre Le Sénégal à La Guinee Bissau) avec le soutien de MGGS et GeoPartners, a annoncé le début de la promotion du bloc contenant les découvertes pétrolières à Domes Flore et Gea et la perspective d’exploration à Dome Iris. Toutes les fonctionnalités liées au sel ci-dessus sont situées dans le bloc AGC Shallow qui est maintenant disponible pour les licences.

Situé à seulement 100 km de la ville de Bissau, AGC Shallow a des profondeurs d’eau variant de 25m à 100m avec le pétrole connu aux Domes se trouvant à des profondeurs de 50m à 70m. Au total, 14 puits existent sur AGC Shallow, dont un seul a été foré après l’acquisition de données sismiques 3D. Les premières données 3D ont été acquises en 1982 et re-tournées en 2003. L’acquisition la plus récente de 3D remonte à 2012.

Les données seront disponibles à la mi-avril et une circulaire d’information sur la base de données sera publiée prochainement – contactez MGGS pour être inclus sur la liste de diffusion.

Les parties doivent faire part de leur intérêt en contactant directement l’AGC Authority, MGGS ou GeoPartners notamment pour ce qui concerne le bloc le plus important, le Bloc peu profond AGC. Une démarche dénoncée par l’opposition qui crie au bradage des ressources 

Si depuis son installation à la tête du pays, Umaru Embalo s’est singulièrement intéressé à l’exploitation du pétrole, la majorité de la classe politique s’y est résolument opposée du fait des parts (20%) accordées à Bissau. Certains députés favorables au camp du « Général » avaient dénoncé l’activisme de ce dernier qui donnait l’impression d’avoir « été élu » pour satisfaire ses parrains avec l’autorisation d’exploiter le pétrole.

Des volumes importants de pétrole ont été découverts dans les premiers puits de réservoirs peu profonds recouvrant les «Domes» induits par le sel à Flore et Gea. L’Autorité AGC est désireuse de voir des initiatives pour commercialiser ce pétrole, dont certaines ont été testées, et sollicite des offres d’un futur programme de travail auprès des parties intéressées – qui ont étudié toutes les données précédentes et peuvent démontrer leur compétence pour opérer en mer. L’autorité AGC transmettra de plus amples informations aux parties intéressées décrivant le bloc et son potentiel avec des détails sur le processus de demande d’attribution du bloc.

MGGS a été mandaté pour gérer et autoriser la base de données, qui comprend à la fois les données héritées des opérateurs précédents et les travaux plus récents menés sur les hydrocarbures peu profonds et les réservoirs. Les nouvelles informations ont été utilisées dans un examen des puits existants et de divers ensembles sismiques retraités, puis liées à d’éventuels concepts de développement commercial.

En 1977, la Guinée Bissau qui venait d’obtenir son indépendance, remet en cause le tracé de la frontière même si Dakar avait fait prévaloir un Traité signé entre les deux puissances coloniales, la France et le Portugal. Des années de procédure qui trouveront une issue « heureuse » en 1995 mais….

La prospection de pétrole dans cette région maritime a donné lieu à des litiges entre les deux pays, depuis l’indépendance de la Guinée-Bissau en 1975. Les accords bilatéraux conclus en 1995 et en 2000 prévoient que le Sénégal puisse bénéficier de 80% de l’extraction du brut dans cette zone. Les 20% restants profiteront à la Guinée-Bissau. Mais cette question provoque des polémiques au sein de la classe politique à Bissau, ce qui expliquerait le «profil bas» adopté par les autorités concernant les affaires pétrolières.

Surtout, avec l’annonce de la découverte de « cinq blocs qui ont été identifiés au large des côtes bissau-guinéennes, pouvant produire ensemble jusqu’à 60 000 barils de brut par jour, selon les experts ». Mais pour atteindre ces quantités de production, il va falloir compter largement sur les barils qui devront être extraits dans la zone littorale nord. Le Sénégal avait proposé de faire appel à l’expertise du Venezuela pour tenter d’exploiter le pétrole off shore qui se trouve dans la zone frontalière avec la Guinée-Bissau, une réserve qui renfermerait «plus d’un milliard de barils». Mais il s’agit de pétrole lourd situé à des profondeurs considérables, ce qui va exiger l’utilisation de technologies sophistiquées.

Cheikh Saadbou Diarra

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