vendredi, 29 mars 2024 15:31

Guinée Bissau : Devant Poutine, le « général » décline son intérêt pour l’acquisition d’hélicoptères et de frégates, Embalò était-il en mission de paix ?

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@AtlanticAtu.com – On en sait davantage sur les discussions entre le « général » Umaru Embalò et le président russe Vladimir Poutine. Annoncé comme un artisan de la paix entre Kiev et Moscou en guerre depuis plusieurs mois, le « général » a plutôt mis l’accent devant Poutine son intérêt à acquérir des frégates et d’hélicoptères russes. Une donne considérée comme étant conforme à la conception du pouvoir de Sissoco Embaló et à la nécessité de montrer des signes de force.
Finalement Umaru Embalò était-il à Moscou dans le cadre d’une mission de bons offices ou à la recherche d’armes ? Pourtant, l’actuel président de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a promis d’apporter « un message de paix » à la Russie mais, le « général » de Bissau  a plutôt profité de la rencontre avec son homologue Vladimir Poutine pour manifester son intérêt pour l’acquisition de frégates et d’hélicoptères russes.
Le président russe a appelé à la coopération entre la Russie et la Guinée-Bissau dans la lutte contre la piraterie et dans l’exploitation des ressources halieutiques. 
Pour l’analyste Fodé Mané, le discours d’Embaló est cohérent avec sa conception du pouvoir et de la nécessité de montrer des signes de puissance militaire. « Nous avons le problème de l’efficacité de ce type de diplomatie. Je ne sais pas si l’Afrique a le pouvoir de faire pression. Un autre problème est que l’achat d’armes a toujours été la stratégie de ce régime. Peut-être que cette déclaration de Sissoco Embaló sur l’achat d’armes et d’hélicoptères a plus de cohérence dans le contexte de sa conception du pouvoir, car il sait qu’il a des contestations de différentes natures. Il était déjà menacé par les événements du  1er février dernier. il a donc toujours fallu montrer des signes de force, de puissance militaire, sinon le pouvoir continue à se soutenir de l’extérieur, avec des armes, avec des soldats ».
On peut dire qu’après tout, il ne s’agit pas de transmettre un message de paix, mais d’intérêts militaires. On ne peut pas s’attendre à ce que ce soit une visite qui apporte quelque chose à la Guinée-Bissau.
Le plus dans ses déclarations, Umaru Embaló a fini par admettre, indirectement, qu’il ne savait pas comment la Guinée-Bissau allait payer ces acquisitions d’où la question à savoir si l’achat de tels matériels de guerre était une priorité à un moment où le pays traverse une crise aussi sévère ?
Pour Fode Mané, « Premièrement, il n’y a pas de conditions pour payer, sauf si les acquisitions ont été garanties par des ressources naturelles. Par exemple, avec les ressources naturelles qui intéressent la Russie, comme les minerais – bauxite et phosphate – et les ressources halieutiques. Mais vu les besoins du pays, la Guinée-Bissau qui n’est pas en mesure de payer environ 3 000 enseignants, n’a pas d’hôpitaux, n’est pas en mesure de produire la plus petite quantité de riz, qui est la principale denrée alimentaire, aux médicaments les plus simples. Comment allez-vous prioriser la question des armements et augmenter ce type de dette, sans garanties ? En regardant cette situation, il est possible de comprendre la logique de gouvernance, la logique de l’État que nous avons.
Entre son discours et la réalité, il existe une grande différence. N’est-ce pas Sissoco Embaló qui a clairement indiqué qu’il effectuait ces voyages à Moscou et à Kiev non pas en tant que chef de l’État de Guinée-Bissau, mais en tant que président par intérim de la CEDEAO. Ce qui voudrait dire que les intérêts de la communauté ont été « oubliés » lors de la rencontre avec Vladimir Poutine ?
« Nous savons que cette organisation qui est la nôtre n’est plus crédible. Quand la CEDEAO n’est pas en position et fait l’objet de critiques internes. C’est quelque chose qui ne reflète pas l’intérêt des gens et de la communauté. Pour l’instant, la CEDEAO elle-même n’est pas en mesure de défendre collectivement ses intérêts. On ne peut pas croire à l’existence d’un intérêt commun, surtout dans les relations internationales. Et si vous avez des prisonniers politiques dans votre pays, chaque jour des gens sont interrogés et détenus sous prétexte de créer une instabilité de nature militaire, comment est-il possible d’aller régler les problèmes des autres pays ? », s’est interrogé Fodé Mané, un Analyste de la vie publique en Guinée Bissau.
AtlanticActu.com

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