vendredi, 22 novembre 2024 19:43

Respect des Droits Humains : le Département d’État américain classe le Sénégal parmi les mauvais élèves

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@Atlanticactu.com – La fin du règne du président Macky SALL coïncide avec plusieurs manquements notés dans le respect des droits de l’homme. Après les rapports de Reporters sans Frontières et Amnesty International, c’est au tour du Département d’État américain d’épingler le Sénégal. Entre autres constats faits sur les restrictions des libertés, les arrestations musclées et les inhumations de manifestants morts sans enquête, le département d’Etat américain juge l’arrestation du député Ousmane Sonko en 2021 arbitraire
Le département d’Etat américain a publié son rapport 2021 sur les droits des personnes au Sénégal. Et l’affaire politico-judiciaire concernant le chef de file de l’opposition Ousmane Sonko est revenue à plusieurs reprises dans le document. Le service des relations internationales des Etats unis range ainsi la mise aux arrêts à l’époque de Ousmane Sonko dans la partie des arrestations arbitraires du rapport.
Le département d’Etat américain a relevé dans son rapport qu’en 2021, il y a eu beaucoup d’évènements qui ont fait obstacles aux droits des personnes au Sénégal. Dans le document, l’arrestation de Ousmane Sonko vient au premier plan. Il est rappelé ainsi que cet évènement a déclenché plusieurs jours d’intenses manifestations politiques qui ont dégénéré en émeutes et pillages généralisés, faisant 13 morts, plus de 600 blessés et des millions de dollars de dégâts matériels. Estimant que cette arrestation était arbitraire, le département d’Etat américain informe que Monsieur Sonko avait finalement comparu devant les tribunaux pour répondre d’accusations d’agressions sexuelles, qu’il a d’ailleurs démenties. « Au cours des procédures judiciaires, ce dernier a invoqué plusieurs irrégularités dans le cadre de son arrestation et de sa détention. Le 8 mars, le tribunal l’a libéré sous contrôle judiciaire et le procureur a ensuite annulé le chef d’accusation de trouble à l’ordre public.
À la fin de l’année, les enquêtes sur les accusations d’agressions sexuelles étaient encore en cours », rappelle le département d’Etat américain. Restant toujours dans cette affaire, le rapport estime que tous ceux qui ont été dans cette affaire sont des prisonniers et détenus politiques. « Du 17 au 23 février, la police a arrêté 24 militants et membres de l’opposition pour participation à un mouvement insurrectionnel contre l’ordre public en soutien au leader de l’opposition Ousmane Sonko. Huit des militants ont été relâchés le 24 mars suite aux manifestations organisées par le Mouvement de défense de la démocratie à Dakar, Diourbel et Ziguinchor pour demander la fin de leur détention provisoire. En juin, tous les autres militants avaient été relâchés, indique-t-il.
Entre opposants, Activistes et Journalistes arrêtés et emprisonnés pour des délits d’opinion, des proches du pouvoir épinglés par des rapports des Corps de contrôle, ne sont pas inquiétés. Deux poids deux mesures
Le département d’Etat américain relève en outre des problèmes liés au Déni de procès public et équitable. Ainsi, souligne-t-il, la Constitution et la loi prévoient un système judiciaire indépendant, mais celui-ci était sujet aux ingérences du gouvernement et à la corruption. Selon lui, les magistrats ont fait part d’un nombre écrasant de dossiers à traiter, d’un manque de locaux et de matériel de bureau et de moyens de transport inadéquats et ils ont ouvertement exprimé des doutes sur la volonté de l’État de protéger l’indépendance du judiciaire. «Le pouvoir judiciaire est officiellement indépendant mais le président décide des nominations au Conseil constitutionnel, à la cour d’appel et à la Cour Suprême. En outre, le président et le ministre de la Justice co-président le Conseil supérieur de la magistrature, organe chargé de gérer les carrières des magistrats. Les juges sont susceptibles de subir des pressions du gouvernement dans le cadre d’affaires de corruption ou autres impliquant des hauts fonctionnaires ou des partisans du gouvernement », lit-on dans le document.
Poursuivant, il souligne que dans certains cas, des opposants politiques ont fait l’objet de poursuites rapides pour des infractions dont ils étaient accusés, tandis que les poursuites à l’encontre d’éminents partisans du gouvernement ont connu des retards inexpliqués. Dans une affaire, les autorités ont accusé Seydina Fall, alias Boughazeli, député à l’Assemblée nationale et proche allié du président, de trafic de faux billets, mais il a bénéficié d’une libération provisoire en juin 2020 alors que certains de ses complices présumés sont restés derrière les barreaux.
Cheikh Saadbou DIARRA 

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