vendredi, 22 novembre 2024 15:19

Sénégal : Troisième mandat en téléchargement, arrestation de Ousmane Sonko, plus rien ne va entre Abdou Diouf et Macky Sall

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@Atlanticactu.com – L’idylle entre le prédécesseur d’Abdoulaye Wade et son successeur semble virer au divorce pour incompatibilité…. d’humeur autour de la question du troisième mandat. L’ancien président Abdou Diouf chouchouté et adulé, ne semble plus être le conseiller attitré de l’actuel locataire du Palais de la République. Selon ses proches, « il y’a véritablement des fritures sur la ligne depuis longtemps et celles-ci se sont accentuées durant les émeutes meurtrières des suites de l’arrestation de Ousmane Sonko ».

Autant sur la question du troisième mandat p, autant sur l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko et les événements qui en ont découlé, l’ancien président Abdou Diouf a montré son opposition totale. Mais, les choses avaient déjà commencé à se gâter lorsqu’au détour d’une interview sur TV5 en octobre 2020, l’ancien patron de la Francophonie s’était ouvertement prononcé contre les troisièmes mandats. Des propos que Macky Sall n’aurait pas apprécié, mais pas du tout.

En effet, invité par la chaîne francophone, Abdou Diouf n’avait pas hésité à geler les espoirs de son poulain, « à la tête d’un État, 2 mandats suffisent largement». Et Abdou Diouf d’enfoncer le clou, « Il ne faut pas perdre de vue que la constitution du Sénégal, prévoyait qu’on pouvait la modifier. D’ailleurs, en revisitant l’histoire politique du Sénégal, il faut se rappeler que j’avais convoqué toutes les forces politiques en 1991-1992. Et qu’entre autres  conclusions, ces rencontres avaient abouti à la limitation de mandats à deux (2).»

Après cette sortie publique qui ne faisait pas l’affaire du président de l’APR dont les velléités d’un troisième mandat sont de plus en plus visibles, la direction du Parti socialiste aurait donné des gages d’assurance pour maintenir le compagnonnage au sein de BBY. En somme, le P.S. ne serait pas du tout contre l’idée de voir Macky Sall rempiler après les deux mandats constitutionnellement reconnus.

« Les accusations suivies de l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, les conseils non suivis de Abdou Diouf au début et en pleine émeutes, ont élargi le fossé entre les deux hommes. Il n’y a plus d’échanges depuis mars même si depuis octobre 2020, le rythme avait fortement baissé »

La rupture entre les deux présidents de la République même si elle n’est pas consommée, est loin de l’idylle d’antan. Et les faucons du Palais y auront contribué depuis octobre dernier quand Abdou Diouf s’était prononcé sur le troisième mandat. Les « Talibans » de l’APR ont vite travaillé les oreilles présidentielles pour consommer rapidement le divorce.

Mais la goutte d’eau aura été sans conteste ce qui est assimilé à l’implication de l’ancien président Abdou Diouf dans l’affaire Adji Sarr/Ousmane Sonko. « Il y’a des choses qu’on ne doit pas laisser prospérer dans nos pays, nous avons des démocraties encore fragiles où la main de l’État qui est visible partout, ne peut pas être accusé de manipuler des magistrats », aurait confié Diouf à des proches de Macky Sall qui lui avaient demandé de lui faire entendre raison après les premiers éclats le 8 février chez le député Ousmane Sonko.

« Après les cas Khalifa Sall et Karim Wade, il ne faut pas aller vers l’aventure avec un opposant dont l’ascension fulgurante devrait plutôt être inquiétante. J’ai commis les mêmes erreurs avec Me Abdoulaye Wade mais, nous avions la grandeur de nous retrouver en toute responsabilité », aurait laissé entendre Abdou Diouf aux « émissaires ». Et comme conseils prodigués, « Je vais l’appeler mais quand on dirige un État surtout comme le Sénégal, il faut éviter d’être pressé d’en découdre ».

« Macky Sall attendait il un soutien officiel de Abdou Diouf pour un troisième mandat et officieux dans l’affaire Ousmane Sonko ? Les « émissaires » auraient-ils vendu Diouf à leur mentor ? Tout compte fait, le tapis rouge et les honneurs risquent d’être « retirés » au Gardien de la Constitution »  

Retiré en France depuis sa chute en 2000, le président Abdou Diouf s’était abstenu de parler de la politique intérieure du Sénégal. C’est ainsi que durant tout le magistère de son successeur Me Abdoulaye Wade, on ne l’a jamais vu évoquer un sujet concernant le pays « pour ne pas gêner son successeur ». Mais, il sortira de cette réserve après l’invite du président Macky Sall en 2012. Ce dernier en fera un Conseiller occulte qui lui ouvrira plusieurs portes à l’étranger.

Pour Ngouda Sall, « Ce n’est point une surprise de voir un « divorce » entre Abdou Diouf et Macky Sall car, dès le départ les cartes étaient truquées. Le président Sall, ce qui l’intéressait c’était de faire taire toutes les ambitions comme Khalifa Sall et de domestiquer le Parti Socialiste », confie le Responsable de And Dolel Khalifa (ADK) dans la banlieue.

« Aujourd’hui, Khalifa Sall a payé cher cette ambition présidentielle mais le Parti Socialiste a perdu de sa splendeur. Et après le président Abdou Diouf, qui d’autre dans l’actuelle direction subira le courroux du chef de l’APR qui a fini d’affaiblir tous ceux qui depuis 2012, ont oublié leur ambition pour des prébendes », a conclu Ngouda Sall.

Pape SANÉ 

 

 

 

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