vendredi, 22 novembre 2024 08:51

Sénégal : Morts et blessés des émeutes, Ousmane Sonko passe à la vitesse supérieure et saisit la CPI

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@Atlanticactu.com – On en sait désormais davantage sur la visite suivie d’une décoration de Fatou Bensouda, la Procureure de la Cour Pénale Internationale en fin de mandat et des visites tous azimuts du président Macky Sall aux différents guides religieux. Ces deux événements qui seraient considérés comme une coïncidence ou un activisme, cache le malaise suscité par le discours de Fatou Bensouda le lendemain de son audience avec le chef de l’état où elle reconnaît que des plaintes sur les morts et blessés du mois de mars dernier sont en train d’être instruites par le bureau du Procureur de la CPI.

À sa sa sortie d’audience, Fatou Bensouda avait déclaré que sa présence au Sénégal était juste une visite de courtoisie et d’adieu car, étant en fin de mandat. Mais l’ancienne ministre de la Justice sous Yaya Jammeh, reconnaîtra face à la presse que des sénégalais ont saisi la CPI par des plaintes contre l’État après les événements meurtriers de mars 2021. Fatou Bensouda expliquera la procédure adaptée par la Cour Pénale qui peut être saisie par n’importe quel citoyen dès l’instant où des manquements entrant dans les champs de compétence de la CPI sont sont constatés. « Nous sommes à la phase d’étude et de validation de ces plaintes et le Procureur donnera les suites nécessaires ».

Cette phrase aura l’effet d’une bombe car même si durant l’audience avec le président, la Procureure de la CPI, a révélé l’existence de plaintes contre le Sénégal, elle n’a pas été aussi prolixe comme devant la presse. Car, malgré les termes diplomatiques utilisés par la cheffe de parquet de la Cour Pénale, les choses semblent bien montrer que des enquêtes seront ouvertes comme en Guinée où le gouvernement et les forces de sécurité et de défense sont actuellement dans le viseur après les morts issus de la présidentielle dernière.

Fatou Bensouda, Procureure en fin de mandat décorée du titre de Commandeur de l’Ordre du Mérite, pour quels services ? Macky enchaine une série de visites chez les khalifes généraux au moment où Ousmane Sonko et le M2D rendent hommage aux martyrs de mars 2021

Une coïncidence de faits qui peut encore démontrer que plus rien ne sera comme avant. La visite de la désormais ancienne Procureure de la CPI, au delà des apparences, a suscité autant malaise qu’espoir et ce, en fonction du camp gouvernemental ou de l’opposition. Espoir pour l’opposition qui malgré toute la bonne volonté des organisations de la société civile nationale, des plaintes tardent à voir le jour sans compter la léthargie du Procureur de la République Serigne Bassirou Guèye, connu pour sa promptitude à emprisonner opposants et Activistes.

Mieux, le leader du Pastef dont la plupart des jeunes manifestants se réclamaient avait promis que ces morts ne passeront pas par pertes et profits, a posé un acte rassurant comme du reste il l’a annoncé à Bignona hier samedi lors de l’hommage rendu aux martyrs : une plainte vient d’être déposée sur la table du procureur de la cour pénale internationale ou CPI.

Une patate chaude que l’État a pris au sérieux. En l’espace de quelques heures, les discours attentatoires, les menaces semblent avoir disparu des espaces médiatiques qui depuis la « reprise en main » après la demande d’apaisement de Serigne Mountakha Mbacké, étaient le champs de prédilection des faucons du pouvoir pour avancer des propos voilés de menaces à l’encontre des populations et de l’opposition notamment le Pastef.

Macky chez Serigne Mountakha et Serigne Bavacar Sy Mansour après le pavé lancé par Fatou Bensouda, ancienne ministre de la justice et proche de Yaya Jammeh. Pourquoi l’État du Sénégal doit se faire du souci pour au moins différentes raisons

Fatou Bensouda très proche de l’ancien président Yaya Jammeh, n’a jamais soutenu une plainte contre cet ex mentor dont Macky Sall est le principal bourreau. En accélérant l’étude et la validation des plaintes pour crimes contre l’humanité contre le Sénégal à quelques jours de la fin de son mandat, Fatou Bensouda facilite la tâche à son successeur, le britannique Karim Khan.

Pourquoi l’État du Sénégal doit s’inquiéter, le nouveau procureur de la CPI, Karim Khan, est un avocat spécialisé dans la défense des droits humains, il n’a que 50 ans et il est anglais, autant de qualités qui suggèrent qu’il suivra la plainte de Monsieur Ousmane Sonko jusqu’au bout. Surtout que dans son cabinet londonien, Karim Khan y travaille avec plusieurs avocats issus de la Gambie, du Nigeria ou du Ghana.

L’autre fait qui montre que la CPI fera bouger les choses en réclamant des têtes, c’est le fait que contrairement à la Guinée et à la Côte d’Ivoire, la Procureure Fatou Bensouda n’ai pas déclaré ces plaintes caduques du faits que les juridictions sénégalaises devraient d’abord être saisies auparavant ou ouvrir une information judiciaire. Mais, on peut comprendre également que la présence des nervis constatée par tous les observateurs internationaux et l’assassinat de très jeunes manifestants sont autant de grains de sables dans la soupe de l’état qui aura du mal à justifier la violence gratuite sur des manifestants désarmés.

Si à Bignona Ousmane Sonko a rassuré ses troupes en leur promettant justice, le président Macky Sall même s’il n’est pas dans le viseur de la CPI du fait des garanties liées à sa charge, les ministres de l’intérieur, des Forces Armées, de la Justice ainsi que certaines autorités de la police ou de la gendarmerie pourraient, dans l’immédiat, se voir décerner des mandats d’arrêts internationaux.

À moins que, comme dans l’affaire du JOOLA, Macky initie l’ouverture d’une enquête où tout le monde sera responsable et personne coupable. Autres temps, autres tactiques….

PAPE SANÉ 

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