vendredi, 4 octobre 2024 15:43

Libye : Près de 40 migrants subsahariens périssent à la suite d’une frappe aérienne

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Une frappe aérienne a tué près 40 migrants et plus de 70 autres blessés mardi soir dans leur centre de détention dans la banlieue de la capitale libyenne Tripoli. C’est un missile qui s’est abattu sur un centre de détention de migrants et au moins 80 blessés graves à Tadjourah. L’ONU s’inquiète, depuis la reprise des combats à Tripoli, du sort des migrants et réfugiés « en danger près de zones d’affrontements », l’UA condamne sans plus.

“Il s’agit d’un bilan préliminaire. Le bilan pourrait s’aggraver”, a indiqué Osama Ali, un porte-parole des services de secours. Selon lui, 120 migrants étaient détenus dans le hangar qui a été atteint de plein fouet par la frappe.

Il s’agit du plus lourd bilan d’une frappe aérienne ou d’un bombardement depuis que les forces orientales loyales à Khalifa Haftar ont lancé il y a trois mois une offensive avec des troupes terrestres et des avions pour prendre la capitale détenue par le gouvernement internationalement reconnu.

Le conflit fait partie du chaos qui règne dans ce pays producteur de pétrole et de gaz depuis le renversement de Mouammar Kadhafi soutenu par l’OTAN en 2011.

La Libye est un point de départ important pour les migrants d’Afrique qui fuient la pauvreté et la guerre et tentent d’atteindre l’Italie par bateau, mais beaucoup d’entre eux sont pris en charge par les garde-côtes libyens soutenus par l’Union européenne, qui veut mettre un terme aux migrations.

Des milliers de migrants sont détenus dans des centres de détention gérés par le gouvernement dans l’ouest de la Libye, dans des conditions que les groupes de défense des droits de l’homme et les Nations unies considèrent souvent comme inhumaines.

Le soutien de Paris au Maréchal Haftar serait la cause de l’actuelle montée de violence en Libye, selon plusieurs observateurs

Le gouvernement d’« accord national » (GAN) de Faïez Sarraj – soutenu par la communauté internationale – a aussitôt dénoncé un « crime odieux » et un « meurtre de masse » imputable, selon lui, aux forces du maréchal Khalifa Haftar.
Ce raid survient alors que l’Armée nationale libyenne (ANL) de Haftar, qui mène depuis début avril une offensive contre le GAN de Tripoli, avait annoncé l’imminence de nouvelles attaques aériennes sur des cibles militaires dans la capitale libyenne. En trois mois, la « bataille de Tripoli » opposant les deux camps qui se disputent le pouvoir en Libye, a fait environ 700 morts et 4 000 blessés ainsi que près de 100 000 déplacés.

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