mardi, 16 avril 2024 04:56

La “clémence” de Macky vis-à-vis de “prédateurs” du Trésor Public inquiète

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Le président sénégalais ne cesse d’attiser une certaine curiosité et même un certain ressentiment au vu de son silence sur les rapports des corps de contrôle.S’il ne met pas le « coude » comme il le lui est prêté dans certains cas , l’opinion continue de s’interroger sur le pourquoi de cette « clémence » présidentielle.Pire, comme un pied du nez à ces millions d’électeurs, ceux-là épinglés obtiennent des promotions et une impunité totale quant aux basses œuvres que de vaillants fonctionnaires ont réussi à dénouer. Ces décisions viennent alimenter les spéculations sur la volonté de Macky d’user de ce droit régalien de nomination ou de saisine de la justice pour favoriser certains de ses proches.

Après un septennat ponctué par des scandales financiers les uns plus hallucinants que les autres, le Président Macky Sall entame son deuxième et dernier mandat sans pour autant donner l’impression que sa promesse de rupture et d’une « gestion sobre et vertueuse » allait enfin débuter. La publication spontanée des rapports 2015, 2016 et 2017 de la Cour des Comptes et la réaction de ses proches, démontre que le changement tant attendu n’est pas à l’ordre du jour. Si dans un sursaut d’honneur, le Chef de l’Etat promet une suite à ces manquements relevés par les vérificateurs à travers la création d’une commission. Mais, cela n’augure rien de bon quand on voit que la plupart de ceux-là qui ont été épinglés par la Cour des Comptes, l’ont été par l’Ofnac il y a quelques années et sans aucun effet. D’ailleurs, le ministre de l’Enseignement Supérieur, ancien directeur général du COUD, Cheikh Omar Hanne, devenu l’un des chantres de cette gestion décriée, a eu l’outrecuidance de poursuivre en justice le journaliste Pape Alé Niang, auteur du livre (Scandale au coeur de la République), Mody Niang et crime supreme, l’ancienne présidente de l’Ofnac Nafi Ngom Keita, histoire de démontrer que l’impunité a de beaux jours au Sénégal.

Un renforcement spectaculaire des dossiers « sous le coude » et l’intervention de l’Exécutif dans les affaires juridiques

Au début de son magistère, se prononçant sur le rapport épinglant Sindiély Wade dans l’affaire du FESNAc, le Président Sall avait avoué avoir mis le coude sur plusieurs dossiers et cela avait suscité une vague d’indignation – que nombreux qualifient de “criminels en col blanc” protégés– fait polémique.Pourtant, M. Sall a insisté à plusieurs reprises sur sa volonté de réformer la justice pénale, en s’attaquant notamment aux fossoyeurs de notre économie. Mais sa « clémence » vise principalement à passer l’éponge sur les actions d’hommes politiques, puissants et bien proches de son camp. Car, hormis les cas de l’ancien Maire de Dakar, Khalifa Sall et de Karim Wade ancien ministre d’Etat (Opposants) qui ont été poursuivis et condamnés, c’est le désert plat comme si tous les rapports produits par les organes de contrôles de l’Etat n’étaient que la poudre de Perlimpinpin.

Ce qui d’ailleurs fait dire à certains que cette “clémence de masse” accordée par Macky Sall à ces « criminels » est le signe d’un “renforcement spectaculaire de son intervention dans les affaires juridiques, depuis qu’il est au pouvoir. Si les Apéristes continuent de seriner que le « Président n’est pas au-dessus de la loi », le contraire semble se dérouler au point que pour des analystes, « le président a pris une série de mesures dont le but est de montrer qu’en gros il est la loi. » Car, ce silence sur les derniers rapports publiés et la position affichée de certains pontes du pouvoir qui surviennent en pleine polémique sur l’indépendance de la justice, n’augure rien de bon.

Une loi d’amnistie est de plus en plus agitée et cela sera le couronnement de la délinquance financière

De plus en plus, des analystes voient à travers ce « silence » présidentiel sur les tous les scandales relevés, une volonté du pouvoir de faire passer une loi d’amnistie sur les crimes financiers depuis 2007. A l’égard de son mentor et prédécesseur, Me Abdoulaye Wade qui avait obtenu une loi d’amnistie sur les crimes politiques, le Président Sall en fera de même pour mettre à l’abri ses compagnons qui ont puisé dans la caisse.
D’ailleurs, occasion ne serait plus indiquer pour « satisfaire » une certaine opposition qui réclame à tue tète la’amnistie de Karim Wade et Khalifa Sall et absoudre de toutes poursuites ces délinquants à col blanc qui incarnent l’impunité au plus haut niveau de l’Etat.

Cheikh Saadbou Diarra

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