vendredi, 22 novembre 2024 20:00

Guinée Bissau : Arrêté après le fameux coup d’état, l’Amiral Bubo Na Tchuto victime de traitements inhumains

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@Atlanticactu.com – La Ligue Bissau guinéenne des droits de l’homme avait sonné l’alerte en dénonçant la détention illégale de plusieurs dizaines d’hommes arrêtés après la tentative du coup d’état du 1er février dernier. Le Parquet général avait, faute de preuves, ordonné la libération des supposés putschistes. Mais, les militaires qui ont la garde desdits prisonniers, refusent de s’exécuter. Atlanticactu a finalement retrouvé la trace de l’ancien Chef d’état major de la Marine, Bubo Na Tchuto dont l’état de santé est des plus inquiétants au point que ses proches déplorent les tortures dont il est victime.
Introuvable depuis son arrestation après que le « général » Umaru Embalò l’ait désigné comme le commanditaire de la tentative de coup d’état, l’Amiral Bubo Na Tchuto gardé dans les locaux d’une caserne militaire, est très mal en point. Dans une vidéo parcourue par Atlanticactu.com, l’ancien patron de la Marine souffre de plusieurs traumatismes. « L’homme est détenu dans une chambre à même le sol sans toilettes et sans soins », nous confie notre source (voir photo).
« Si rien n’est fait dans les prochains jours, l’officier supérieur risque la paralysie et la perte de ses yeux tellement les conditions sont inhumaines », a déclaré notre interlocuteur qui précise « Je ne peux pas donner son lieu de détention parce que nous sommes une poignée d’hommes à le savoir. Je ne veux pas mettre en danger la vie de mes collègues car, maintenant, il est tellement facile de disparaître à Bissau ».
Que cache le « général » de Bissau au point de refuser l’exécution d’une décision de justice ordonnant la libération des personnes arrêtées à l’issue de la tentative du coup d’état du 1er février dernier ? Pour certains proches des militaires arrêtés après les accusations de Umaru Embalò, « Nous avons des informations que nos parents ont été torturés et que certains auraient perdu la vie ».
« Depuis plus de 2 mois, nous ne savons pas où sont détenus nos proches, les avocats ne peuvent pas les rencontrer et nous recevons régulièrement des informations sur les traitements inhumains qui leurs sont infligés », s’est confié Alsinda Bari dont l’époux est accusé d’avoir soutenu les putschistes.
Une situation qui inquiète non seulement les familles mais également les avocats des mis en cause. Ce qui fait dire à l’avocat Marcelinho Ntupé que « Umaru Embalò veut contrôler les militaires en écartant par tous les moyens certains officiers et faciliter l’installation des forces étrangères dans le pays »
Interrogé sur le refus des autorités d’exécuter la décision du juge d’instruction du tribunal criminel , l’avocat  guinéen, Marcelino Ntupé, a affirmé que Umaro Sissoco Embaló, est le principal responsable de la non-libération des personnes arrêtées dans l’affaire de la tentative de coup d’État du 1er février dernier.
Selon les explications de Marcelino Ntupé, Umaro Sissoco Embaló entend se servir des militaires détenus pour permettre l’entrée des forces de la CEDEAO en Guiné-Bissau. « Le président est complice de cette forfaiture, il est le responsable numéro 1 de la détention de ces militaires ». Car, précise l’avocat, « Le ministère public n’a pas compétence pour enquêter sur cette affaire, puisque ces suspects sont militaires, c’est pourquoi le Procureur général a ordonné leur libération ».
« Comme les députés, les militaire ne peuvent être poursuivis que devant la cour commune, donc pour tous les effets, c’est cette entité qui doit juger ces affaires », précise Marcelino. C’est pourquoi dit-il, « Conscient de la défaillance du Parquet général, le bureau du juge a ordonné la libération des suspects détenus. Une décision qui n’a pas été suivie par l’état-major général des armées ».
Officiellement, on ne sait pas combien de personnes sont arrêtées, entre officiers militaires et citoyens civils, soupçonnées d’avoir participé à la tentative de coup d’État depuis le 1er février dernier. Ce qu’on sait, c’est qu’aucun des suspects n’a été libéré.
Cheikh Saadbou DIARRA 

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