vendredi, 26 avril 2024 09:09

Gambie : Usainou Darboe accuse le président Adama Barrow de « criminel à la tête d’un gouvernement corrompu »

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@Atlanticactu.com – À quelques sept mois de la présidentielle, les coups volent bas en Gambie entre le leader de l’opposition Usainou Darboe de l’UDP et son ancien protégé, Adama Barrow, l’actuel président de la République. Lors d’une rencontre avec des proches, Ousainou Darboe a qualifié Barrow et son gouvernement de «groupe de criminels», qui devraient être démis de leurs fonctions. Il y’a quelques mois, l’ancien mentor de Adama Barrow l’avait vertement accusé d’être protecteur des trafiquants lors de l’énorme saisie de cocaïne opérée au port de Banjul.

Le chef de l’opposition a également qualifié le gouvernement de Adama Barrow de corrompu et d’incompétent. Le président Adama Barrow n’a pas tardé à réagir à ces accusations. Lors d’une audience avec des chefs religieux à la State House, peu de temps après l’Aïd musulman, Barrow, qui s’est abstenu de mentionner le nom de M. Darboe, a déclaré aux dignitaires musulmans en visite qu’il était victime de diffamation de l’opposition et de menaces sur son pouvoir.

« Il y a ce politicien, qui a récemment convoqué une conférence de presse où il nous a qualifié de bandits, que nous devrions être écartés du pouvoir. Ce sont des déclarations inappropriées, de mauvaise foi », s’est plaint le président Adama Barrow. Selon le successeur de Yaya Jammeh, « Un bon leader ne devrait pas prononcer de telles accusations car nous sommes tous des natifs de ce pays. On se connaît ».

Boosté par la salve d’applaudissements de ses proches qui étaient dans la salle, Adama Barrow se déchaîne,  « Même Yaya Jammeh ne parlait pas ainsi à ses adversaires et par conséquent, nous avons tort de nous accuser les uns les autres, en utilisant des accusations aussi irresponsables. Si nous étions des criminels, nous ne serions pas élus pour diriger les affaires de ce pays. Comme le diraient les Wollof : Avoir soif, ne veut pas dire que vous devriez boire de la mousse. Ce n’est pas une bonne chose », a déploré Barrow. Il parlait dans le dialecte mandingue.

Interrogé sur un prochain retour de Yaya Jammeh, Adama Barrow se veut conciliant et déclare que l’ancien chef d’état est un gambien qui a les mêmes droits que lui. Mais, c’est Jammeh qui ne veut pas rentrer », confie-t-il à l’assistance 

Le président Barrow a à peine moins de sept mois pour convaincre les gambiens de lui accorder leur confiance pour un nouveau mandat même s’il se satisfait de ce premier mandat qui était juste une transition, selon lui. Et aujourd’hui, en,l’absence pour le moment de l’APRC de Jammeh, c’est le Parti démocratique uni (UDP) d’opposition dirigé par l’avocat Ousainou Darboe qui deviendrait son principal challenger lors des prochaines  joutes électorales prévus pour le 4 décembre 2021.

Barrow s’est senti méprisé par les récentes remarques de son ex mentor Usainou Darboe. C’est ainsi qu’il considère les remarques de son ancien parrain politique comme calomnieuses, diffamatoires et menaçantes, au point de faire référence à l’ancien président Yaya Jammeh. D’ailleurs, répondant à la question d’un des imams présents à la rencontre qui s’inquiétait sur le sort de son prédécesseur, Adama Barrow dura, « Yaya Jammeh est un gambien qui jouit des mêmes droits que lui-même l’actuel chef d’état et que ce dernier peut rentrer quand il voudra ». Mais, précisera Adama Barrow, « Il ne faut pas voir que j’y suis pour quelque chose, à mon avis c’est Jammeh qui ne veut pas encore revenir en Gambie ».

Après avoir donné l’exemple de Jammeh qui n’a jamais porté de telles accusations contre ses adversaires, Adama Barrow lancera des piques à Usainou Darboe en ces termes, « Dans la mesure où vous voulez être président, vous devez garder à l’esprit que c’est le peuple gambien qui vous élira à la présidence, par conséquent, de telles déclarations ne sont pas du genre à être prononcées par un bon dirigeant. Nous devrions parler de paix. Dans ma politique, je parle toujours de paix ».

« C’est le peuple gambien qui déciderait qui devrait diriger ce pays. Chaque fois qu’ils seront prêts, ils décideront qui les dirigera. Mais il est important de noter que Dieu a le dernier mot, Dieu a le dernier mot pour décider qui va diriger ce pays. Et je crois fermement que j’ai été choisi par Dieu pour diriger ce pays. Et je crois aussi que mon mandat se terminerait un jour, le même Dieu qui m’a choisi mettrait fin à mon mandat », a fait remarquer Barrow.

Amsatou Barrow 

 

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