lundi, 29 avril 2024 06:12

Financement libyen de Sarkozy : Ziad Takieddine arrêté au Liban après une notice d’Interpol

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L’homme d’affaires franco-libanais était recherché par les autorités françaises concernant son implication dans une affaire de corruption et de financement de la campagne de Sarkozy. L’intermédiaire qui parlait beaucoup vient d’être arrêté au Liban.

L’homme d’affaires franco libanais Ziad Takieddine, 70 ans, a été arrêté vendredi au Liban, conséquence d’une notice émise par Interpol. « Les forces nationales de sécurité ont placé Takieddine en détention, sur la base d’un mandat d’arrêt d’Interpol adressé au ministère public car il est recherché par les autorités françaises concernant son implication dans une affaire de corruption et de financement de la campagne » de Nicolas Sarkozy, a précisé une source judiciaire citée par l’Agence France Presse.

M. Takieddine comparaissait mardi devant le Bureau des crimes financiers du Liban dans une affaire distincte, quand les autorités ont remarqué qu’il existait à son encontre une demande d’arrestation émanant d’Interpol. Si les accusations contre lui étaient considérées comme justifiées, il pourrait être jugé au Liban ou extradé vers la France, ajoute la même source.

En 2016, le sulfureux intermédiaire a affirmé à Mediapart avoir personnellement remis, en 2006 et en 2007, 5 millions d’euros en liquide provenant de Libye et visant à financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Le 11 novembre dernier, dans une spectaculaire volte-face, il s’est rétracté dans un entretien à Paris Match et à BFMTV. M. Sarkozy avait alors déclaré qu’il allait déposer une demande de « démise en examen », ce qui devrait être fait après le procès des «écoutes Bismuth », actuellement en cours. Le parquet national financier, lui, a minimisé la portée de la volte-face du témoin. Dans un communiqué, son chef, Jean-François Bonhert, soulignait que ce dernier « avait déjà effectué des déclarations sur le financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy devant un juge d’instruction en charge d’un autre dossier ainsi que devant plusieurs journalistes, allant jusqu’à s’incriminer lui-même ».

Fuite au Liban après une condamnation à cinq ans de prison ferme 

Le patron du PNF ajoutait que ces « interrogatoires ont été effectués par un ou plusieurs juges d’instruction en présence d’un greffier et de l’avocat de M. Takieddine » qui « a disposé de tout le temps nécessaire pour relire ses procès-verbaux avant de les signer. Il n’a jamais formulé la moindre observation sur le déroulement de ses interrogatoires ». Pour justifier sa position, le PNF notait encore que « les mises en examen s’appuient sur des indices graves ou concordants qui ne se limitent pas aux déclarations d’une seule personne ». Autrement dit, avec ou sans M. Takieddine, l’affaire suit son cours et le PNF n’est pas favorable à une démise en examen de M. Sarkozy.

M. Takieddine s’est enfui à Beyrouth après avoir été condamné en juin à Paris, à une peine de cinq ans ferme dans le cadre de l’affaire Karachi, qui porte sur des commissions occultes liées à des contrats d’armement avec l’Arabie saoudite et le Pakistan. Il a interjeté appel de ce jugement.

Il a passé deux semaines en prison au Liban, du 26 octobre au 10 novembre, dans le cadre d’un litige avec son ancien avocat, Hani Mourad, avant d’être libéré sous contrôle judiciaire. Cette plainte, d’après l’AFP, évoque « menaces, chantages, diffamation, escroquerie, abus de confiance » et non-paiement d’honoraires. Sollicité vendredi par Le Figaro, le conseil de Ziad Takieddine n’a pas donné suite.

Source : Figaro

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