jeudi, 25 avril 2024 02:24

Face aux « signes troublants » de radicalisme violent dans l’est de la Guinée Bissau, un observateur tire sur la sonnette d’alarme

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Guinée 
Atlanticactu / Bissau / Maimuna Djalò 
La Guinée Bissau était longtemps considérée comme un refuge des barons de la drogue au point que certains le taxaient de Narco État. Mais, un militant des droits humains met en garde contre des signes troublants de radicalisme. La présence du Terrorisme dans des pays proches comme le Mali, inquiète Samba SOW qui craint qu’avec la recrudescence du trafic de drogue que la Guinée Bissau ne soit la proie de groupes armés. Avec de tels risques, le Sénégal devrait surveiller sérieusement ses frontières d’avec Bissau.
Le président de la Ligue des droits de l’homme dans la région de Gabú, dans l’est de la Guinée-Bissau, Samba Sow, a averti aujourd’hui des « signes troublants » de radicalisme violent dans cette zone proche de la frontière du pays avec le Sénégal et la Guinée-Conakry.
En marge d’un séminaire qui a réuni des défenseurs des droits de l’homme, Samba Sow, journaliste de profession, s’adressant à la presse,  a évoqué des cas connus ainsi que d’informations collectées lors d’un colloque tenu fin février à Gabu.
Point focal du projet à Gabu, Samba Sow a affirmé que des « informations concrètes » ont été discutées et, à l’occasion, suscitent des inquiétudes sur les phénomènes de radicalisme religieux dans la région orientale de la Guinée-Bissau.
« Dans la région de Gabu, au niveau de la province de l’Est, on voit quelques signes, quelques manifestations, qui nous conduisent à avoir une telle inquiétude, [au point d’organiser] ce séminaire de 40 personnes les 25, 26 et 27 février [rassemblant] société civile, institutions étatiques, tradition du pouvoir, règles, têtes de tambour », a déclaré Samba Sow.
Lors d’une sortie avec la ministre des Armées Florence Parly, le patron de la DGSE, Bernard Emié, a fait état de sérieuses informations selon lesquels les groupes terroristes mettent en place un «projet d’expansion» vers les pays côtiers de l’ouest africain notamment ceux situés dans le golfe de Guinée, plus particulièrement vers le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Guinée…
Ledit séminaire a été organisé dans le cadre de l’Observatoire de la paix, un projet financé par l’Union européenne qui vise à contribuer à la consolidation de la paix et de la cohésion entre guinéens à travers le renforcement de la participation des organisations de la société civile en synergie avec les entités étatiques.
« Nous voyons ce qui se passe au Mali, au Burkina Faso, au Nigeria, etc. En Guinée-Bissau nous avons encore la paix, oui, en fait, il y a des signes qui nous préoccupent vraiment », a défendu Samba Sow.
Pour faire face aux menaces et travailler sur l’alerte rapide, le militant des droits de l’homme a déclaré qu’il avait été décidé de créer un réseau impliquant les organisations de la société civile, les entités d’État et les représentants du pouvoir traditionnel.
Le président de la Ligue des droits de l’homme dans la région de Gabu a donné d’autres exemples de préoccupations quant à la façon dont les questions religieuses divisent les croyants d’une même religion.
Samba Sow a affirmé que les règles de la pratique religieuse ont motivé des discussions qui peuvent parfois conduire à des conflits physiques et même à des comportements de personnes qui vont étudier à l’étranger qui, en rentrant à Gabu, ont déclenché de vieilles coutumes.
« Cela nous inquiète beaucoup », a observé Samba Sow, donnant encore l’exemple des situations passées dans cette région où une personne d’un flux islamique qui n’est pas pratiquée par la majorité de la population gabu a fini par mourir à la suite d’une dispute entre religieux.

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