La coupe illicite et le trafic de bois revient sur la sellette. Et une fois encore, c’est dans la forêt de Boffa Bayotte que le pire a été évité de justesse. Des éléments armés supposés appartenir au MFDC ont pris en embuscade huit bûcherons dans la forêt du Bayotte-est avant de leur administrer des sévices corporels profonds. Une coïncidence jour pour jour d’avec là tuerie du 6 janvier 2018 de 14 bûcherons. Une affaire toujours pendante devant la justice avec près d’une vingtaine de personnes dans les liens de la prévention.
Les faits se sont déroulés dans la journée du mercredi 20 janvier quand des éléments lourdement armés ont réussi à mettre la main sur un groupe de bûcherons. Ces derniers depuis plusieurs mois, avaient repris du service dans l’une des dernières forêts sénégalaises. Trois d’entre eux ont été grièvement blessés et admis en soins intensifs.
Au nombre de 9, les bûcherons ont passé un sale quart d’heure entre les mains de leurs « tortionnaires. Selon des informations en possession de notre correspondant, les hommes armés auraient mis en garde les bûcherons contre la coupe de bois qui se poursuit de plus belle malgré le tragique événement de Boffa qui s’est produit dans la zone en 2018.
Une patrouille de l’armée sénégalaise sauve les coupeurs de bois qui s’apprêtaient à être immolés. Un bûcher avait été allumé pour la circonstance, selon l’un des rescapés qui confirme avoir vu la mort de près. René Capain Bassene et Cie qui clament leur innocence depuis lors, auraient ils finalement raison?
N’eut été le passage d’une patrouille de l’armée, on aurait eu un Boffa bis. En effet, après leurs avoir administré une sévère correction, les hommes armés ont allumé un bûcher pour les brûler vifs, selon l’un des rescapés. Par ailleurs, ce dernier confirme qu’à plusieurs reprises, ces hommes armés leurs ont demandé d’arrêter cette coupe de bois mais, attirés par le gain facile, ils sont passés outre les menaces.
Une autre source, militaire celle-là de révéler que les bûcherons avaient avoué vendre leur butin en Guinée Bissau voisine où des chinois payaient rubis sur ongle. Une destination qui ne saurait être une surprise quand on sait que Atlanticactu avait tiré récemment sur la sonnette d’alarme après l’implication du Premier ministre Nuno Gomes Nabiam et du ministre de l’intérieur Botché Candé dans la coupe illicite de bois en Guinée Bissau avec la complicité de la société chinoise Zhongze Furniture qui a migré de Banjul après avoir décimé les forêts frontalières à la Gambie.
Pour rappel, en début d’année 2018, les Sénégalais ont été émus par le drame de Boffa-Bayotte qui a coûté la vie à 14 personnes. Parties à la recherche de bois dans cette forêt de la Casamance, les victimes ont été sauvagement exécutées. L’enquête menée par la gendarmerie a permis l’arrestation de 16 personnes considérées comme les présumés auteurs de ce massacre.
Cheikh Saadbou Diarra