mardi, 23 avril 2024 06:33

Économie : Le Sénégal plonge dans une pauvreté galopante malgré un endettement accentué 

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@Atlanticactu.com – La dette croissante du Sénégal risque de faire couler les efforts de développement les prochaines années. Une véritable bombe à retardement si le Sénégal ne compte pas renouer avec la croissance économique en 2021 après la crise du Covid-19. Car , la pauvreté et la dette publique vont s’aggraver, avertit la Banque africaine de développement (BAD). L’extrême-pauvreté pourrait toucher 465 millions d’Africains dont quelques cinq millions de sénégalais, soit un tiers de la population du pays.

Au rythme des emprunts obligataires et des arrêts ou ralentissements notés dans l’exécution de certains chantiers de l’État, tout porte à croire que les « tensions de trésorerie » auxquelles Amadou Ba, l’ancien ministre de l’Économie et des Finances fait état , sont devenues des boulets impossibles à traîner. Si la Covid-19 avait ôté tout espoir de relance économique, les dernières émeutes et leur corollaire de pillage et destruction, ont fini d’installer le Sénégal dans une précarité dangereuse. La croissance jadis cheval de bataille du président Macky Sall est subitement devenue un mot tabou même si, rien n’est fait pour baisser de manière drastique le train de vie de l’État et l’entretien du personnel politique.

Plombée par la crise du Covid-19, l’économie de l’Afrique à l’instar de celle du Sénégal devrait relever la dette cette année. Après avoir connu sa première récession en un demi-siècle l’an dernier (-2,1%), le PIB du continent devrait renouer en 2021 avec une croissance de 3,4%, indique la BAD dans ses Perspectives économiques en Afrique. Soit une prévision légèrement plus optimiste que celle du Fonds monétaire international (FMI), qui anticipait une croissance +3,1% dans ses prévisions de janvier.

À l’exemple du Sénégal, «le ratio moyen dette/PIB de l’Afrique devrait connaître une hausse de 10 à 15 points à court et moyen terme », pour atteindre 70% 

L’annonce du chef de l’état d’injecter 450 milliards pour apporter une réponse à l’emploi des jeunes risque d’être une bouée de sauvetage trouée tellement le mal est profond. Tout simplement parce que les conséquences sociales de la pandémie qui a frappé l’économie mondiale vont continuer de se faire sentir : 49 millions d’Africains dont 3 millions de sénégalais pourraient tomber dans l’extrême-pauvreté et 2 millions feront leur entrée dans le cercle de la pauvreté en 2021, dont le seuil est fixé à un revenu de 1,90 dollar par jour. Encore plus que l’année dernière, où déjà 40 millions de personnes y ont été réduites selon les estimations de la BAD.

Au total, l’extrême-pauvreté pourrait toucher 465 millions d’africains, soit un tiers de la population du continent, alors que la pauvreté avait constamment reculé depuis deux décennies. Autre conséquence à long terme de la pandémie de Covid-19, la flambée des dettes des Etats africains. « Le choc de la pandémie et la crise économique qu’il a provoquée ont eu des implications directes sur les soldes budgétaires et le fardeau de la dette des pays », explique la BAD. « On estime que les déficits budgétaires ont doublé en 2020 pour atteindre un niveau historique de 8,4% du PIB », et qu’en conséquence « le ratio moyen dette/PIB de l’Afrique devrait augmenter de 10 à 15 points à court et moyen terme », pour atteindre 70%, selon le rapport.

Le FMI et le Sénégal parviennent à un double accord de revue et de financement  

« L’Afrique pourrait se voir confrontée à de graves problèmes de dette, et les défauts de paiement et les résolutions prolongées pourraient entraver les progrès de l’Afrique vers la prospérité », avertit le président de la BAD Akinwumi Adesina, cité dans le rapport.

M. Adesina appelle à « relever le défi de la dette et du financement du développement de l’Afrique », grâce à un soutien accru de la communauté internationale et des créanciers privés, mais aussi « des réformes audacieuses de la gouvernance » des Etats africains.

Les services du FMI ont conclu avec les autorités sénégalaises un accord concernant les mesures économiques et financières qui pourraient permettre l’approbation de la troisième revue du programme appuyé par l’instrument de coordination de la politique économique (ICPE). Selon le communiqué de l’institution daté du 29 avril, les deux parties ont également conclu un accord de financement sur dix-huit mois au titre de la facilité de crédit de confirmation (FCC) et du mécanisme d’accord de confirmation, pour un montant total de 453 millions de DTS ( soit 140% de la quote-part du pays au FMI , environ 650 millions de dollars ou 350 milliards de FCFA). Cet accord de financement sera exécuté parallèlement à l’ICPE.

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