@Atlanticactu.com – Près de six ans après le retour des anciens réfugiés sénégalais en Gambie des suites des douloureux événements des années de braise, c’est à nouveau le sens inverse qui est constaté depuis cinq jours. Des milliers de personnes déplacées sont toujours en errance à Foni Bondali pour trouver refuge. Les violents affrontements en cours entre les troupes sénégalaises et les rebelles du MFDC qui ont déjà fait des victimes notamment militaires, dont la cause de ce nouvel exode.
Au rythme des arrivées de réfugiés, bientôt le Foni Bondali la partie frontalière du Nord du département de Bignona actuellement sous le déluge des échanges de tirs d’armes automatiques, de mortiers et d’obus, risque de se retrouver dans la même situation que lors des grands exodes causés par les affrontements violents des années 1990 à 2010. Des milliers de personnes déplacées affluent toujours vers Foni Bondali pour se réfugier au milieu en provenance des villages sénégalais frontaliers comme Karounor, Djilanfari, Simon, Tambacounda, Koussamay, Baléne, Djikess, Dandone, Bounoubor,Kandiadiou, Kanling, Kantinba, Monome, Fontainebleau, Kapa…
Hormis les villages de Bwian, Foni Bondali, les personnes déplacées ont également trouvé refuge dans d’autres villages d’accueil comme Janak, Sibanor, Bataboute, Kantora… Une situation qui rajoute à la psychose que vivent les autochtones gambiens depuis le début des affrontements au point que les chefs de village du Foni ont appelé à une aide humanitaire rapide pour les victimes afin d’éviter une situation hors de contrôle pour le gouvernement gambien.
En début de semaine, le président Adama Barrow a promis 5 millions de dalasis (55 millions de francs CFA environ) d’aide aux personnes déplacées dans le Fonis en raison des affrontements entre soldats sénégalais et rebelles du MFDC. A ce jour, rien a été fait. Même les militaires sénégalais déployés dans Bwian ne s’intéressent pas à leurs compatriotes qui n’ont pas demandé cette situation…
« Jusqu’à présent, les gens affluent vers nos villages depuis les villages frontaliers gambiens et la Casamance. Nous recevons beaucoup de monde chaque jour et si le gouvernement ne fait rien, nous risquons un véritable drame humanitaire. La plupart des personnes reçues sont dans un état de dénuement total », nous a confié Modou Bojang, un des chefs de villages concernés.
Il a ajouté : « L’argent promis pour les personnes déplacées à Foni par le gouvernement ne nous est pas encore parvenu. Pour être franc, nous n’avons pas vu d’argent parce que ce qu’ils ont dit dans les médias et ce qui se passe à propos de l’argent n’est pas la réalité.
« Nous remercions la Croix-Rouge qui depuis les premières heures, a essayé d’organiser l’accueil des réfugiés même s’il reste beaucoup à faire. Depuis que cet incident s’est produit le 13 mars, nous n’avons vu ni le gouverneur ni le président rendre visite à ces déplacés internes.
« Ce qui est lamentable, c’est qu’aucun haut responsable du gouvernement n’a rendu visite à ces personnes. Même les militaires sénégalais déployés ici n’ont pas cherché à les soutenir soit en nourriture, en médicaments ou en matériels. Nous essayons de les nourrir et de leurs accorder le gîte depuis qu’elles ont fui leurs maisons », a-t-il déclaré.