dimanche, 28 avril 2024 20:10

Après le report de la présidentielle, Macky Sall promet de quitter le 2 avril si…

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Sénégal
Atlanticactu / Dakar / Cheikh Saadbou Diarra
Laborieux a été l’exercice auquel s’est prêté le président Macky SALL pour tenter de convaincre les sénégalais qu’il était résolu à quitter le pouvoir le 2 avril prochain. Sans convaincre de sa bonne foi de tenir le scrutin dans les meilleurs délais comme l’y exhorte le Conseil Constitutionnel, Macky SALL a finalement compris qu’il était pris à son propre piège en décidant unilatéralement de reporter l’élection présidentielle sous des prétextes fallacieux. Pressé par la rue et la communauté internationale de clarifier la situation politique au Sénégal après le report de l’élection présidentielle, l’homme cherche encore par des subterfuges à ne pas respecter la décision des 7 Sages.
Alors dans sa décision du 15 février 2024 le Conseil Constitutionnel lui demandait de trouver avec les acteurs une nouvelle date pour la tenue de la présidentielle reportée,  Macky Sall a annoncé jeudi à la télévision qu’il quitterait le pouvoir le 2 avril, ce qui est une évidence mais, auparavant qu’il a convoqué un « dialogue national » pour choisir une nouvelle date de scrutin.
Attendu sur la nouvelle date de la présidentielle, suite à la crise dans laquelle il a lui-même plongé le Sénégal. Jeudi, lors d’un entretien avec la presse sénégalaise, le président Macky SALL a encore laissé en suspens la date de la présidentielle dont il avait décrété le report, tout en assurant que son mandat à la tête du pays se terminerait comme prévu le 2 avril. Il a également fait un pas vers la libération de son principal opposant Ousmane SONKO, en prison depuis plusieurs mois.

« Pour ce qui est de la date, on verra ce que le dialogue proposera », a-t-il dit, en évoquant le dialogue politique qu’il entend mener à partir de lundi. « L’élection peut se tenir avant ou après le 2 avril », a-t-il déclaré. Interrogé sur l’éventualité qu’elle se tienne d’ici au 2 avril, il a répondu « je ne le pense pas ». « Le 2 avril 2024 ma mission se termine à la tête du Sénégal », a-t-il néanmoins assuré.

« Le 2 avril 2024 ma mission se termine à la tête du Sénégal », a assuré le président du Sénégal, Macky Sall, tout en laissant le flou sur la date de l’élection. Il s’est aussi dit « prêt à libérer » la figure de l’opposition, Ousmane Sonko, emprisonné depuis juillet 2023.
Sous le règne de Macky SALL, le Sénégal jadis vanté pour sa stabilité et ses pratiques démocratiques bien qu’ayant connu de graves troubles politiques par le passé, est plongé dans l’inconnu depuis la décision début février du président SALL et de l’Assemblée nationale de reporter au15 décembre 2024 la présidentielle prévue le 25 février. Le président avait justifié le report de l’élection par les vives querelles survenues au cours du processus préélectoral, s’inquiétant du risque de nouveaux accès de violence après ceux de 2021 et 2023. Ce report, dénoncé comme un « coup d’État constitutionnel » par l’opposition, a provoqué une commotion dans l’opinion et des manifestations qui ont encore fait quatre morts.
Le Conseil Constitutionnel a opposé clairement son veto le 15 février à l’annulation / report de la présidentielle et au maintien du président Sall à son poste jusqu’à l’installation de son successeur. Le Conseil a constaté l’impossibilité de maintenir la présidentielle le 25 février et demandé aux autorités de l’organiser « dans les meilleurs délais ». Malgré les spéculations sur la tentation d’un passage en force, le président Sall avait dit le lendemain son intention de respecter la décision du Conseil et de mener « sans tarder les consultations nécessaires avec les acteurs du processus électoral » à l’organisation du scrutin.
Avec une parole instable comme l’avait dit l’ancien Premier ministre Idrissa SECK, Macky SALL fait face à la méfiance des sénégalais qui exigent la fin du dilatoire et la tenue d’une élection
AAR SUNU ÉLECTIONS, qui a mobilisé plusieurs milliers de personnes le week-end passé, a prévu un nouveau rassemblement samedi à Dakar pour maintenir la pression sur le pouvoir, tout comme le camp présidentiel pour soutenir Macky SALL. Le camp du candidat de Pastef Bassirou Diomaye Faye a accusé mercredi soir le président de traîner les pieds, comme l’a fait la très grande majorité des 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel. Il n’acceptera de discuter que pour fixer « sans délai » la date de la présidentielle, et celle-ci devra avoir lieu avant le 2 avril et la fin du mandat de Macky Sall, a-t-il prévenu dans un communiqué.
Après l’intervention du Conseil constitutionnel, une nouvelle controverse est apparue sur la tenue de la présidentielle avant ou après le 2 avril, et sur une reprise à zéro, ou non, du processus d’homologation des candidatures. L’opposition soupçonne le camp présidentiel de vouloir s’arranger avec le calendrier par crainte de la défaite de son candidat, le Premier ministre Amadou Ba, désigné par le président Sall pour lui succéder.

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