Coronavirus – Face au nombre de contaminés qui prend chaque jour de nouvelles proportions, le gouvernement a mis en vigueur, lundi 20 avril, le port obligatoire du masque dans les lieux publics. Une décision salutaire mais qui continue de montrer combien l’État n’était pas préparé face à de telles situations. Si du côté du ministère de l’intérieur, la répression des « récalcitrants » est prônée , par contre les ministres du Commerce Aminata Assome Diatta et Moustapha Diop, en charge du développement industriel et des petites et moyennes industries évoquent la normalisation des masques « Made In Sénégal »
C’est à se demander si certains ministres mesurent réellement les conséquences du Coronavirus sur les populations qui depuis plus d’un mois vivent un confinement qui ne dit pas son nom. Alors que le ministère de l’intérieur fort des recommandations du corps médical, avait ordonné le port obligatoire du masque dans les lieux publics, l’ ADEMP a annoncé un programme de confection de millions de masques artisanaux dans les prochains jours. C’est ainsi, face à la gourmandise des pharmaciens, les tailleurs sont devenus l’unique recours du Sénégalais moyen qui n’a pas 3 mille voire 4 mille pour s’acheter un masque en pharmacie …
Surprise générale, au moment où des maires comme Abdoulaye Baldé, Matar Ba, etc lancent des commandes de plusieurs dizaines de milliers de masques, voilà que deux ministres apparemment très dépassés par les choses, prennent un Arrêté conjoint contraire à l’urgence du moment. Les ministres Aminata Assome Diatta et Moustapha Diop ont pris vendredi, un arrêté conjoint, rendant obligatoire l’obtention de la certification NS-Qualité Sénégal, comme un préalable à toute confection de masques barrières. Ils signalent que certains produits non conformes à la norme sont interdits de vente sur toute l’étendue du territoire.
Un Arrêté conjoint qui rajoute à ce qui est comparable à une impréparation de l’État et qui soulève également plusieurs interrogations de Birahim Seck Kiu Forum Civil
Un Arrêté qui a eu l’heur de faire sortir le Coordonnateur Général du Forum Civil de son silence. Pour Birahim Seck, « Avant toute interdiction, il revenait au Gouvernement de vulgariser la norme « NS-Qualité Sénégal » auprès des producteurs locaux (Ex. tailleurs) en développant une politique de sensibilisation et d’information sur la norme comme préalable à l’application de l’arrêté du 24 avril 2020 et l’arrêté du ministre de l’intérieur exigeant le port de masque. »
Pour se démarquer d’une telle décision, M. Seck de s’interroger sur les vraies motivations de cet Arrêté conjoint qui est en total déphasage avec les urgences de l’heure. Car, dira t-il dans une publication sur sa page Facebook, « Y a t il une velléité de créer une situation de monopole au détriment des tailleurs et artisans? ».
Comme de nombreux sénégalais, Birahim Seck se demande pourquoi le Gouvernement qui a exigé de la population le port du masque dans certains lieux ne pouvait-il pas se donner les moyens pour satisfaire cette exigence car, poursuit il, « Les populations ont adhéré à cette exigence et se débrouillent pour trouver ses propres masques avec les moyens à sa disposition afin de satisfaire à l obligation et d’échapper aux dangers du virus ».
Et , pour que nul n’en ignore, le Coordonnateur Général du Forum Civil met l’État devant ses responsabilités face au drame sanitaire que pourrait produire l’application de l’Arrêté conjoint. En effet, »Le Gouvernement est-il entrain d’échouer dans sa mission de fournir des masques aux populations et des moyens de protection aux personnels soignants en quantité et en qualité? », s’interroge Birahim Seck.
En guise de conclusion, il se demande « Pourquoi la population devrait t elle supporter cette impréparation? »
Atlanticactu.com