Yvelines- Une bagarre a éclaté dans un rayon Auchan Buchelay ce vendredi. Des milliers de clients de l’hypermarché se sont exposés au coronavirus ce vendredi pour faire le plein d’eau et de pâtes. Des rayons entiers ont été dévalisé sous le regard impuissant du personnel. En prévision d’une probable quarantaine, plusieurs français essayent de faire un stock de provisions au détriment hélas des hypermarchés.
« De la folie ! » Les employés de la galerie marchande du centre commercial des Portes de Normandie, à Buchelay, ont assisté, incrédules, à la ruée sur les rayons alimentaires de l’hypermarché Auchan.
Une visite sur place l’illustre de façon caricaturale : le magasin est littéralement coupé en deux. Déserté dans les rayons électroménagers, il est pris d’assaut dès qu’il s’agit de remplir son chariot de pâtes, de riz ou d’eau. C’est la cohue, une vraie foire, une improbable course contre la montre contre la pénurie que les clients organisent eux-mêmes. « J’ai réagi par instinct, admet Alexandre, un père de famille de la région mantaise croisé avec un chariot débordant de papier toilette, de bouteilles d’eau et de féculents. J’ai acheté l’essentiel pour tenir plusieurs jours en cas de pénurie. Les bouteilles d’alcool ? La fête continue, même pendant la crise ! »
« J’ai une grande famille à nourrir : je ne veux pas manquer en cas de quarantaine »
Les paquets de pâtes s’arrachent dès que les employés les remettent en place. Le riz devient lui aussi une denrée rare. On se ravitaille aussi en packs d’eau…, en oubliant, sans doute, que l’eau du robinet reste potable. « Je parie sur une mise en quarantaine de la région parisienne dans les prochains jours, confie un client, qui ne veut pas laisser son prénom. Je me trompe peut-être mais j’ai une grande famille à nourrir et je ne veux pas manquer. »
En cas de pénurie, il pourra se ravitailler à quelques kilomètres de là. Au cœur du quartier du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie, des petits malins n’ont pas tardé à miser sur la crise qui s’annonce : les pâtes se vendent déjà sous le manteau. Le paquet de De Cecco s’écoule à 99 centimes, s’il est acheté en grandes quantités…
Face à la menace de quarantaine qui se dessine comme en Italie, les Français font le plein de stocks au détriment de… Auchan
Dans les allées de l’hypermarché, l’angoisse du manque côtoie l’irrationnel, l’hystérie collective, les instincts les plus primaires : la densité aidant, des prises de bec éclatent entre les clients. Certains en sont venus aux mains pour le dernier paquet de pâtes… À la pharmacie, les boîtes de lait en poudre s’achètent en double, en triple, voire plus. On vient avec de grands sacs pour les remplir. « C’est inquiétant ce climat », entend-on dans la file d’attente.
En fin de journée ce vendredi, le magasin était en rupture de stock en ce qui concerne le sel et les œufs. Les employés ont parfois laissé les palettes de produits directement dans les rayons. Elles ont été immédiatement vidées.
La Rédaction
Avec le Parisien