@Atlanticactu.com – Le scandale aux allures d’une Saga familiale qui avait retenu l’haleine des sénégalais pendant près de 5 ans, vient de connaître son épilogue. Ou du moins, la face visible de cette affaire qui a opposé Khadim BA à son père Amadou Ba, fondateur et propriétaire de la prestigieuse société financière Locafrique. En attendant que la justice se prononce sur les affaires des bateaux de pétrole, des sociétés Darmon et Alliance ou la cession illégale des réserves foncières à la Banque Nationale de Développement Économique (BNDE), Amadou Ba spolié, peut reprendre la direction de Locafrique. Enfin, le « Protocole du Palais »où de propriétaire, Khadim devient acquéreur de Locafrique.
Si d’aucuns trouvent que justice vient d’être rendue à Amadou Ba dans cette affaire qui l’a opposé pendant de nombreuses années à son fils Khadim Ba, le plus dur reste à faire. Quand on sait que Locafrique entre-temps, a pris un sacré coup de crédibilité auprès des partenaires notamment la BECEAO et les différentes banques de la place qui, face à cet imbroglio judiciaire, ont préféré jalousement gardé leurs billes. Avec la délivrance de deux registres de commerce aux deux parties en l’espace de quelques heures, non seulement la crédibilité de Dame Justice a été écornée sérieusement mais, cela a alerté les institutions bancaires du flou qui entourait cette affaire.
Le rideau est enfin tiré sur le feuilleton Amadou Bå et Khadim Bå. Après une longue et âpre bataille, le père et le fils ont joué le dernier acte devant la Cour d’appel de Dakar qui a tranché définitivement en faveur du pater. En effet, l’acte sous seing privé de cession d’actions brandi par Khadim Bå et sur le fondement duquel il s’est toujours prévalu nouveau patron de Locafrique a été annulé, jeudi dernier, par la Cour d’appel statuant en ma tière civile et commerciale. En clair, Amadou Bå reprend ses biens.
Statuant sur cette affaire, le juge du Tribunal de commerce avait tout bonnement annulé l’acte. Une décision qui n’a pas plu à Khadim Bâ qui a interjeté appel. C’est donc jeudi dernier que la Cour d’appel a confirmé le premier juge en annulant l’acte sous seing privé. Ce qui signifie qu’Amadou BA va reprendre entièrement a direction de Locafrique. Son combat a été finalement payant, selon Les Échos.
Si les juges avaient pris soin de bien lire l’actionnariat de Locafrique et regarder l’acte sous seing présenté par Khadim Ba comme étant le document par lequel son père Amadou Ba fondateur de la société financière lui a cédé des parts, ils auraient compris que Locafrique n’appartient pas à Amadou Ba mais à des sociétés dont Ba père est actionnaire. A ce titre, il est impossible d’octroyer des parts à son fils encore moins d’en faire le propriétaire.
Sauf un recours devant la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage d’Abidjan, le combat d’Amadou Bå contre son fils pour reprendre la gestion de Carrefour Automobile et Locafrique vient de connaître les débuts de la fin du calvaire de l’homme d’affaires. Amadou Bâ a obtenu gain de cause. Jeudi dernier, la Cour d’appel de Dakar, statuant en matière civile et commerciale, s’est prononcée sur le recours de Khadim Bå par rapport à l’acte sous seing privé de cession d’actions, et a donné raison au père, en confirmant le juge du Tribunal de Commerce qui avait annulé cet acte important et déterminant dans cette bataille. Car, faut-il le souligner, c’est, en grande partie sur la base de cet acte que le défunt Doyen des juges Samba Sall, avait rendu une ordonnance de non-lieu pour Khadim Bå et Cie, suite à la plainte avec constitution de partie civile d’Amadou Bâ.
Amadou Ba et son épouse convoqués à la DIC, menacés de passer la nuit au commissariat du Port par le Commissaire Dicko en charge de l’enquête. Des fonds « prêtés » par Locafrique à des enquêteurs pour l’acquisition de véhicules ou de maison, des bateaux de pétrole qui commencent à gêner. Tels sont les dégâts entre autres qui attendent Amadou Ba à Locafrique
Une affaire qui n’aura jamais eu lieu , a presque déchiré une famille. Mais, si le jugement de la Cour d’appel est favorable à Amadou Ba, d’autres affaires concernant cette saga vont continuer d’être vidées par les juridictions. En effet, selon des sources proches de la famille BA, « plus rien ne va entre les frères et sœurs qui s’étaient soudés autour de Khadim Ba pour spolier leur père, coupable d’avoir convolé en secondes noces.
Au moment où on ne parlait que de Locafrique et Carrefour Automobile, le nouveau couple faisait face aux enquêteurs de la DIC. « Accusée de tous les péchés d’Israël, Madame Ba nouvellement mariée et Amadou Ba répondaient aux questions des enquêteurs. N’eut été la vigilance du Commissaire Ibrahima Diop, à l’époque chef de la DIC, le couple BA allait être envoyé au commissariat du Port en garde à vue », confie un des avocats qui révèle que les enquêteurs se sont opposés à leur présence auprès de leurs clients. Comme avec l’ancien Commandant de la Brigade de Recherches de la gendarmerie relevé des suites d’une énième convocation de Amadou Ba et de ses associés, des années plus tôt le même scénario s’était produit à la division des investigations criminelles.
Atlanticactu promet de revenir en détails sur ce qu’il est convenu d’appeler le « Protocole du Palais ». Un document dans lequel Khadim Ba souhaite racheter Locafrique dont il a déclaré être propriétaire grâce à un acte sous seing de cession des parts signé par Amadou Ba.
Pape SANÉ