@Atlanticactu.com – Serigne Moustapha Sy annonce la grande coalition de l’opposition constituée de Pastef, du Pds, du Pur et Takhawu Dakar. Une coalition qui si elle se réalise, rappelera sans nul doute la fameuse Coordination des Forces Démocratiques (CFD) mise en place pour combattre le régime socialiste. Lors de leur dernier meeting, le 16 février 1994, des policiers y perdront la vie et plusieurs membres du Mouvement Moustarchidines Wal Moustarchidaty dont leur Guide Moustapha Sy seront arrêtés et emprisonnés.
C’est à l’occasion d’un ziarra de ses disciples venus célébrer Achoura à Tivaouane que le guide des Moustarchidines Wal Moustarchidaty a fait cette déclaration. Très formel, Serigne Moustapha Sy, a révélé que le président de la république est en train de se préparer pour avoir un troisième mandat. «Macky Sall se prépare à briguer un troisième mandat. Il le cache, mais des personnes qui lui sont très proches me l’ont avoué».
Mais que le chef de l’Etat se le tienne pour dit, s’il veut encore demander un troisième mandat. Car il aura en face de lui le guide des Moustarchidines Wal Moustarchidaty.
«Macky Sall cherche, par tous les moyens, à se faire élire pour la troisième fois. Mais on verra s’il va y arriver. Si Ousmane Sonko et compagnie ne parviennent pas à le faire reculer, je vais m’en charger personnellement. Parce qu’à mon avis, il y a des choses inacceptables», a laissé entendre Serigne Moustapha Sy.
Le 16 février 1994 aura été l’un des plus violents jours de la démocratie sénégalaise. Si le mouvement Moustarchidines dirigé par Serigne Moustapha Sy avait été très éprouvé, pour la première fois, le pouvoir Socialiste avait chancellé. Le meeting de la CFD est sans conteste le point de départ de la chute du président Abdou Diouf
Si l’idée de mettre en place une large coalition se concrétise lors des élections locales , l’opposition aurait réussi à faire une partie importante du chemin vers les législatives de 2022 et la présidentielle de 2024. Parce qu’il est évident que la toute puissante coalition présidentielle qui compte entre autres partis politiques comme le Parti Socialiste et L’AFP qui peuvent se prévaloir d’un capital sympathie compris entre 5 et 10% des électeurs, les autres formations politiques pourraient ensembles tenir leur Congrès dans une boîte d’allumettes.
Et pire, avec « l’exclusion » de plusieurs ténors de L’APR pour « délit d’ambition » pèsera lourd sur la balance lors des joutes électorales à venir. D’où la question suivante posée à Ngouda Sall de ADK à savoir s’ils ne craignent pas le remake de 2017 avec l’éclatement de la coalition avec le Pds. » Ceux qui avaient sauter cette coalition lors des législatives de 2017 sont connus comme étant des taupes qui travaillaient pour le président Macky Sall. Aujourd’hui, ils ont été récompensé par des strapontins pour les uns et des prebendes pour les autres ».
Pour Ngouda Sall, « Une telle coalition est une demande des populations donc, nous devons taire nos intérêts personnels et mettre en avant ceux des électeurs qui sont fatigués par cette gouvernance qui a mis à genoux notre économie. Pour moi, c’est une chance à saisir car cela a toujours été le vœu de Khalifa Sall pour qui sans une union sacrée de l’opposition, Macky Sall continuera d’imposer sa personne aux sénégalais au delà de 2024 ».
Voir le Pds, le Pastef, le Pur et Taxawou Sénégal ensemble conquérir le suffrage des sénégalais, est la preuve que nous avons des leaders politiques qui mettent plus en avant l’intérêt des sénégalais. Il faut se battre pour mettre en place rapidement cette coalition et l’ouvrir à ceux qui veulent le changement pour mettre fin à la Fraude électorale déjà en cours avec les commissions clandestines
Si cette initiative est saluée par certains comme étant une réelle volonté d’une partie de l’opposition de se donner les moyens de venir à bout de l’ogre BBY, d’autres leaders ne semblent pas du même avis. Ainsi, Thierno Bocoum ne s’est pas gêné de dénoncer cette coalition qu’il qualifie de « calculée et politicienne contre l’opposition et pour vous-mêmes ».
Sur sa page Facebook, le président du mouvement AGIR descend en flammes les initiateurs de cette alliance en des termes très durs, « Nous avons dit NON à Macky Sall dans sa volonté de partage de responsabilités au sein du pouvoir. Nous avons dit NON à Idrissa Seck dans sa volonté fraternelle de nous associer à son entrisme.Nous n’avons pas mener tous les combats de principes dans ce pays pour nous laisser berner par Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Karim Wade ».
En 1994, malgré quelques défections, l’opposition d’alors avait réussi le grand rassemblement autour du PDS et de Me Abdoulaye Wade. Vingt-six après, Serigne Moustapha Sy aura t-il la même baraka en mettant sur la ligne de départ Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Abdoulaye Wade ?
Pour rappel, en 1994 l’appel à un dialogue entre différents acteurs de notre devenir collectif, lancé par feu El Hadj Abdou Aziz Sy n’a pas connu les résultats escomptés, rappelle dans Leral.net Makhary Mbaye, auteur d’un mémoire de Maîtrise sur le mouvement des Moustarchidines Wal Moustarchidates à l’Ucad, Département Arabe, en 2002. Tout laissait croire que l’Etat s’employait à créer un embrassement généralisé sans se préoccuper outre mesure des implications sociales graves qui risquaient d’en découler. Et comme pour refuser la fatalité d’une déliquescence à laquelle il n’a nullement participé, le syndicat des travailleurs avait conduit trois grèves générales en vue de défendre ses intérêts fondamentaux.
Tous ces facteurs vont concourir tant soit peu à l’organisation d’un meeting sous l’initiative de la Coordination des forces démocratiques (Cfd), le 16 février 1994. Présidée par les ténors de l’opposition à l’époque, à savoir Me Abdoulaye Wade et Landing Savané, la rencontre connut la participation des Moustarchidines membres de la Cfd. A la fin de sa communication au meeting, le secrétaire général du Pds, comme pour satisfaire la demande de la masse, laissera entendre : ‘Vous voulez marcher, eh bien marchez’.
La marche à travers les grandes avenues de la capitale sénégalaise va dégénérer : Sept personnes, dont six policiers, seront tuées à l’arme blanche, en plus des blessés du côté des manifestants. Plus de 150 membres du mouvement des Moustarchidines sont arrêtés ; de même que des membres des partis de l’opposition qui vont rejoindre leur leader en prison dont Serigne Moustapha Sy, arrêté le 30 octobre 93. Ces Moustarchidines et Moustarchidates seront incarcérés dans les prisons de Dakar et Rufisque où ils vont rester des mois avant de bénéficier d’un non-lieu. L’un d’eux d’ailleurs succomba à la torture dans les locaux de la police. Il s’agit de Lamine Samb, membre de la section de Niarry Tally à Dakar.
Pape SANÉ