vendredi, 22 novembre 2024 13:24

Covid-19 : Face à une prochaine 3ème vague, dialogue de sourds entre le Sames et le gouvernement

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@Atlanticactu.com – La troisième vague de la Covid-19 tant crainte divise les médecins et le gouvernement, si l’on en croit une source proche des Renseignements Généraux. Entre l’interdiction de tous les rassemblements culturels, politiques et la fermeture des bars et restaurants exigée par le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes du Sénégal et un nouvel couvre-feu prôné par le gouvernement, la hausse des cas positifs et l’apparition de nouveaux variants inquiètent les Sénégalais qui pointent du doigt les tournées économiques de Macky Sall.
Avec près de 2427 cas positifs dont 1481 issus de la contamination communautaire, la pénurie d’oxygène dénoncée par le Pr Moussa Seydi et la grève des personnels du CTE de l’hôpital Principal pour non paiement de salaire lors des six derniers mois, le Sénégal est sans conteste dans le sillage d’une troisième vague de la pandémie. Une situation inquiétante du fait de la recrudescence des cas qui a poussé les médecins réunis dans le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) à tirer sur la sonnette d’alarme.
Pour le bureau du Sames, « Après analyse des données épidémiologiques et des informations reçues des différents responsables des centres de traitement, le Sames constate que cette vague a atteint un niveau sans précédent, inquiétant, les services sont au bord de l’implosion surtout à Dakar, et bientôt ce sera quasi impossible de trouver une place pour les malades graves qui sont de plus en plus jeunes. Au même moment aucune mesure déterminante n’est prise et des rassemblements se font en toute inconscience », ont déclaré Docteur Amadou Yéry Camara et Cie, à travers un communiqué reçu.
Comme tétanisé par la multiplication des cas et la faiblesse du plateau médical malgré les engagements du président Macky Sall au tout début de la pandémie au Sénégal en mars 2020, l’Etat du Sénégal n’a pas encore pris de mesures pour réduire cette flambée. Et pire, malgré les alertes, les membres du gouvernement en premier continuent de fouler aux pieds les gestes barrières avec l’organisation tous azimuts de meetings et autres événements rassemblant du monde. À cet effet, le Sames lance un appel à la presse pour en faire leur propre affaire parce que personne ne sera à l’abri si cette flambée continue et se dissémine.
« Si le Sames prône l’interdiction de tous les rassemblements religieux, culturels et politiques, la fermeture des bars, restaurants considérés comme principaux vecteurs de la propagation, le gouvernement est plus tenté par l’instauration d’un nouveau couvre-feu »
 
Avec l’approche de la fête de Tabaski, le Sames demande au gouvernement de prendre rapidement des dispositions pour éviter le pire car, « si rien n’est fait d’ici la fête de Tabaski, la situation de Dakar se retrouvera sur l’ensemble du territoire», révèle le Docteur Amadou Yéry Camara. C’est pourquoi, le Sames demande à l’Etat d’interdire tous les rassemblements religieux, culturels et politiques qui favorisent la propagation de la maladie et de faire respecter le port du masque dans les services et sur la voie publique.
« Ce péril doit nous faire dépasser nos clivages et l’argument sanitaire doit prévaloir pour éviter de se retrouver devant une situation incontrôlable. Ainsi, le Sames lance un appel aux chefs religieux, aux responsables politiques et de la société civile pour leur participation à faire respecter les gestes barrières et à se vacciner surtout dans les régions de l’intérieur du pays», ont fait savoir les syndicalistes. Ils ont, en sus, déclaré qu’un sursaut national est attendu de tous les acteurs de la vie publique pour préserver le Sénégal ».
La position du Sames ne semble pas être partagée par le gouvernement. Selon une source proche des Renseignements Généraux, « Si cela demande du Sames répond à nos craintes, ce n’est pas le cas de certains responsables du gouvernement qui penchent pour un couvre-feu sectoriel notamment sur la région de Dakar ». Une patate chaude selon la même source pour qui, « Avec ce qui s’est passé récemment, les émeutes du mois de mars dernier et les tournées du président Macky Sall, instaurer un couvre-feu équivaut à allumer la mèche d’une nouvelle explosion de violences ». 

Cheikh Saadbou DIARRA 

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