vendredi, 22 novembre 2024 10:18

Guinée Bissau : Fritures au sein de la coalition au pouvoir, le PRS soupçonne Embalo et annonce son départ

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@Atlanticactu.com – Plus rien ne va entre les « frères unis » qui s’étaient coalisés pour permettre à Umaru Embalo de prêter serment alors que la Cour Suprême avait ordonné le recomptage des voix après le recours introduit par le PAIGC. Le PRS de feu Coumba Yalla,l’APU PDGB de Nuno Nabiam Gomes et le MADEM-G15 de Braima Camara risquent de voir la coalition voler en éclats après une supposée rencontre entre Domingo Simoes Pereira, l’ancien challenger de Embalo et Alberto Nambela du PRS. 

Après les bisbilles avec le Premier ministre Nuno Nabiam pour le contrôle du département des ressources pétrolières au point que plusieurs observateurs avaient annoncé le départ du patron du APU-PDGB de la primature, c’est le PRS qui va quitter incessamment le gouvernement de Umaro Sissoco Embaló

Le Parti pour la rénovation sociale (PRS) soupçonne être victime d’un « complot » au sein de l’alliance gouvernementale et menace de rompre l’accord. Le malaise dans l’alliance gouvernementale (PRS, MADEM-G15 et APU-PDGB) semble avoir atteint le paroxysme notamment avec les récentes attaques de militants du MADEM contre le président du PRS, Alberto Nambeia, à cause d’une prétendue rencontre avec Domingos Simõeses Pereira, leader du Parti africain de l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC).

Pour le PRS, ces attaques des proches du « général » ne sont pas des faits isolés et la formation de feu Coumba Yalla dispose d’une longue liste d’actes réalisés par ses partenaires de l’alliance et qui visent à éliminer ou discréditer cette formation politique. Compte tenu du silence complice de Umaro Sissoco Embaló, qui est le patron de cette coalition, le PRS ne voit d’autre issue que de demander à son président de quitter l’actuel attelage gouvernemental pour sauver le parti.

Les services de la présidence ont fait circuler un document dans les réseaux sociaux, document comportant les noms de députés du PAIGC, du PRS, d’officiers de l’armée qui s’apprêteraient à mettre en place une nouvelle majorité pour éjecter le gouvernement du Premier ministre Nuno Nabiam 

Les premiers actes portant atteinte au PRS a été pour le MADEM et l’APU-PDGB, d’obliger  la formation à signer un accord selon lequel les portefeuilles des gouverneurs régionaux seraient partagés par les trois formations politiques. L ‘ accord a été signé par Certoire Biote en l’absence d’Alberto Nambeia, président, mais à son retour, il a rencontré les deux dirigeants, Nuno Nabiam, d’APU-PDGB, et Braima Camará, du MADEM-G15, pour dénoncer l’accord sous prétexte que , le PRS ne partagerait pas avec ceux-ci ses directions générales.

Avec ce positionnement, le PRS a répété plusieurs fois en Conseil des ministres la nomination des gouverneurs régionaux, mais depuis un an, ni les partenaires de la coalition et encore moins Umaro Sissoco Embaló n’ont facilité ces nominations, ce qui fait que, Les régions sont actuellement gérées par les secrétaires régionaux favorables au Madem.

Depuis le retour le mois dernier de l’opposant numéro 1 du régime, le pouvoir de Umaru Embalo n’a de cesse de poser des actes allant dans le sens de saper toute volonté d’alliance avec le PAIGC. Mais, les récentes attaques ouvertes de proches du « général » contre Alberto Nambeia du PRS, démontrent une certaine frilosité. Mieux, des accusations à propos de rencontres avec Domingo Simoes Pereira avec les dirigeants du PRS, prolifèrent. Pour Braima Camaras, « les actes posés ne sont rien d’autre qu’une trahison en cours et une façon de fragiliser le PRS lors des prochaines élections ».

L’autre pomme de discorde entre le PRS et Umaru Embalo, c’est le silence coupable de ce dernier sur la coupe illégale de bois dont la police judiciaire a clairement désigné le Premier ministre Nuno Nabiam et Braima Camara comme étant les vrais auteurs. Sans oublier la grève de la fonction publique qui perdure au moment où le « général » continue de dépenser sans compter

D’autres pratiques que le PRS n’apprécie pas du tout , c’est l’achat de députés du PRS et la gestion du dossier des ressources pétrolières géré par Umaru Embalo sans en référer à l’assemblée nationale qui est seule souveraine dans ce cas d’espèce.

Mais il existe d’autres faits soulignés par le PRS pour démontrer ce qu’on appelle « mauvaise volonté des partenaires de l’alliance ». L ‘ un des cas les plus critiqués par les rénovateurs, est la somme de trois milliards de francs CFA, mis à disposition par le ministère des finances pour payer une dette supposée d’achat de terrain de Braima Camará, entrepreneur et coordinateur de MADEM. Plus grave, soulignent les dirigeants du PRS, « dans cette affaire il n’y a aucun doute que Nuno Nabian lui-même, en tant que Premier ministre, en a eu connaissance et s’il n’a rien dit, c’est parce qu’il en a lui-même profité ».

Quant à Braima Camará, les responsables du PRS ont rappelé que, quelques jours après a avoir reçu cet argent, le Coordinateur du MADEM-G15 a déclaré à ses partenaires que désormais il disposait de moyens conséquents pour faire du Madem la première formation politique du pays. Pour le PRS, les déclarations de Braima Camaras sont des preuves que Umaru Embalo se  prépare à les éliminer.

Mais d’autres faits existent et révoltent les rénovateurs. Le PRS dispose du registre d’utilisation réalisé par MADEM-G15 et APU-PDGB avec complicité de Umaro Sissoco Embaló. Il s’agit du financement de denrées alimentaires destinées au peuple lors de la pandémie , mais que ces vivres ont été distribués à des fins partisanes. En bref, le PRS ne comprend toujours pas et ne souscrit pas qu’en période de pandémie, les aides soient destinés à des militants et non aux vrais ayants droit, selon les mêmes sources.

Le summum de cette traîtrise selon le PRS, ce sont les informations avérées sur la manière dont Umaru Embalo s’y prend pour corrompre ses députés lors de la prochaine session parlementaire pour les obliger à rejoindre le MADEM.

Et Alberto Mambeia de s’interroger sur la violence en cours actuellement, « Comment parler avec Domingos Sim õeses Pereira donne droit aux insultes ? »

La semaine dernière, des informations ont circulé sur la manière dont cela s’est déroulée une rencontre entre les présidents du PRS, Alberto Nambeia et celui du PAIGC, Domingos Sim õeses Pereira. L ‘ objectif de la rencontre n’a pas été connu, mais pour certains observateurs, il peut en résulter une nouvelle alliance politique qui pourrait compromettre le pouvoir actuel. Avant une déclaration publique des parties, sur cette rencontre, sur les réseaux sociaux, certains secteurs proches et certains même identifiés avec le MADEM-G15 ont accusé le président du PRS de manque de sérieux.

« Le comportement des responsables du MADEM-G15 et sa jeunesse est un véritable égoïsme parce qu’ils veulent à tout prix empêcher le parti ou les dirigeants de faire leurs propres choix », a dénoncé un dirigeant du PRS.

Salimatou Djalò

 

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