@Tlanticactu.com – Quasiment forcé à l’exil après que la « communauté internationale » avait décidé de manière unilatérale de désigner comme président de la République son principal rival Umaru Sissoco Embalo, Domingo Simoes Pereira le candidat du Paigc qui avait une nette avance à quelques heures de la publication provisoire des résultats par la commission électorale, objet de menaces sur son intégrité, est rentré de manière triomphale à Bissau. Une arrivée qui n’a pas fait des heureux notamment, Umaru Embalo qui malgré la sévère répression policière pour empêcher tout comité d’accueil, continue d’en vouloir aux forces de sécurité.
Il était attendu, il est arrivé en messie. Lui c’est Domingo Simoes Pereira leader du PAIGC et candidat malheureux à la dernière présidentielle. Vendredi dernier malgré les violences policières exercées sur les militants et sympathisants qui avaient promis de réserver un accueil favorable à l’espoir de tout un peuple, Domingo Simoes a eu droit à un bain de foule comme le PAIGC savait le faire dans des circonstances antérieures. Par moment, le « Président du peuple » a eu à intervertir auprès des policiers qui s’en prenaient à des journalistes venus couvrir son arrivée.
Pourtant le pouvoir de Umaru Embalo avait tout tenté pour empêcher Domingo Simoes Pereira de fouler le sol Bissau guinéen. Six mois après son exil forcé au Portugal alors que sa vie et celle des anciens dignitaires du PAIGC étaient en danger du fait de l’ECOMIB chargée de la sécurité et de la protection des personnalités politiques, qui avait décidé de retirer ses effectifs autour des anciens ministres du gouvernement de Aristides Gomes, Umaru Embalo avait déclaré que Domingo Simoes Pereira était auteur de détournements avérés de fonds publics.
Le Premier ministre Aristides Gomes attaqué devant sa garde personnelle et contraint de squatter un gymnase de l’ONU pendant douze mois. Des ministres femmes violentées et chassées de leur résidence sans que l’ONU ou la CEDEAO n’interviennent
Au mois de décembre 2020, alors qu’il avait terminé un séjour à Conakry où le Président Alpha Condé l’avait invité lors de la cérémonie de prestation de son troisième mandat, le Procureur Général de la Guinée Bissau avait sorti de sa manche un mandat d’arrêt international à l’encontre de Domingo Simoes Pereira. Un mandat d’arrêt nul et non avenu, avait déclaré Interpol qui avait refusé d’exécuter un mandat illégal car ne répondant pas aux normes. Umaru Embalo et ses soutiens à l’idée de voir le leader du PAIGC être reçu en VIP à Conakry au moment où le « général » et d’autres chefs d’état étaient déclarés Persona No Grata en Guinée.
C’est finalement les pressions des Bissau guinéens et de la presse Ouest africaine qui auront facilité le desserrement du verrou imposé par Umaru Embalo depuis que la CEDEAO l’a installé à la tête du pays. Le Premier ministre Aristides Gomes sera extrait du pays par le Représentant de l’ONU Mohamed Ibn Chambas alors que le Procureur Général Fernando Gomes avait déclaré urbi et orbi que Domingo Simoes Pereira allait répondre du détournement des fonds du FMI qui s’élevaient à 35,2 milliards de francs CFA.
Domingo Simoes Pereira débarque à l’aéroport Oswaldo Vieira avec un paquet d’espoirs au moment où Umaru Embalo, paniqué à l’idée de l’accueil triomphal de son adversaire, s’envole vers Dakar où son « frère » Macky Sall venait de vivre des émeutes sanglantes
Très tôt, la police Bissau guinéenne a pris d’assaut les quartiers connus comme les vrais bastions du PAIGC. Et pour boucler la boucle, les militants qui avaient réussi à attendre les environs de l’aéroport ainsi que l’Avenue Combatentes da Libertade da Patria, ont été gazé à la grenade lacrymogène faisant plusieurs blessés dont certains dans un état grave.
Mais, cette violence sur les personnes était prévisible quand on sait que quelques quarante huit heures plus tôt, le Journaliste et Blogueur Antonio Aly Silva avait été kidnappé et tabassé par des hommes supposés appartenir à la Garde Rapprochée de Umaru Embalo. La venue de l’opposant numéro 1 avait jeté le trouble sur le pouvoir qui depuis quelques semaines, connaît des hauts et des bas au point que la démission du Premier ministre Nuno Nabiam Gomes serait plus proche du départ de la tête du gouvernement.
Devant ce climat délétère qui anime Umaru Embalo, Nuno Nabiam Gomes, Cipriano Gassamá le Président de l’assemblée nationale, les généraux et la justice, l’arrivée de Domingo Simoes Pereira a semé un vent d’espoir auprès de la population. Face aux militants du PAIGC, l’ancien candidat à la présidentielle avertira le pouvoir, « cette politique de la violence ne peut plus être tolérée dans ce pays. Nous avons accepté le choix de la CEDEAO d’installer Umaru Embalo même s’il était illégal mais nous n’accepterons plus que des journalistes ou des citoyens soient brimés en toute impunité ».
« Aujourd’hui, l’espoir peut renaître et nous serons toujours à vos côtés pour combattre l’injustice et le trafic de drogue. Nous sommes là pour offrir à la Guinée Bissau un avenir meilleur », a martelé Domingo Simoes Pereira.
Cheikh Saadbou Diarra