vendredi, 26 avril 2024 19:20

Ziguinchor : Entre meurtres, viols et agressions, les populations cherchent désespérément policiers et gendarmes

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@Atlanticactu.com – Malgré les annonces régulièrement faites par les autorités de la région sur l’état de la sécurité dans la région de Ziguinchor, les sorties triomphales du commandant de la Zone Sud, la région méridionale est devenue en l’espace de trois années l’un des endroits les plus dangereux du Sénégal. La prolifération de nouvelles bandes criminelles en Gambie comme en Guinée Bissau n’y est pas étrangère même s’il faut reconnaître un faible maillage sécuritaire des services de sécurité nationaux.

Entre 2017 et 2021, la région de Ziguinchor a battu le record en meurtres et viols. Le trafic de drogue et d’autres délits comme les violences connaissent un pic. Et cela, au moment où les braquages entretenus par des supposés membres du Mfdc sont quasi inexistants. Le département de Ziguinchor, capitale régionale détient la palme des atrocités avec le massacre des jeunes de Boffa Bayotte qui peine à trouver les véritables meurtriers même si à l’époque, le Procureur de la République d’antan et le Commandant de la Section des Recherches, le Colonel Issa Diack avaient fait preuve d’un activisme sans commune mesure pour dénicher des coupables désignés.

Les armés de guerre qui tonnaient aux quatre coins de la région s’étant tues, donnant espoir aux populations de lendemains meilleurs, c’est à une grande désillusion à laquelle feront face les populations obligées de ruser contre la mort incarnée par une nouvelle race de délinquants qui tue, qui viole, qui trafique, en toute impunité. Comme si la police et la gendarmerie avaient décidé de s’occuper exceptionnellement des contrôles routiers ou des bars et restaurants moins dangereux pour ceux-là chargés de veiller à la sécurité des biens et des personnes.

Une situation que le leader de Vision Citoyenne Madia Diop Sané n’a pas hésité à dénoncer. « Ce qui est inadmissible c’est de voir une région qui compte quelques cinq cent mille habitants, ne disposer que deux commissariats de police et de cinq brigades de gendarmerie au moment où l’on ne cesse de nous faire croire que la région est un nid d’insécurité ». Et Madia Diop Sané d’alerter, « Si des crimes crapuleux peuvent être commis régulièrement, que des gens s’adonnent impunément au trafic de drogue, de bois, etc, il est temps pour le président Macky Sall de mettre en place sa politique prioritaire en Casamance ».

Pour deux commissariats de police, cinq brigades de gendarmerie, la région de Ziguinchor frontalière à un pays jugé Narco-Etat et un autre, lieu de villégiature des délinquants de la sous région, est devenue un cercle de feu où il est plus facile de mourir que de vivre. Depuis le meurtre en 2011 de la prostituée de 20 ans, de nationalité camerounaise, égorgée au quartier Boucotte de Ziguinchor et le corps sans vie jeté sous le pont Belfort,Ziguinchor n’avait jamais vécu une telle cruauté 

Après la découverte macabre du corps de Penda Kébé, la jeune femme de 24 ans dans un canal de Djibok et le suicide présumé de Yvonne Diédhiou, 24 ans, qui aurait mis fin à sa vie, par pendaison, devant sa fille de 2 ans, les quartiers périphériques de Ziguinchor vivent dans la psychose. Une situation compréhensible quand on sait que la Guinée Bissau voisine n’est pas un modèle de sécurité. Les saisies récurrentes de cocaïne suivies de l’absence notoire de procès sans compter les signalements de vols de voitures font que Ziguinchor est la porte ouverte à tous les trafics.

L’autre lieu de prédilection des délinquants reste la commune de Kafountine, frontalière à la Gambie et principale cheville nourricière de la culture de chanvre indien, regroupe plus d’étrangers au mètre carré que sur l’ensemble du territoire national. Les délinquants en rupture de ban ont tous élu domicile à Kafountine dénommée la « Petite Jamaïque » et, ironie du sort, avec la complicité de certaines autorités, bénéficient de cartes nationale d’identité sénégalaises. 

Pour la plupart de ces bénéficiaires de faux vrais documents, ils sont à la tête de gangs à cheval entre le Sénégal et la Gambie. Ces bandits sont les auteurs des braquages et crimes récurrents en Gambie comme ils sont les pourvoyeurs de fausse monnaie et grands dealers de drogue sur l’ensemble du département de Bignona qui polarise trois brigades de gendarmerie. 

Ainsi, Ziguinchor est devenue la région la plus criminogène du pays avec des chiffres de la gendarmerie qui en l’espace d’un an, s’est attelée à résoudre plus d’une soixantaine de crimes. Même si on agresse plus sur l’axe Dakar-Thies-Diourbel, Ziguinchor est en passe de  les dépasser si la police et la gendarmerie n’opèrent pas les ruptures nécessaires.

Cheikh Saadbou DIARRA 

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