jeudi, 25 avril 2024 22:48

Transition énergétique : comment le Mooc peut se réinventer ?

Les plus lus

Souvent critiqués pour leurs contenus peu attractifs et le faible engagement qu’ils suscitent, les cours en ligne peuvent pourtant allier innovation et pédagogie. La preuve avec le dernier Mooc développé par IFP School et consacré à la transition énergétique, qui offre une plongée dans des mondes virtuels.

Pensés pour permettre à tout un chacun de se former, les Mooc (acronyme de l’anglais Massive Open Online Course) touchent finalement un public restreint. « L’autoformation reste un phénomène assez élitiste parmi des étudiants déjà très engagés », constate ainsi Matthieu Cisel, normalien et chercheur à l’université Paris-Descartes dans un article du Monde. Entre 50.000 et 100.000 Mooc par an seraient suivis en France, dont la moitié des participants sont déjà titulaires d’un master. D’autre part, le taux de complétion (inscrits qui vont au bout du programme) ne dépasse pas les 5 à 7 %.

IFP School, école d’ingénieur spécialisée dans les domaines de l’énergie et de la mobilité durable, a pourtant décidé d’investir dans les Mooc. Déjà, trois formations ont été réalisées, par exemple sur la mobilité durable ou la chaîne du pétrole et du gaz. Avec un vrai succès à la clé : les quatre sessions 2014, 2015, 2017 et 2018 de celui sur la mobilité durable ont été suivies par plus de 19.000 personnes issues de 110 pays, avec un taux de complétion d’au moins 20 %. Comment expliquer un tel succès ?

Vidéos courtes et mises en application concrètes

D’abord, sans doute par l’ouverture internationale de l’école, réputée auprès des industriels de l’énergie et du transport dans le monde entier. Mais surtout grâce à son approche pédagogique innovante. Ici, pas de cours filmés de deux heures complétés de QCM, mais de courtes vidéos de cinq à huit minutes « adaptées aux consommations Internet de la jeune génération », assure Clément Cahagne, responsable du Pôle Innovation pédagogique d’IFP School. Après chaque session, des minijeux ou serious games permettent de mettre concrètement en application les connaissances acquises. Les étudiants doivent, par exemple, construire entièrement une voiture électrique avec ses différents éléments.

Des minijeux permettent la mise en application des connaissances acquises lors du cours. © IFP School

Univers en réalité virtuelle

Pour son prochain Mooc, qui débutera le 18 mars, intitulé Transition énergétique : innover pour un avenir bas carbone, l’école est allée encore plus loin avec un « escape game » en réalité virtuelle. Chaque semaine, les participants seront plongés dans un monde virtuel où ils devront découvrir une « relique » symbolisant un élément de la transition énergétique. On pourra par exemple évoluer dans une bioraffinerie pour y résoudre des énigmes et profiter de contenus complémentaires. Accessibles via un casque de réalité virtuelle, ces immersions seront aussi disponibles sur PC ou mobile, afin de ne pas exclure ceux qui ne sont pas équipés.

« Ce n’est pas un simple gadget, insiste Clément Cahagne. L’idée est aussi d’offrir une vitrine de la pédagogie mise en œuvre à IFP School. Tous les modules développés pour les Mooc sont d’ailleurs recyclés dans nos formations. » À l’école, les étudiants ont aussi la possibilité de participer à de nombreuses activités pratiques : outre l’alternance en entreprise, IFP School propose des visites de sites industriels ; elle dispose d’une salle moteurs et d’une salle carottes mais également d’applications de micro learning  pour organiser des défis entre étudiants ou de mobile learning pour compléter les stages terrains.

Les participants équipés d’un dispositif de réalité virtuelle sont amenés à explorer des univers 3D, comme cette bioraffinerie pour gagner des récompenses et bénéficier de contenus complémentaires. © IFP School

Faire connaître les nouveaux métiers liés à la transition énergétique

Le Mooc, entièrement gratuit et ouvert à tous, permet également d’attirer des futurs candidats à IFP School. « Beaucoup des métiers liés à la transition énergétique, aux véhicules hybrides et aux nouvelles énergies sont assez nouveaux et restent peu connus », note Clément Cahagne. Autre objectif : sensibiliser les étudiants aux compétences attendues par les partenaires industriels d’IFP School engagés dans la transition énergétique et leur offrir les meilleurs débouchés dans les secteurs de l’énergie et du transport.

Sujet réalisé en partenariat avec les équipes d’IFP School.

Plus d'articles

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Les plus récents