samedi, 20 avril 2024 08:17

Spectre d’un troisième mandat de Macky SALL, libertés d’expression et d’opinions bannies

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Sénégal
Atlanticactu/ Dakar/ Pape Sané
Considéré comme l’une des démocraties phares en Afrique au moment de la tenue des conférences nationales dans la plupart des pays africains, le Sénégal tangue dangereusement vers une dictature. Si presque toutes les restrictions aux libertés ont été levées sous les magistères des présidents Abdou DIOUF et Abdoulaye WADE, les précurseurs de la démocratie sénégalaise, on assiste sous Macky SALL à un recul démocratique. Les libertés d’expression, d’opinion et de la presse n’ont jamais été aussi bien éprouvées avec des arrestations tout azimuts. Pape Alé NIANG, un journaliste d’investigation, croupit en prison pour avoir révélé le plus vil complot visant à éliminer un adversaire politique, en l’occurrence Ousmane SONKO.
Après les emprisonnements de Khalifa SALL l’ancien Maire de Dakar et Karim WADE, candidat déclaré du PDS à l’élection présidentielle, la tentative d’éliminer le chef de l’opposition Ousmane SONKO dans une sordide affaire de viol qui n’a de cesse de mettre en exergue le délit d’ambition qui a causé la mise au placard de plusieurs caciques de l’Alliance pour le Progrès (APR), le parti dirigé par Macky SALL, c’est au tour des Activistes, journalistes et opposants qui sont désormais la cible du pouvoir.
En l’espace de quelques semaines, l’arrestation du journaliste d’investigation Pape Alé Niang inquiète sans compter plus d’une trentaine de porteurs de voix proches de l’opposition qui paient le prix de leur engagement contre le troisième mandat illégitime auquel le président Macky SALL voudrait avoir droit, écorne l’image du Sénégal  considéré comme un îlot démocratique dans une région instable.
 » Après Pape Alé NIANG, d’autres journalistes vont passer à la trappe. C’est pourquoi toute la presse est en devoir de se mobiliser pour faire face », s’est inquiété Ibrahima Lissa FAYE 
Un vent de colère teinté de panique traverse la presse sénégalaise. Le 6 novembre dernier, le journaliste d’investigation Pape Alé Niang, directeur du site d’information Dakar Matin, a été arrêté, puis écroué trois jours après. Remis en liberté le 14 décembre sous la pression de la profession et des défenseurs des droits humains, le journaliste a de nouveau été emprisonné le 20 décembre.
« L’arrestation de Pape Alé Niang est une menace pour toute la profession. C’est une façon pour le pouvoir de nous intimider », s’inquiète Ibrahima Lissa Faye l’Administrateur du  site PressAfrik. « D’autres journalistes vont trinquer », ajoute le président des éditeurs et associations de la presse en ligne du Sénégal, qui regroupe soixante-treize rédactions.
De son côté, Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique de Reporters Sans Frontières (RSF), regrette « une nouvelle tache noire sur la liberté d’expression dans un pays comme le Sénégal, qui n’avait pas cette coutume d’emprisonner ses journalistes » et s’érigeait en modèle démocratique dans la région.
Placé sous mandat dépôt pour diffusion de fausses nouvelles, de documents militaires… libéré et placé sous contrôle judiciaire avant d’être un nouveau mandat de dépôt. Ces actes contre Pape Alé NIANG confirment un acharnement du pouvoir 
Deux militaires d’élite disparaissent sans gêner aucune autorité et cela, après l’arrestation du Journaliste Pape Alé NIANG qui a mis à nue le complot contre Ousmane SONKO, prétendant sérieux à la succession de Macky SALL. Un complot détaillé dans un rapport interne de la gendarmerie nationale et qui implique de hauts responsables de la marée chaussée et de l’appareil judiciaire. Très rapidement, des proches du président Macky SALL sont montés au créneau pour légitimer la disparition et la mort de L’Adjudant Chef Didier BADJI et du Sergent Chef Fulbert SAMBOU car, étant mêlés à ce qui est reproché à Pape Alé NIANG.
Auparavant et à la suite du journaliste Pape Alé NIANG, plusieurs voix très critique vis-à-vis de Macky SALL croupissent dans les geôles. Les Activistes Cheikh Omar DIAGNE et Karim XRUM XRAC opposés au troisième mandat, sont jetés en prison pour avoir donné leur opinion sur la mort de l’Imam Alioune NDAO, l’un des premiers à être poursuivi pour Terrorisme avant d’être purement et simplement relaxé après des années de détention provisoire. D’autres comme Outhmane DIAGNE, Papito KARA , etc très présents sur les réseaux sociaux, sont placés sous mandat de dépôt qui, pour être soupçonné d’avoir falsifié des Unes de quotidiens qui, pour avoir partagé ces Unes.
Après le PDS qui avait été littéralement décimé dès les premières heures du pouvoir de Macky SALL avec quelques trente dignitaires envoyés au bagne ou poursuivis pour enrichissement illicite, c’est au tour de Pastef de Ousmane SONKO de subir la foudre judiciaire. Fadilou KEÏTA, le Coordonnateur du Nemekou Tour est en prison pour s’être interrogé sur le dort des deux militaires disparus. Il y sera rejoint par d’autres militants du parti.
Comme qui dirait une purge à grande échelle en attendant le plat de résistance qui est sans conteste, la tête du leader de l’opposition, Ousmane SONKO dont l’affaire qui l’oppose à Adji SARR pourrait se retrouver devant le tribunal, sauf revirement de dernière minute…

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