vendredi, 22 novembre 2024 03:09

Niger : Incapable de venir à la rescousse du Mali et du Burkina, avec quels moyens militaires la CEDEAO devrait intervenir au Niger ?

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Niger
Atlanticactu / Abuja / Dakar / Cheikh Saadbou Diarra
Annoncée à grands coups de renfort, l’intervention militaire de la CEDEAO au Niger risque d’être une véritable farce pour les Chefs d’État de l’instance sous-régionale qui, comme Macky Sall et Alassane Dramane Ouattara continuent de vouloir imposer une solution militaire même si les Chefs d’état-major des armées des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest qui devaient se retrouver ce samedi à Accra pour travailler sur la “réactivation et le déploiement“ de la force d’attente de la CEDEAO au Niger, ont reporté leur messe.
Les Chefs d’état major de la CEDEAO n’ont pas tenue leur réunion samedi dernier  pour la bonne raison qu’elle a été in fine reportée pour des « raisons techniques », à jeudi et vendredi à Accra. 
La principale raison c’est que certaines délégations ont des difficultés pour rallier dans les temps la capitale ghanéenne, car les vols commerciaux proposés ne correspondent pas toujours au trajet ou itinéraire souhaité. Toujours est-il, que quand on se prépare à entrer en guerre on ne se préoccupe guère de pacotilles commerciales du genre.
Aussi, il se dit également que la réunion aurait été annulée tout simplement et d’aucuns y voient l’option d’une intervention militaire au Niger s’éloigner de plus en plus. En effet, après l’épuisement de l’ultimatum de la CEDAO contre les putschistes nigériens voilà le report de réunion des Chefs d’état-major des armées. Et si l’on ajoute l’entrée de Washington sur la ligne de la crise, tout pense à croire que cela conforte l’abandon d’une action militaire du moins dans l’immédiat.
Ce flou indique que la CEDEAO  n’a pas les mains libres en dépit du discours qu’elle tenu et qui s’apparente plus à des menaces envers le nouveau pouvoir nigérien qu’à une éventualité de guerre. Si l’organisation n’a pas missionné de soldats lors des coups d’Etat au Mali, au Burkina Faso et en Guinée ces dernières années, elle justifie une éventuelle intervention au Niger comme le « le coup d’état de trop ».
« Comment des Chefs d’état major des armées qui ne peuvent pas rallier Accra pour une réunion, pourraient-ils intervenir militairement au Niger frontalier à trois pays opposés à une guerre contre les putschistes ? »
La CEDEAO, bloc ouest-africain (15 membres Bénin, Burkina Faso, Cabo Verde ou Cap Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sierra Leone, Sénégal et Togo), est doté d’une capacité d’intervention militaire à l’échelle de la sous-région conçu en 1975. Son bras armé naquit en réalité en 1990, pendant la guerre civile au Liberia. Initialement appelé Ecomog pour «Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group», est déployée pour faire respecter le cessez-le-feu signé par les différentes parties qui la composent. Mais n’est pas une véritable armée, en témoigne son surnom, les «casques blancs», en référence aux casques bleus onusiens. Son rôle est en effet de faire respecter les cessez-le-feu et de maintenir la paix plutôt que de combattre.
Le bras armé est devenu en 2004, la Force en attente de la CEDEAO (FAC), dont on estime les capacités militaires aujourd’hui à 2 500 soldats, issus de contingents des Etats membres. Si l’organisation n’a pas missionné de soldats lors des coups d’Etat au Mali, au Burkina Faso et en Guinée ces dernières années, l’éventualité d’une intervention militaire au Niger se justifier par un « le coup de trop ». Mais le recours à la force ne cesse de répéter la CEDEAO serait «la toute dernière option sur la table» pour restaurer l’ordre constitutionnel au Niger l’un des Etats les plus pauvres du monde. Du coup, le poids militaire de la Communauté semble devenir quelque peu incertain.
Et puis le financement, indispensable nerf, à ce genre d’opérations militaires communes, ne semble pas être la partie et même si le Nigéria, le Sénégal voire la Côte d’Ivoire se sont engagés à l’envoi de leurs troupes en les finançant comme l’aurait voulu la “tradition“ de la CEDEAO il semble que les autres états-majors ne soient pas autant disposés.
« Si les Chefs d’état durcissent le ton, les généraux font durer le suspense. La CEDEAO a-t-elle vraiment les moyens d’une intervention militaire au Niger qui n’est ni,la Gambie ni la Guinée Bissau ? »
Parmi les grands projets, de la CEDEAO, la création d’une monnaie unique pour toute l’Afrique de l’Ouest, en remplacement du controversé franc CFA. Initialement prévue pour 2020, la mise en place de cette monnaie est finalement reportée à 2027. L’organisation est actuellement présidée par le chef d’Etat du Nigeria, Bola Tinubu qui est également président de l’Union Africaine. Depuis le coup d’Etat au Niger, la CEDEAO agite le spectre d’une intervention militaire, en vertu de ses principes fondamentaux de «maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité régionales» et de promotion de la démocratie.
La CEDEAO a adopté dès le 30 juillet une batterie de sanctions économiques à l’encontre du Niger et des putschistes. L’organisation a notamment suspendu toutes les transactions commerciales et financières entre ses Etats membres et le Niger. La CEDEAO a davantage fait ses preuves au niveau diplomatique, et ses capacités de mobilisation d’une force militaire semblent fragiles dans le passé. D’où la question la CEDEAO a-t-elle réellement les moyens d’intervenir militairement au Niger ? La France pour se voiler la face du colonisateur qui veut se veut se défaire de cette se dit, tout de même  apporter son plein soutien à l’ensemble des conclusions  de l’Institution ouest-africaine adoptées et dont elle serait l’initiatrice, affirme ne pas vouloir participer à̀ cette intervention.  qui déclencherait cette poudrière.

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