Depuis quelques jours, plusieurs casernes notamment Ouahigouya et Kaya, sont entrées dans une « rébellion » contre le Capitaine Ibrahim Traoré. Le chef de la Transition affiche néanmoins une certaine sérénité au même moment.
À Dori par exemple, la situation est devenue intenable, au point où plusieurs arrestations ont été menées par l’agence nationale de renseignement, (ANR), par crainte d’un putsch. Selon nos informations, tout serait parti de l’indifférence affichée par le chef de la junte après la violente attaque de Mansila, revendiquée dimanche 16 juin par le JNIM. L’organisation terroriste affirme avoir tué au moins 107 soldats, sans préciser les victimes civiles. Au sein de l’armée burkinabé, de nombreux désaccords sont apparus ces dernières semaines sur la rémunération des éléments sur le terrain, mais aussi sur l’hyper présence des mercenaires de Wagner, dont la méthode de travail est fortement contestée au sein de l’état-major burkinabé.
Nouvelle illustration d’une tension qu’il peine désormais à dissimuler, le capitaine Ibrahima Traoré est apparu dimanche, lors de la prière de la fête de la Tabaski, dans une tenue civile. «IB», habituellement loquace, n’a fait aucune déclaration. Autour de lui, sa garde rapprochée, également en tenue civile, avec leurs armes à peine dissimulées. Loin de ses colonnes avec des vehicles blindés, Ibrahim Traoré joue dans la discrétion depuis plusieurs jours. Sent-il le vent tourner ? Pour l’heure, Ibrahim Traoré, avec le soutien des mercenaires russes de Africa Corps, (ex-Wagner) tente de garder la main sur la situation.
Selon des informations, la tension qui prévaut dans les casernes au Burkina Faso, inquiète Assimi Goïta et Abdourahamane Tiani, qui s’informent régulièrement depuis 72 H, promettant au jeune officier une aide militaire en cas de besoin.