©atlanticactu.com  — Alors que la mission de la CEDEAO conduite par l’ancien chef d’état nigérian Goodluck Jonathan essuie des revers répétés, quatre présidents ouest-africains doivent se rendre ce 23 juillet au Mali pour tenter de trouver une issue à la crise socio-politique. D’ores et déjà, le M5/RFP annonce la couleur en faisant monter les enchères. En plus de la démission de IBK, les ténors exigent de l’organisation sous régionale l’application de la jurisprudence « Jammeh », c’est à dire faire partir l’actuel président par la force des armes.
Les quatre chefs d’État de la de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao)  dont le Sénégalais Macky Sall, l’Ivoirien Alassane Ouattara et le Nigérien Mahamadou Issoufou qui sont attendus, ce jeudi 23 juillet 2020, à Bamako, pour tenter une médiation entre le président Ibrahim Boubacar Keita et la coalition d’opposants qui réclame son départ, auront du pain sur la planche, selon l’Agence de Presse africaine qui donne cette information parvenue ce lundi à la rédaction atlanticactu.com.
Si certains acteurs notamment de la mouvance présidentielle saluent cette initiative considérée comme l’ultime chance pour IBK dont le pouvoir chancelle depuis les manifestations monstres des semaines dernières suivies de la mort de plus d’une dizaine de maliens, la lecture de Hamidou Sampy, Journaliste Analyste est tout autre.

«Notre pays ressemble à une une forêt qui a pris feu il y a bien longtemps et personne ne peut éteindre ce feu en un jour même avec tous les miracles du monde. Et ce n’est non plus guère en s’asseyant aujourd’hui pour que cela change comme par une baguette magique demain, qu’il en sera ainsi », a renseigné le journaliste sorti de sa retraite depuis le début des évènements. Selon lui, et en lançant aux forces vives maliennes, « Aujourd’hui nous avons le pouvoir, la force d’agir peut-être demain il sera trop tard ».

« Nous exigeons l’application de la jurisprudence Jammeh et Embalo. Dans ces pays la CEDEAO a réussi à installer des présidents illégitimes alors que nous demandons ici le départ d’un président illégitime face à un peuple légitime », selon Choguel Maïga du M5/RFP 

Un autre son de cloche des leaders du M5/RFP dont Choguel Kokolla Maïga, candidat à la dernière présidentielle , membre du comite stratégique du mouvement. En effet, ce dernier qui ne voit pas l’utilité du déplacement de ces chefs d’état de la CEDEAO comme pouvant faciliter quoique ce soit, lance un appel, « Si ces présidents sont venus pour adopter la jurisprudence Jammeh, l’ancien président gambien, nous serons attentifs mais, s’il s’avère qu’ils viennent sauver un membre du club des chefs d’état, ils perdent leurs temps ».

« Si la CEDEAO a pu reconnaître des résultats d’une commission électorale et non de la Cour Suprême Bissau guinéenne et, installer un président contre la volonté populaire, si la même CEDEAO a pu faire partir un président légitime qui ne demandait qu’un pourvoi de la Cour Suprême, cette même CEDEAO peut faire partir un président illégitime face à la demande légitime du peuple malien

Dimanche 19 juillet, une délégation de la Cedeao conduite par l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan a achevé, sa mission de trois jours à Bamako, sans parvenir à une solution dans la crise socio-politique malienne.
Cheikh Saadbou Diarra (Atlanticactu.com)

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici