mercredi, 8 mai 2024 13:35

Malaise à l’Élysée après la rencontre Umaru Embalo et Alexandre Benalla révélée par Mediapart

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En refusant de recevoir officiellement Umaru Embalo déclaré vainqueur d’une élection présidentielle chaotique, Emmanuel Macron n’a voulu frustré certains de ses pairs africains qui continuent de contester le parachutage du « Général » à la tête de la Guinée Bissau. Par contre, le Président français dont le rêve d’avoir une présence significative dans les pays ouest africains autre que ceux de son pré carré traditionnel, a dépêché l’enfant terrible de la République, Alexandre Benalla en compagnie de Ludovic Chaker, membre de l’état major particulier de Macron. A quelle fin, mystère et boule de neige !

Le 28 mai dernier, Alexandre Benalla a rencontré le président de Guinée-Bissau à Paris,  a révélé « Mediapart » ce lundi 7 septembre. Confirmée par le chef d’Etat, la rencontre s’est tenue avec Ludovic Chaker, membre actuel de l’état-major particulier de l’Elysée.
Il était accompagné par Ludovic Chaker, membre de l’état-major particulier de la présidence française et figure de l’ombre de la Macronie. Confirmé au journal en ligne par le chef d’Etat bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló, le conciliabule a eu lieu dans un palace proche de la tour Eiffel, le Sofitel Baltimore. La cellule diplomatique de l’Elysée n’a pas été informée de cette entrevue selon Mediapart, « ni en amont ni en aval« .

Le contenu des échanges reste flou : « Nul ne connaît à ce jour le cadre précis du rendez-vous« , précise Mediapart.

Pourtant, dans une décision de mars 2019, la commission de déontologie de la fonction publique (CDFP) a interdit à Benalla d’entretenir « toute relation professionnelle avec les collaborateurs [de l’Elysée] qui étaient en fonction lorsqu’il l’était lui-même« , et ce jusqu’en août 2021.

Comment un malade du Covid19 peut-il recevoir dans un hôtel deux personnalités sans aucun protocole médical ? Umaru Embalo et ses « petits frères » négociaient-ils pour une présence militaire française à Bissau quand on sait que l’ECOMIB va quitter définitivement la Guinée 

Mais auprès de Mediapart, le président bissau-guinéen a assuré que la rencontre avec les deux hommes, qu’il surnomme « mes jeunes frères« , était seulement « amicale« . « Benalla, c’est un jeune que je connais depuis des années […] Chaker, je le connais depuis longtemps« , a expliqué Umaro Sissoco Embaló, élu en décembre dernier à la tête de la Guinée-Bissau, petit d’Afrique de l’Ouest de près de deux millions d’habitants. « J’avais le Covid, qui a failli me tuer. Quand j’étais malade, s’ils n’étaient pas passés me voir, j’aurais été fâché« , a-t-il ajouté. Mediapart indique avoir sollicité l’Elysée, Ludovic Chaker et Alexandre Benalla, à chaque fois sans obtenir de réponse.

Des propos battus en brèche par Jacques Touraine, un ancien Colonel de la DGSE, spécialisé dans la sécurité des plateformes pétrolières. Pour ce dernier, « C’est insultant  pour l’Élysée d’envoyer un aussi proche du président rencontrer une personnalité au passé aussi douteux et sulfureux. Et c’est d’autant plus grotesque de voir le nouveau président guinéen parler de sa maladie du Covid19 comme étant la cause de cette rencontre ».

Pour l’ex Colonel des Renseignements, « au moment je travaillais en Guinée Bissau, Alexandre Benalla comme Ludovic Chaker n’avait aucune posture pouvant permettre une quelconque relation avec Umaru Embalo ».

Atlanticactu.com avec Mediapart

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