jeudi, 25 avril 2024 14:50

Les perspectives économiques de la Côte d’Ivoire « sont bonnes », mais des risques persistent

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Les perspectives économiques de la Côte d’Ivoire « sont bonnes, mais il faut contrôler les risques » extérieurs «pour une économie résiliente du pays en 2022», a suggéré dans un entretien accordé à l’Agence Anadolu, le professeur d’économie Séraphin PRAO, commentant le rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur la Côte d’Ivoire, publié le 15 avril courant.
Dans son rapport, en effet, le FMI, souligne que les perspectives macroéconomiques sont favorables, mais la Côte d’Ivoire est toujours confrontée à des risques extérieurs.
Ces risques, selon le Professeur Séraphin PRAO, ont trois liens.
Ils sont liés, aux fluctuations des coûts du cacao, à la flambée des cours du pétrole et enfin à l’inflation importée.
« Au niveau mondial, nous prévoyons une baisse parce que dans les pays développés, ceux qui achètent notre cacao pour fabriquer le chocolat, le prix du pétrole a augmenté, ainsi que le celui des céréales. Au niveau de leur portemonnaie, cela va constituer un choc. Bien entendu, ils vont faire un choix qui va peser sur l’achat de notre cacao. Or le cacao est un produit stratégique pour non seulement notre PIB, mais également pour les recettes d’exportation. Il représente entre 10 et 15% du PIB de la Côte d’Ivoire et 40% des recettes d’exportations de notre pays », a commenté l’économiste.
S’agissant du risque lié à la variation du prix du pétrole, Séraphin PRAO souligne qu’une hausse du prix du pétrole affecte positivement les secteurs primaire et tertiaire, mais négativement le secteur secondaire.
«Aujourd’hui, le prix de l’essence et du gasoil a augmenté à la pompe, dû à la guerre qui se déroule en Russie et en Ukraine. Si d’aventure, les prix du baril de pétrole ne baissent pas, cela peut créer un problème grave pour l’économie ivoirienne. Puisque nous sommes un pays producteur, on pourrait s’attendre à ce qu’une hausse du prix du baril fasse du bien à l’économie ivoirienne, mais le risque de cette augmentation va faire du mal au secteur secondaire. Si le secteur est affecté, c’est notre industrie qui va être touchée. Or, si les coûts des produits industriels augmentent, ils vont implémenter cette augmentation sur les prix de revient. Au niveau macroéconomique, c’est un risque. Il faut que l’effet positif du secteur primaire et tertiaire contrebalance l’effet négatif qu’on devrait avoir sur le secteur secondaire », a indiqué Séraphin PRAO.
Sur le 3e risque, l’économiste rappelle qu’en Côte d’Ivoire, les études ont montré que l’inflation n’est pas liée à la monnaie, mais aux causes exogènes et à l’inflation importée.
« Avec la situation qui se passe au Mali, le prix de la volaille, a augmenté dans notre pays. C’est la même chose avec la guerre en Ukraine. Nous avons besoin d’importer le blé pour notre pays. Lorsque le prix de ces céréales augmente au niveau international, dû à cette pression de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Si les prix de consommations intermédiaires augmentent, alors les producteurs nationaux seront obligés d’implémenter cette augmentation du coût sur le prix de revient sur nos marchandises. Tout cela fait qu’il y a un grand risque qui pèse sur l’économie ivoirienne », a-t-il souligné.
Pour rappel, après avoir ralenti à 2 % en 2020, la croissance économique s’est redressée pour atteindre environ 7 % en 2021. Le FMI prévoit un ralentissement de la croissance en 2022 qui devrait s’établir à 6 %.

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