jeudi, 25 avril 2024 16:34

Guinée Bissau : Projet de révision constitutionnelle, l’assemblée nationale renvoie à Embalò sa copie

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@Atlanticactu.com – Annoncée dès les premiers jours de sa présidence autoproclamée, le projet de révision constitutionnelle visant à se faire doter de plus importants pouvoirs par Umaru Embalò, est encore passé à la trappe. Rejeté par le PAIGC dans un premier temps et, par sa propre coalition composée du MADEM-G15, de l’APU du Premier ministre Nuno Nabiam et d’une partie du PRS de Feu Coumba Yalla qui vient de claquer la porte, le projet de loi qui devait être discuté hier en commission, a été mis dans les tiroirs par Satù Camara, vice-présidente de l’institution.

Un coup dur pour le « général » , le Parlement ignore le projet de révision constitutionnelle qui renforcerait les pouvoirs de Umaru Embalò au détriment du chef du gouvernement et de l’assemblée nationale. Depuis son installation, Embalò peine à dérouler du fait qu’en Guinée Bissau, malgré les apparences, les institutions jouent profondément leurs rôles. C’est ainsi que Premier ministre issu de la majorité, est quasi incontournable s’agissant de la politique économique ou de la ratification des accords internationaux.

Après avoir tenté par la ruse ou par d’autres moyens détournés d’obtenir la majorité absolue à l’assemblée en limogeant le Premier ministre Aristides Gomes, Umaru Embalò ne réussit toujours pas à convaincre le parlement de Guinée-Bissau à sa cause. L’assemblée a retiré hier le projet de révision constitutionnelle, a annoncé la présidente en exercice de l’Assemblée nationale populaire, Satu Camará, en remplacement du président, Cyprien Cassamá, absent du pays.

Le projet de loi qui devrait faire l’objet de discussion, d’approbation de révision de la Constitution figurait sur l’un des points de l’ordre du jour de la session parlementaire entamée hier et qui se déroule jusqu’au 03 juillet, a été supprimé de la présente session sans même avoir fait l’objet d’un débat.

« Le point a été retiré de l’ordre du jour après que les dirigeants parlementaires de tous les groupes se soient interrogés sur la pertinence de la discussion en ce moment alors qu’il est conseillé à Umaru Embalò d’ouvrir des négociations avec la classe politique et non d’imposer un diktat »

Le premier à suggérer la suppression du thème était Califa Seidi, le leader du groupe parlementaire du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), accompagné de Nicolas dos Santos, du Parti pour le renouveau social (PRS), et Abdu Mané , du mouvement vers l’alternance démocratique (Madem G-15).

Suite aux arguments des députés soutenus par plusieurs députés, notamment Domingos Simõeses Pereira, président du PAIGC, qui a repris aujourd’hui sa place de député, après avoir séjourné plus d’un an au Portugal, la présidente de la session, Satu Camará , a décidé de supprimer le point sur le projet de révision constitutionnelle des débats.

Selon la Constitution actuelle, l’initiative de révision de la Constitution incombe au parlement et les propositions de révision doivent être adoptées à la majorité des deux tiers des députés qui constituent l’Assemblée nationale populaire, soit 68 des 102 parlementaires.

Selon des sources du parlement guinéen, cette dernière dit que l’avant-projet de l’Assemblée nationale populaire (ANP) est en phase de discussion, et le parlement est ouvert à recevoir des contributions, y compris du président.

Si la révision tarde à passer, c’est à cause du forcing imposé par Umaro Sissoco Embaló, qui a constitué l’année dernière une commission unilatéralement pour soumettre une proposition de révision de la constitution au parlement, mais en parallèle, certains députés l’Assemblée nationale populaire (ANP) ont déjà eu un avant-projet dans le même sens.

Après le rejet du projet de loi, l’ordre du jour a été adopté à l’unanimité, à l’exclusion du projet de révision constitutionnelle, mais en maintenant la discussion sur la situation des anciens combattants (vétérans de la guerre d’indépendance) que certains députés voulaient qu’on ′′ tire ′′ sur le premier point.

Mais, malgré le retrait du projet de loi, les députés se disent sur le qui-vive surtout avec la suspension de la séance plénière pour permettre à la présidente de séance Satu Camarà de se déplacer au Sénégal pour raisons de santé. Pour José Vaz du PRS, « Ce voyage ressemble plus à une prise d’ordre à Dakar car depuis que Embalò est là, c’est dans la capitale sénégalaise que tous les problèmes sont réglés. C’est d’autant plus troublant que le président de l’assemblée nationale Cipriano Cassama, s’y trouve également ».

Et José Vaz de s’interroger, « Pourquoi surprendre et attendre les retours de Satu Camara et Cipriano Cassama qui peuvent bien être remplacés par Gabriela Fernandes et Dan Iaia, des vice-présidentes de l’institution », et d’ajouter, « C’est Embalò qui avait dit ici en public que tous les hommes politiques Bissau guinéens vont à Dakar pour se faire offrir de l’argent par Macky Sall ».

Salimatou Djalò 

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