samedi, 20 avril 2024 09:07

Guinée Bissau : Pour la réouverture de la frontière avec Conakry, Umaru Embalo ravale ses vomissures devant Nana Akuffo

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@Atlanticactu.com – Pour ceux qui ont toujours évoqué une certaine instabilité et des colères injustifiées du « général » de Bissau, l’histoire est en train de leur donner raison. Le boubou de président qui lui a été habillé en pleine processus électoral serait-il trop lourd pour Umaru Embalò ? Tout porte à le croire car , à peine quelques jours après ses propos désobligeants à l’encontre du président Alpha Condé, le « général du peuple » revient en arrière et admet qu’il est prêt à dialoguer avec le PR de la Guinée Conakry Alpha Condé pour la réouverture des frontières.

« Il n’y a pas de guerre entre le Sénégal et la Guinée… nous devons dire la vérité au président Alpha. Il n’avait pas le droit de fermer les frontières avec le Sénégal, la Guinée Bissau et la Sierra Léone. Je n’enverrai jamais des ministres pour signer ces types d’accord » avait martelé Umaru Embalò avant que Nana Akuffo-Addo le président de séance ne lui retire la parole lors du 59ème Sommet ordinaire des Chefs d’état de la CEDEAO à Accra.

Hier dimanche en marge de la visite du président en exercice de la Cedeao, Umaro Sissoco Embaló, a admis être disposé à dialoguer avec son homologue de Guinée-Conakry, Alpha Condé, qui avait fermé unilatéralement les frontières avec Bissau, Sénégal et Sierra Leone en septembre dernier pour des raisons de sécurité, provoquant un malaise politique.

Umaro Sissoco Embaló qui parlait aux journalistes à la fin de l’entrevue avec le chef de l’État du Ghana, Nana Akufo-Addo a affirmé que « je pense qu’il n’y a pas d’ennemis permanents Il y a des moments pour faire la guerre et des moments pour se réconcilier ».Et de préciser « je n’ai jamais eu de problème avec le président Alpha Conde ».

« ce qui se déroule chez son voisin le plus proche, la Guinée et un peu plus loin en Côte d’Ivoire, n’est pas très différent des évènements en cours au Mali. Si la Cedeao veut intervenir dans un pays qui ne respecte pas l’ordre constitutionnel, elle devrait également penser à le faire dans ces deux pays où les Présidents ont été officiellement investis par leurs formations politiques respectives pour se porter candidat », DIXIT Embalo

C’est le président en exercice de la CEDEAO qui va lancer la première parade quelques instants plus tôt, dans une déclaration conjointe à la presse, Nana Akufo-Addo a dit être «  très content » de la position de Umaro Sissoco Embaló par rapport au malentendu avec la Guinée-Conakry. « Vous pouvez être sûr que je ferai de mon mieux pour que la question soit dépassée », a-t-il souligné.

Prenant la balle au rebond devant les journalistes, Umaro Sissoco Embaló a expliqué que le président Nana Akufo-Addo a tenté une approche et qu’il lui a parlé ce dimanche en lui confiant qu’il était dans des dispositions de discuter et même rencontrer le président Alpha Condé. « Nous sommes des homologues et des chefs d’États de pays frères et nous devons savoir différencier nos problèmes de ceux de nos peuples », a-t-il déclaré, en référence au chef de l’État de Guinée-Conakry.

Et le « général » déclarer qu’après la visite d’État qu’il effectuera au Cap-Vert, il prendra langue avec le président Alpha Condé. Une façon de desserrer l’étau autour de lui et de la Guinée Bissau quand on sait que les principaux soutiens de Umaru Embalò en Afrique de l’Ouest se comptent sur les doigts d’une main après le départ de Mouhamoudou Issoufou, le décès de Idriss Deby et les « déboires » internes de Macky Sall et Mahamadou Buhari.

Pour rappel, la Guinée-Conakry avait décrété le 29 septembre 2020, la fermeture de ses frontières avec la Guinée-Bissau, le Sénégal et la Sierra Leone pour des raisons de sécurité et dans le cadre de la campagne électorale pour les présidentielles du 18 novembre au 18 octobre 2020, qui ont fini par être gagnées par l’actuel président, Alpha Condé, après des modifications de la constitution, qui lui ont permis de participer à un troisième mandat.

« Nous ne sommes pas des pays belligérants, non ! Je ne signerai rien : cette position est irréversible », tranche-t-il dans des propos rapportés par Bissau actu.

Déjà en octobre, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile de Guinée-Conakry, Damantang Albert Camará, a déclaré avoir des informations « sûres et fiables » sur une supposée infiltration dans son pays d’armes à usage militaire, en provenance de Guinée-Bissau, ce que les autorités de Bissau ont toujours refusé

Des propos qui avaient mis en colère Umaru Embalò qui avait déclaré à l’époque, « Alpha Condé a fermé les frontières avec ces trois pays parce qu’il pensait que le candidat Cellou Dalein Diallo était soutenu par ces dirigeants. Ce qui est une désinformation et, il a fermé de manière unilatérale les frontières , ce qui va à l’encontre de l’esprit des accords de la Cedeao et du bon voisinage », a affirmé Umaro Sissoco Embaló, dans des déclarations il y a deux semaines.

Salimatou DJALÒ 

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