Guinée Bissau : Nombreuses atteintes aux droits humains, le Département d’état américain accable Umaru Embalò

@Atlanticactu.com – Pour la deuxième année consécutive, le rapport du Département d’état américain sur les droits humains épinglent la Guinée-Bissau sous le magistère du « général » Umaru Embalò. Un rapport accablant sur les manquements liés au respect des droits de l’homme depuis 2 ans et qui coïncide d’avec la fermeture par le régime dictatorial de plus de 79 radios.

Le Département d’État des États-Unis a publié cette semaine son rapport annuel sur la situation des droits de l’homme dans le monde et dans le cas de la Guinée-Bissau, il a été mentionné que l’impunité continue de prévaloir dans le pays, facilitant la corruption et le trafic de la drogue.

Des points de vue du rapport partagés par le président de la Ligue guinéenne des droits de l’homme Augusto Mário Silva qui pense que le rapport des États-Unis sur les droits de l’Homme en Guinée-Bissau reflète la réalité et que le gouvernement guinéen doit agir rapidement pour inverser.

Pour Augusto Mário Silva qui prévient, « Les droits de l’homme font face à une régression jamais vue auparavant ». Et de poursuivre « Le rapport reflète ce qui est la réalité de la situation des droits de l’homme en Guinée-Bissau et que la Ligue dénonce depuis un certain temps », a déclaré le président de l’organisation non gouvernementale.

« Nous devons nous rappeler que la plupart des partenaires internationaux ont comme drapeau de coopération le respect des droits de l’homme et nous courons le risque de voir certains aspects de la coopération bloqués par manque de respect », a-t-il déclaré

« Il est regrettable qu’après de nombreuses années de combat et de sensibilisation, nous continuons à vivre des situations comme celle-ci et nous ne voyons aucun signe d’amélioration de la situation des droits de l’homme », a déclaré  Augusto Mário Silva avant de dire « le gouvernement doit agir rapidement dans le sens d’inverser »..

« Il est important que le gouvernement commence à travailler avec les organisations de la société civile et les partenaires pour inverser cette image négative de la situation des droits de l’homme en Guinée-Bissau », a-t-il souligné tout en pointant du doigt certaines pratiques entre autres  « la corruption des juges dans les tribunaux et la manipulation politique des tribunaux pour des intérêts politiques », doit cesser.

« Ces éléments sont en fait venus confirmer ce dont nous avions déjà averti, au danger de la dérive de l’État de droit en Guinée-Bissau. Lorsque les tribunaux sont sensibles à la manipulation politique, cela signifie qu’ils n’ont plus la capacité d’apprécier dans un contexte d’impartialité et cela facilite également l’impunité, ce que le rapport a également souligné », a-t-il souligné.

Augusto Mário Silva a également mis l’accent sur la violence policière et les attaques contre la liberté de la presse, ainsi que sur l’absence d’action du gouvernement face à ces attaques, laissant une certaine « commodité . Au moment où les Bissau guinéens veulent être édifiés sur les dessous de l’Airbus A-340 stationné à l’aéroport et contrats pétroliers signés avec le Sénégal 

Augusto Mário Silva a averti que les droits de l’homme en Guinée-Bissau connaissent un revers inédit. « En ce moment, nous avons un régime politique qui, au lieu de promouvoir les droits de l’homme, a éliminé, anéanti, complètement le libre exercice des droits fondamentaux », s’est-il plaint.

Face aux multiples interrogations sur la présence et la cargaison du fameux Airbus A-340 stationné sur le tarmac de l’aéroport Oswaldo Vieira, les dessous des contrats pétroliers avec le Sénégal, les tenants du coup d’état du 1er février dernier, le « général » comme le Premier ministre Nuno Nabiam, préfèrent jouer aux funambules pour éviter les débats.

« Malheureusement, le gouvernement n’affiche aucune volonté de vouloir mettre fin à ces pratiques, bien au contraire, l’attitude du gouvernement révèle une certaine complicité sur les violences perpétrées par les forces de l’ordre qui agissent en toute impunité », a-t-il déclaré.

Plus grave, de manière unilatérale, le « général » a décidé de fermer plusieurs radios de la place pour défaut de paiement de la licence d’émission. Pourtant, il n’y a guère longtemps, l’Union des journalistes rapporte qu’elle faisait face à une attaque à la liberté de la presse, ce qui est très dangereux.

Pour le juriste guinéen, « il y a un ensemble de violations qui sont commises parce qu’il n’a que force », rappelant que les radios, selon les institutions internationales, contribuent au développement humain.

Déjà dans les déclarations de cette semaine, l’avocat Fodé Mané, de l’Espace Concert des Organisations de la Société Civile Guinéenne, affirme que cette mesure constitue une « violation flagrante » de ce que contient la loi.

Selon Fodé Mané, le gouvernement s’est engagé à « omission en ne déclarant pas les détails de la façon dont les radios peuvent obtenir une licence ou peuvent être retirées ». C’est parce que, a-t-il expliqué, dans « la loi régissant l’activité de radiodiffusion fait référence à un décret qui n’a jamais été adopté, cela signifie que le gouvernement n’a aucun mécanisme pour agir ».

« Un autre aspect est le taux fixe lui-même. Il existe des règles pour la fixation des frais qui doivent être passés par le budget général de l’État et l’autorisation de rassemblement, mais cela a été fixé par le ministre des Finances et de la Communication sociale, sans aucun critère objectif », a-t-il

Fodé Mané a déclaré que la loi a également été violée dans la question de fermeture. « Les mesures de fermeture, selon la loi elle-même, doivent être ordonnées par le tribunal. Le gouvernement, par le biais d’une inspection, détermine s’il y a ou non une infraction, s’il y avait eu violation, attire l’attention sur celle-ci, si la personne commet un crime, et le tribunal est responsable de l’action criminelle. La fermeture ne peut pas non plus être administrativement, comme le fait le gouvernement », a-t-il expliqué.

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