@Atlanticactu.com – Plus rien ne semble arrêter le « général » de Bissau dans sa volonté d’éliminer l’un de ses plus farouches opposants. Comme son » grand frère », instrumentaliser la justice pour parvenir à ses fins, est la seule issue qui s’offre à lui. Non content d’avoir annulé le Congrès devant introniser Domingo Simoes Pereira, Umaru Embalò fait feu de tout bois pour décourager les militants et proches de la formation créée par le père de l’indépendance Amilcar Cabral. Après l’interdiction illégale de sortie du territoire contre le député Domingo Simoes Pereira, c’est l’homme d’affaires Tchitchi Nancassa, proche du chef du PAIGC qui est arrêté.
Dans le viseur d’Umaru Embalò depuis son installation par la CEDEAO à la tête de la Guinée Bissau, l’homme d’affaires Viríssimo Nancassa (Tchitchi Nancassa) aété arrêté le 27 février 2022, à Bissau. Considéré comme un ami proche du leader du PAIGC, Domingo Simoes Pereira et vivant entre Bissau et Dakar pour la plupart du temps, son refus de témoigner contre celui qui empêche Embalò de dormir du sommeil du juste, vient de lui ouvrir les portes de la prison.
Déjà en juin 2021, lors du théâtral Mandat d’arrêt international lancé contre le député Domingo Simoes Pereira, les autorités au pouvoir ont essayé d’empêcher Tchitchi Nancassa de quitter le pays avant de voir Interpol déchirer la demande du Procureur général pour absence de base juridique.
Reçu par le « général » dans un hôtel de Dakar ou dans sa résidence des Almadies, Verissimo Nancassa a toujours refusé de mouiller Domingo Simoes Pereira contre des contrats dans l’exploitation du pétrole en Guinée Bissau
Notons aussi que, deux jours avant l’arrestation de Tchitchi Nancassa, le chef du parti africain pour l’indépendance de la Guinée et Cabo Verde (PAIGC) Domingo Simoes Pereira avait déjà signalé et averti la communauté internationale, que sa vie, ainsi que celle de beaucoup les gens proches, étaient en danger à cause de la situation actuelle en Guinée-Bissau où des hommes armés, considérés comme proches du « général » sans troupes, s’en prennent impunément aux journalistes, aux acteurs de la société civile, aux opposants.
« Je sens que ma vie est en danger ainsi que celle de beaucoup de gens autour de moi. « C’est pourquoi j’ai porté à la connaissance de la communauté internationale, non pas pour demander une quelconque protection, mais pour la mettre devant ses responsabilités », avait déclaré le président du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC).
» Plusieurs tentatives pour m’éliminer ont été dejouées.Tout le monde est averti et informé », a dit Domingo Simoes Pereira, faisant allusion à la CEDEAO, a l’ONU, à l’Union Africaine et à la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP).
« Si quelque chose m’arrive, vous devez tenir Umaro Sissoco Embaló comme le seul responsable, mais aussi demander au général (Biagué Na Ntan) ce qui s’est passé, parce qu’ils seront tous les deux impliqués et devront en répondre », a-t-il mis en garde en se référant au président et au chef de l’armée de l’air guinéenne Madas, respectivement.
Domingos Simoes Pereira s’est entretenu avec des journalistes et environ 300 partisans et militants du parti, qui étaient présents au siège du parti, à Bissau, où la présence des forces de sécurité était visible.
Domingos Simoes Pereira a aussi dit que s’ils veulent l’arrêter, qu’Umaru Embalò le fasse pendant la journée sous le regard de tout le monde et pas en lâche, dans une embuscade ou dans le silence de la nuit.
« Prenez-moi et laissez le peuple guinéen tranquille, puisqu’il ne veut pas expliquer d’où vient tant de haine et de désir de persécution à mon égard », a-t-il dit, insistant sur le fait que ses mains sont « propres et immaculées ».
Cheikh Saadbou DIARRA