mercredi, 24 avril 2024 13:45

Guinée Bissau : Avec les nouvelles mesures prises, le général » Embalò signe l’arrêt de mort de la presse

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Comme au Sénégal avec l’application du nouveau code de la presse jugé régressif par certaines organisations de la société civile notamment l’ONG Article 19, en Guinée Bissau, l’Union des journalistes affirme que les nouvelles licences sont un un moyen civilisé pour mettre fin à la liberté de la presse. Après avoir kidnappé des journalistes, ouvert le feu sur des stations radio et obligé plusieurs journalistes à s’exiler, le gouvernement du « général » Umaru Embalò durcit les conditions de travail.
La présidente du Syndicat des journalistes de Guinée-Bissau Indira Correia Baldé a déclaré aujourd’hui que les nouvelles licences de communication requises par le gouvernement sont un moyen « civilisé » de mettre fin à la liberté d’expression et de la presse dans le pays.
« Nous comprenons que cette mesure est un moyen civilisé de fermer des médias qui refusent d’être domestiqués en Guinée-Bissau parce que le gouvernement sait que cette mesure n’est pas réalisable. « Il n’y a pas d’organes médiatiques ayant les moyens de remplir cette mission », a déclaré Indira Correia Baldé dans une déclaration face aux journalistes à la Maison des droits de Bissau.
Le gouvernement guinéen a publié, en date du 18 octobre, un cmmuniqué commun entre les ministres des Finances, Ilídio Vieira Té, et Fernando Mendonça, dans lequel il fixe de nouveaux montants pour l’acquisition de licences pour les activités de diffusion liées aux télévision, journaux et radio dans le pays.
Pour avoir une licence de radio privée à couverture nationale, le requérant devra payer à l’Etat 10 millions de francs cfa, équivalent à 15 mille euros, 500 millions de franc cfa, environ 760 mille euros, pour acquérir la licence pour une télévision privée. Quiconque veut ouvrir une radio communautaire devra débourser l’équivalent de 4500 euros, et s’il s’agit d’un journal privé, le coût est de trois mille euros, selon le communiqué.
« Le gouvernement a recouru à cette forme purement et simplement pour faire taire la presse en Guinée-Bissau », a déclaré le président de l’Union des journalistes, soulignant que la loi a été fabriquée « entre quatre murs » et sans que les journalistes et autres acteurs n’y soient conviés. 
Pour Indira Correia Baldé, Umaru Embalò  « montre son vrai visage contre la liberté de la presse et d’expression ». Et de préciser, « Nous savons tous que dans le pays dans lequel nous sommes, dans quelles conditions les médias fonctionnent. Le gouvernement en plus de faire taire la presse, veut envoyer des centaines de personnes au chômage », a-t-elle déclaré.
« Le gouvernement montre systématiquement qu’il est contre la liberté de la presse et d’expression en Guinée-Bissau et ensuite cela signifie qu’il est contraire à la démocratie et nous sommes dans un pays démocratique », a déclaré Indira Correia Baldé, soulignant que le gouvernement aurait dû créer les conditions pour avoir une communication sociale face aux défis du pays.
Maimuna DJALÒ 

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