@Atlanticactu.com – Il y’a quelques jours Atlanticactu avait annoncé en exclusivité qu’une liste secrète de plusieurs dignitaires du PAIGC était envoyée à la police de l’aéroport et aux différents postes frontaliers pour s’opposer à la sortie de ces derniers. Malgré le démenti du porte-parole de la police, la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Domingo Simoes Pereira prouve que Umaru Embalò compte mettre son opposition sous coupe réglée. Ce qui ne serait point une surprise quand on sait que l’un des soutiens du « général », avait souhaité réduire son opposition à sa plus simple expression.
Après le mandat d’arrêt avorté du fait du refus d’Interpol d’exécuter un mandat sans consistance légale, le parquet demande la levée de l’immunité parlementaire de Domingo Simõeses Pereira, leader du PAIGC.
Le parquet a demandé la levée de l’immunité parlementaire de l’ancien candidat à la présidentielle pour suspicion de crimes liés aux contrats de financement entre le gouvernement et certaines institutions bancaires, ainsi que le crime d’incitation à l’insurrection. Le document prévoit l’ouverture d’une enquête criminelle et la reprise des plaintes déposées en 2015 par l’ancien président José Mário Vaz, dans lesquelles Domingo Simõeses Pereira est accusé d’avoir dilapidé les ressources issues de la pêche, de corruption, de népotisme et de manque de transparence dans la passation de marchés publics.
Le document parcouru par Atlanticactu est déjà entre les mains du président de l’assemblée nationale Cipriano Cassama qui a demandé l’avis de la commission de l’éthique qui, par consensus et sans vote, a décidé de ne pas avoir suffisamment d’éléments pour lever l’immunité. La décision finale revient à la plénière de l’Assemblée nationale populaire, selon les explications de l’avocat Nelson Moreira, député et vice-chef du banc parlementaire du Madem-G15.
« Les délibérations de l’Assemblée sont prises à la majorité absolue, 50 + 1, ici nous ne parlons pas de la situation de la perte de mandat, nous parlons de l’immunité parlementaire », explique-t-il.
Pour l’avocat Luiz Vaz Martins, qui a intégré le collectif des avocats du PAIGC, il affirme que le procureur est une fois de plus impliqué dans une affaire de persécution politique.
« Tout ce qui figure dans le document est la suite de cette persécution politique dont est victime Domingo Simoes Pereira comme d’autres dignitaires du PAIGC qui refusent de s’agenouiller devant Umaru Embalò », a-t-il dénoncé.
Nelson Moreira alerte sur le respect de la loi sur la validité de l’audition, en indiquant que « ce qui est clair dans le règlement concernant le statut de député, aucun député ne peut être entendu, ni interrogé comme témoin, sans que l’immunité parlementaire ne soit levée ».
Luiz Vaz Martins a un autre point de vue et parle d’un processus politique : « Avant la levée de l’immunité, la personne est entendue au sein du parlement, c’est-à-dire la loi autorise le parlement à faire une analyse préliminaire de ce qui est en cause. Malheur au parlement, malheur aux députés lorsqu’ils commencent à lever des immunités par des processus de nature purement politique ».
La semaine dernière, dans des déclarations à la presse, Domingo Simõeses Pereira avait dénoncé l’existence d’une liste de personnes empêchées de quitter le pays, dans laquelle figurait son nom, et la volonté de lever son immunité parlementaire.
Salimatou DJALÒ