vendredi, 19 avril 2024 19:04

Guinée : Après le rejet du chronogramme de transition de la CEDEAO , la junte risque de nouvelles sanctions

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@Atlanticactu.com – Les auteurs du coup d’état militaire contre le président Alpha Condé ne comptent pas se plier aux injonctions de l’organisation communautaire qui avait imposé un deadline pour la durée de la transition et la tenue d’élections générales. L’ultimatum de la Cédéao à la Guinée pour proposer un chronogramme de la transition est arrivé à terme. Son rejet par les militaires fait redouter de nouvelles sanctions.
Après près de huit mois au pouvoir, la junte au pouvoir en Guinée n’a pas présenté un calendrier pour le déroulement de la transition devant déboucher sur l’organisation des élections générales et  pour  rendre le pouvoir aux civils. A défaut d’un chronogramme, les autorités militaires ont plutôt ouvert plusieurs dossiers judiciaires contre plusieurs personnalités de l’ancien régime du président Alpha Condé
Ceux-ci défilent devant la cour de répression des infractions économiques et financières. Certains parmi eux ont été déférés à la prison centrale de Conakry. C’est le cas du tout dernier Premier ministre du gouvernement de Alpha Condé, Ibrahima Kassory Fofana et l’ancien tout puissant ministre de la Défense nationale, Mohamed Diané.
Pendant ce temps, la Cédéao exige à la junte de définir un chronogramme au risque de s’exposer à des sanctions. Après l’expiration de ce délai, le gouvernement guinéen n’a officiellement soumis aucun chronogramme.
Pour Ousmane Gaoual Diallo le porte-parole du gouvernement de transition, « Chacun doit essayer de jouer son rôle. Et je crois dur comme fer que depuis un certain temps, la CEDEAO s’est détournée volontairement de son objectif d’être une institution au service des populations. Elle apparaît plus aux yeux de l’opinion publique ouest africaine comme une organisation à la botte d’un clan de chefs d’état. Et cela ne saurait prospérer en Guinée.
« La Société Civile et l’opposition élèvent de plus en plus le ton pour un retour à un gouvernement civil élu démocratiquement, la Junte impose son agenda de lutte contre la corruption et la reddition des comptes. Que devrait faire la Cédéao pour amener le Colonel Doumbouya à présenter un calendrier sur l’organisation des élections générales et pour rendre le pouvoir aux civils ? »
Cette sortie médiatique du ministre Ousmane Gaoual Diallo a irrité  le forum des forces vives qui regroupe plusieurs organisations de la société civile. Cette entité était en négociation avec l’institution sous-régionale afin de proroger l’ultimatum de deux semaines.  
« Nous avons été estomaqués par la sortie du ministre, porte-parole du gouvernement qui se moquait absolument des conséquences que les sanctions de la Cédéao pouvaient avoir sur la vie des citoyens. Nous sommes dépassés. Cela nous a déçus. Nous avons constaté que cette souffrance des populations pourrait encore s’aggraver par rapport aux sanctions », réagit Abdoullah Sacko, l’un des acteurs de la société civile qui juge l’intervention duporte-parole du gouvernement « inopportune ».
Certains leaders politiques invitent la junte au pouvoir à sortir de son silence pour proposer un chronogramme clair et précis pour éviter à la Guinée des sanctions. Parmi eux, Diabati Doré, président du Rassemblement pour la République (RPR).
« Attendons de voir demain ou après-demain ce que la Cédéao va dire. Je pense que, quelle que soit la durée, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) doit avoir le bon sens de faire une proposition. C’est à la Cédéao de voir si c’est faisable ou pas. Nous avons fait une proposition de 15 mois », affirme Diabati Doré.
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