Que se passe-t-il pour le chef de la faction Nord du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance se mette soudain à convoquer des réunions publiques? Alors que les acteurs de la Société Civile dont le Forum Civil, s’impliquent davantage dans une nouvelle dynamique de paix, voilà subitement que Salif Sadio est sorti du bois après plusieurs années de silence pour cultiver la culture de la peur dans cette région meurtrie par plus de trente six ans de terreur. La réunion prévue par le chef rebelle ce samedi à Diouloulou serait-elle celle de tous les dangers? Tout porte à le croire.
L’accalmie depuis 2012 brandie par le Chef de l’Etat, ne serait finalement qu’un leurre pour endormir la vigilance des forces de défense et de sécurité car, à ce jour, rien ne justifie les sorties du rebelle en chef, hostile à tout retour de la paix.
La commune de Diouloulou, l’un des berceaux de la rébellion est sous étroite surveillance depuis certains jours avec la présence d’éléments du bataillon des Commandos et ceux du 25ème Bataillon de Reconnaissance Armé venus renforcer la plate militaire de Diouloulou. En effet, depuis l’annonce de l’organisation d’une réunion publique par Salif Sadio, la hiérarchie militaire n’a pas lésiné sur les moyens. Ainsi, depuis lundi, Diouloulou est l’endroit le plus sécurisé au Sénégal.
Pourtant, ladite est réunion est interdite selon des sources proches de l’administration territoriale. Mais, nous apprend une autre source présente dans la localité, certains « éléments » du MFDC, sont visibles à Diouloulou et sont en ce moment même en train de défricher l’endroit où devrait se tenir la rencontre. Hasard ou provocation, la rencontre devrai se tenir juste en face du cantonnement militaire!
Est-ce une faiblesse ou un dysfonctionnement des services de l’Etat de laisser le plus virulent des chefs du MFDC, continuer de poser des actes comme l’organisation de réunions publiques sur le territoire national. Celui qui a toujours brandi et revendiqué fièrement l’indépendance de la Casamance et qui est l’un des seuls à tailler bavette avec le gouvernement dans le cadre des négociations de Sant’E Egidio, a-t-il une bénédiction de l’Etat pour se permettre ce que d’autres sénégalais n’osent point faire. C’est la question que se posent beaucoup d’officiers de l’Armée, de la gendarmerie ou des Renseignements basés à Ziguinchor.
Avec ou sans autorisation, Salif Sadio continue de narguer les militaires et gendarmes basés à Ziguinchor et qui depuis plusieurs années, assurent la sécurité des biens et des personnes. Comment comprendre que le gouvernement ou la justice ferme les yeux sur les agissements publics de Salif Sadio alors qu’un mandat d’Arrêt a été décerné contre lui.
Une chose semble néanmoins sure, cette conduite de Salif Sadio est en train de saper tous les efforts consentis par les autres chefs comme César Attoute, Paul Aloukassene Bassene, etc, qui ont décidé à travers une plate-forme mise sur pied, d’aller au dialogue avec l’Etat. depuis le lancement de cette dynamique, Salif Sadio n’a eu de cesse de poser des acteurs comme ces rencontres publiques pour montrer à la face du monde toutes ces jeunes recrues qui vont assurer la relève. Et pourtant, l’Etat semble sourd, muet et aveugle par rapport à cette menace sourdine que le rebelle fait peser sur les populations.
En tout cas, y’a beaucoup de zones d’ombre. J’espère que la vérité ne va tarder à se faire savoir.