dimanche, 28 avril 2024 15:23

Coronavirus : Plan d’action du ministère de la Santé, des chefs de postes encore plus inquiets à Bignona

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C’est le 2 mars dernier que le président a déclaré « Le Sénégal n’est plus à l’abri du coronavirus » alors que Dakar venait d’enregistrer son premier cas. Il s’agissait d’un Français. Avec la propagation de la pandémie, le Sénégal se devait donc de se tenir prêt, tout comme les autres pays où des cas sont recensés. Mais, force est de reconnaître que le Plan d’action du ministère est loin de satisfaire les sénégalais surtout le personnel des structures de santé notamment à Bignona.

Si la concorde nationale est de mise pour faire face à la pandémie du Covid-19, force est de reconnaître que l’état ne joue pas totalement son rôle. À moins que depuis décembre, le gouvernement n’ait pas anticipé véritablement sur la pandémie qui se développait à une vitesse inouïe à partir de Wuhan en Chine l’épicentre du virus.

Malgré les déclarations du ministre Abdoulaye Diouf Sarr, Atlanticactu.com a mené des investigations au niveau de plusieurs départements frontaliers d’avec la Gambie et la Guinée Bissau. Le constat est alarmant pour ne pas dire choquant. Le plan d’action décliné par les services du ministère de la Santé et de l’Action Sociale est quasiment méconnu des populations et chose plus grave, du personnel de santé.

À Bignona, seuls le poste police de la Dpaf et la douane de Seléty disposent de Thermoflashs. À part une distribution de produits par le Conseil départemental, c’est le désert total

Chargé d’exécuter le Plan d’action du ministère de la Santé, le Préfet Babacar Ndiaye lors du Conseil Départemental de Développement (CDD) n’a pu faire mieux que constater les dégâts et solliciter des Maires une implication totale. Dans ce département, hormis la distribution de gels alcoolisés, de produits désinfectants, de gants par le Conseil départemental, la réalité était autre.

La possibilité d’une propagation du virus au Sénégal et la faculté à faire face des pays aux systèmes de santé précaires sont un sujet de préoccupation pour l’Organisation mondiale de la Santé qui a demandé hier au continent « de se réveiller face à la pandémie ». Mais avec quels moyens ?

De Kafountine à Thionk Essyl, c’est la désolation totale. Les postes et centres de santé ont en commun les mêmes doléances, « Pas de Thermoflashs ni de gels, les caméras thermiques n’en parlons même pas ».
À Seléty, les services de police et de douane disposent juste chacun d’un Thermoflashs, pas d’infirmier encore moins d’une tente d’isolement. Les personnels sont au contact avec les voyageurs au risque de leur vie.

« Dans tout le département de Bignona, nous avons recensé pas plus de cinq Thermoflashs », selon une source médicale

N’eut été la gravité de la situation, ces propos d’un agent de l’état auraient fait rire tellement il est inimaginable que seuls 5 Thermoflashs existent dans ce département dont la superficie est de 5 295 km² pour une population de 224 617 habitants.

Et pourtant, ce département est l’un des plus vulnérables du fait de sa position économique et géographique. Le Quai de pêche de Kafountine qui reçoit au quotidien des centaines de personnes de toute nationalité (Pêcheurs, Mareyeurs, Commerçants, etc) ne dispose pas d’un seul Thermoflashs pour détecter la maladie. Chaque jours ces milliers de personnes sont exposées au virus. Même son de cloche pour le personnel de Santé qui prie pour éviter la présence d’un seul cas.

Le Préfet de Bignona chargé de dérouler le Plan d’action contre le Coronavirus, cherche fonds désespérément. Les Collectivités territoriales quasiment aux abonnés absents

À Thionk Essyl, c’est l’absence d’eau au niveau du Centre de Santé qui en plus des difficultés communes aux autres structures, qui est un facteur complémentaire de risques.

Si le Préfet Babacar Ndiaye éprouve des difficultés pour dérouler le Plan d’actions du ministère de la Santé, c’est certainement parce que les fonds alloués tardent à venir. Mais, si les Maires avaient pris sur eux pour une fois de s’inquièter pour leurs administrés, chaque poste de santé, chaque lieu de travail et de rassemblement de personnes aurait pu obtenir un Thermoflashs, des gels antiseptiques et un dispositif de lavage des mains. Ce qui est loin d’être le souci de certains élus qui n’attendent que la présence des projecteurs pour essayer de se signaler enfin à leurs mandants.

Mame Penda Sané

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