L’affaire de la drogue saisie au port de Dakar n’en finit pas de révéler ses secrets. Malgré l’arrestation de plusieurs individus, c’est le flou total sur les véritables propriétaires qui ont acheté et convoyé le produit vers Dakar. Comme pour rajouter au doute sur la disparition d’une partie de la cocaïne, voilà que la douane procédé à l’incinération après l’avoir présenté à la presse.
C’est au total quelques 1107 kilogrammes de cocaïne représentant une valeur de 88 milliards de FCfa qui a été incinérée ce samedi 27 juillet par la douane.
Cette opération s’est déroulée au niveau de la cimenterie, les « Ciments du Sahel » en présence des ministres des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo et de l’intérieur, Aly Ngouille Ndiaye.
Le choix de la cimenterie a été décidé à cause de la puissance de son four Clinker, capable d’atteindre les 1600° et de faire fondre la drogue en quelques minutes.
Une précipitation qui soulève beaucoup de questions surtout avec la disparition de plusieurs dizaines de kilos de cocaïne dans l’enceinte du port
Pour rappel, c’est en l’espace de quelques jours que les gabelous réussiront la prouesse de tomber sur deux navires ayant à bord d’importantes quantités de drogue. La drogue était enfouie dans des véhicules de marque Renault achetés au Brésil et en partance pour l’Angola et le Ghana.
Alors que les sénégalais avaient les yeux braqués sur cette importante saisie, plusieurs dizaines de kilo de cocaïne étaient prélevés et commençaient à inonder le marché dakarois. Malgré le démenti du ministre Abdoulaye Daouda Diallo, l’Ocrtis mettra la main sur plusieurs personnes et une petite partie de la cocaïne volée.
Alors que les limiers ont fini d’identifier les protagonistes de cette affaire, voilà que l’herbe leur est coupée sous les pieds avec la libération en catimini du patron de Dakar Terminal et « l’oubli » de ceux notoirement connus comme étant les principaux responsables de cette cargaison de la mort.
En procédant à l’incinération de la cocaïne avec une telle célérité, une question mérite d’être posée, les prés de 200 kilo qui ont disparu du port vont-ils inonder le marché local ? Pourquoi soudainement, l’Ocrtis semble ne plus rechercher les mis en cause qui ont été cités dès le début.
À croire qu’un ponte y serait mêlé et que le mot d’ordre est de faire l’impasse, le temps pour les sénégalais d’oublier comme ce fut le cas avec la drogue jadis saisie à Fumela.