jeudi, 25 avril 2024 06:15

Chronique de Pape SANÉ : Ousmane Sonko ou la double équation de Macky Sall

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@Atlanticactu.comQuasi inconnu du commun des sénégalais hormis les fonctionnaires de son ancienne administration de la Direction générale des Impôts et Domaines et /ou de quelques chefs d’entreprise dont les dossiers fiscaux ont transité entre ses mains, Ousmane Sonko le leader de Pastef, actuel député-maire de la Ville de Ziguinchor, aura bénéficié d’un sacré coup du sort mais surtout de…..Macky Sall dont la signature apposée en bas du Décret No 2016-1239 du 29 août 2016 portant radiation de l’ex Inspecteur des Impôts. Sans le savoir, le président de l’Alliance Pour la République venait de participer à la création d’un monstre politique comme les jeunes n’ont jamais eu l’occasion d’en découvrir avec l’accession d’un certain Me Abdoulaye Wade à la magistrature suprême en 2000 après un combat de plus de 25 ans.
A peine un an après sa radiation de la fonction publique, le leader de Pastef, une jeune formation politique participe aux législatives sous la bannière de la coalition Ndawi Askan Wi. Ousmane Sonko sera l’unique député élu issu de cette coalition et déjà, « Participer dans ces conditions  (manquements du scrutin ndlr) et me retrouver 6 ème face à de très grandes coalitions, chacune tenant une ville, je trouve qu’il y a de quoi en être satisfait » avait déclaré celui que d’aucun caricaturaient comme un nain politique. 
La Bérézina des législatives cachait certainement l’amour grandissant des sénégalais vis-à-vis de cet homme injustement sanctionné par un président réfractaire à la critique et grand adepte du Jacobinisme. En février 2019, Macky Sall et les siens constataient la percée fulgurante de l’inconnu d’il y’a un an. Arrivé 3ème lors de la présidentielle avec des scores à la russe dans la région méridionale de Ziguinchor, Ousmane Sonko est affublé du titre de « l’étoile montante de la politique » et allait être depuis l’épine sous les pieds d’un régime désormais conscient de l’existence d’un poids lourd en politique.
Lors des locales du 23 janvier dernier, c’est la consécration pour la jeune carrière politique du banni de l’administration publique. Ousmane Sonko et les leaders de la coalition Yewwi Askanwi confirment les résultats de la présidentielle de février 2019. Et cerise sur le gâteau, le leader de Pastef préside désormais aux destinées de la Ville de Ziguinchor comme Maire , entraînant la chute d’autres bastions du pouvoir en faveur de Yewwi Askanwi. Dakar la capitale tombe sous le charme de Barthélémy Dias, Thiès la rebelle est acquise au Dr Babacar Diop…..
Après la diabolisation, la stigmatisation, la radiation de l’administration publique sans conséquences sur l’ascension du chef de file des « Patriotes », fallait-il mettre en branle d’autres artifices pour stopper Ousmane Sonko ? Oui, pourquoi pas lui faire suivre les traces de Karim Wade et Khalifa Sall, tous les deux lourdement condamnés et déchus de leurs droits civiques. Un « complot » qui va sonner définitivement le déclin d’un régime honni par les sénégalais et gouvernant par la peur et la psychose. Et en attendant un éventuel troisième mandat illégal de tous les dangers, Ousmane Sonko au contraire de Khalifa Sall et Karim Wade, est encore éligible.
Déjà, rejeté par les populations dans leur immense majorité suite aux dédits sur la réduction de son mandat de sept à cinq ans, la primauté de la Patrie sur le Parti, la gestion sobre et vertueuse….le pouvoir de Macky Sall régulièrement cité dans des scandales financiers, fonciers, les uns plus énormes que les autres qui n’avait pas vu l’immensité de la colère contenue, n’a pas su gérer le scandale du Sweet Beauté du nom du Salon de massage où officiait une certaine Adji Sarr qui avait accusé le leader de Pastef de viols multiples et menaces de mort.
De février à mars 2021, le Sénégal baignera dans le sang au rythme des manifestations contre l’exécution sordide d’un nouveau prétendant sérieux à la succession de Macky Sall en 2024. 14 morts, des centaines de blessés après la convocation en février 2021 et son arrestation en mars du député Ousmane Sonko. Pourtant, ce dernier avait bien averti en des termes sans équivoque « Si Macky Sall veut me liquider, il faudrait pour cette fois qu’il se mouille. Je n’en sortirais pas intact mais son pouvoir n’en sortira pas indemne ». N’eut été l’intervention du Khalife Général des Mourides, le pouvoir qui était presque dans la rue et sauvé in extremis, ne serait pas loin de ce qui passe actuellement au Mali, au Burkina Faso ou en Guinée Conakry.
Quand Macky Sall va-t-il abattre son jeu et sortir définitivement de son NI OUI NI NON ? Après les législatives de juillet prochain ? Peut-être après, dès la fin de son mandat à la tête l’Union Africaine qui lui prendra trop de temps au point de restaurer le poste de Premier ministre supprimé au lendemain de sa réélection en février 2019 ? Le Fast-track tant chanté par ses partisans pour offrir des lendemains meilleurs aux sénégalais ne serait-il plus d’actualité ? La véritable interrogation n’est pas celle-là. À quelques mois près, la chose est sûre et chacun la considère comme telle. Il est plus intéressant de se demander aujourd’hui quelle forme prendra la déclaration de candidature ou pas du président sortant.
Autour de lui, sans qu’il les écoute forcément, les avis sont partagés. Doit-il se contenter, à l’instar de Me Abdoulaye Wade son mentor en 2012 d’un simple « oui » en réponse à une question d’un journaliste s’il compter se représenter ? Pour certains, ce serait le plus simple et le mieux.
S’il se borne à dire OUI, alors…
Pape SANÉ 
Directeur de Publication  – www.atlanticactu.com

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