Au Burundi, plusieurs opposants ont réclamé mercredi l’ouverture d’une enquête indépendante pour éclairer la lanterne des Burundais sur les causes réelles du décès du président Pierre Nkurunziza, annoncé mardi par les autorités.

Les autorités burundaises ont annoncé mardi la mort du président Pierre Nkurunziza, décédé lundi à la suite d’un « arrêt cardiaque ». Cette version gouvernementale ne semble pas convaincre plusieurs opposants burundais qui réclament une enquête indépendante.

« Plusieurs sources non officielles ont évoqué l’hospitalisation de Pierre Nkurunziza suite à une infection au Covid-19. L’épouse du président, Denise Nkurunziza, est elle-même hospitalisée au Kenya depuis près de deux semaines et a été testée positive à la Covid-19 selon les média kényans », a écrit l’opposant Pacifique Nininahazwe dans une publication sur sa page Facebook, réclamant « une enquête sérieuse et indépendante ».

De son côté, le leader du Mouvement pour la solidarité et le développement (Msd, opposition), Pancrace Cimpaye a alerté que  « la Covid-19 qui l’a (Nkurunziza, ndlr) tué va décimer beaucoup de gens qui l’ont côtoyé », a-t-il prévenu.

Le président burundais Pierre Nkurunziza et sa femme Denise Bucumi Nkurunziza @DR.

On ignore si l’arrêt cardiaque auquel aurait succombé M. Nkurunziza est consécutif à une infection à la maladie du coronavirus, mais certaines sources à Bujumbura affirment que l’épouse du défunt avait contracté la Covid-19 et avait récemment été admise à Nairobi pour y être soignée.

A ce jour, le gouvernement ne reconnait que 83 cas testés positifs au coronavirus dont un décès. Des chiffres jugés insignifiants par plusieurs observateurs qui accusent les autorités de banaliser la maladie et d’exposer la population. Lors de la campagne électorale du 20 mai, Pierre Nkurunziza avait déclaré que Dieu lui-même avait « purifié l’air du Burundi », le protégeant de la pandémie.

Evariste Ndayishimiye aux côtés du président burundais sortant, Pierre Nkurunziza. © Berthier Mugiraneza/AP/SIPA

Isolé tout au long de son troisième et dernier mandat, Pierre Nkurunziza est  arrivé au pouvoir en 2005 par le maquis, pendant la guerre civile qui a déchiré le pays. Il devait rester en fonction jusqu’au 20 août prochain, date d’investiture de son successeur, le général Évariste Ndayishimiye, candidat du parti au pouvoir, vainqueur de la présidentielle du 20 mai et considéré par la communauté internationale comme plus conciliant que son prédécesseur.

La Rédaction (atlanticactu.com)

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