dimanche, 28 avril 2024 08:56

Après les moult arrestations de Pro-Sonko et le premier attentat terroriste, Macky à la recherche d’un soutien contre les « Forces occultes »

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Sénégal
Atlanticactu/ Dakar/ Cheikh Saadbou Diarra
Annoncé à grands renforts de publicité, ce que la presse avait qualifié de premier attentat terroriste au Sénégal, est tombé dans l’oubli sans qu’aucun pays ami, même la France n’ait eu à condamner cet acte qui aurait coûté la vie à deux membres d’une même famille à la suite d’un jet d’un cocktail Molotov sur un bus de transport TATA le 1er août 2023 à hauteur de Yarakh.
C’était le 1er août dernier au lendemain de l’arrestation du leader de Pastef Ousmane SONKO pour vol de téléphone portable qu’à la suite de manifestations à Dakar, Ziguinchor et d’autres localités du Sénégal, que le désormais ex ministre de l’intérieur Antoine Félix DIOME annonçait qu’un attentat d’une rare violence venait de frapper le pays. Face à la presse, celui qui depuis 2020 était à la tête de la Place Washington, avait révélé que sept individus, des gros bras encagoulés ont jeté un cocktail molotov entre les jambes d’un chauffeur de bus TATA et s’en était suivi un violent incendie qui avait occasionné des pertes en vies humaines et des blessés.
Après les premières minutes de panique suscitée par un tel acte, les critiques ont commencé à fusée de partout mettant en doute les propos de Antoine Félix DIOME qui, dès les premières heures des émeutes de Mars 2021 conséquentes de l’arrestation de Ousmane SONKO dans l’affaire Sweet Beauté, avait déclaré que le Sénégal était envahi par des forces occultes autre que les manifestants. En effet, les témoignages du chauffeur et du caissier du bus de transport sans compter l’équipe médicale de l’hôpital de Pikine qui avait reçu les personnes « grièvement blessées » mais libérées au bout de quelques minutes de soins, ont installé le doute dans la tête des populations.
« Après l’affaire Imam Alioune Ndao arrêté par la Section de Recherches pour des faits de terrorisme avant d’être acquitté par la Chambre Criminelle du Tribunal de Grande Instance de Dakar, le pouvoir du président Macky SALL est obnubilé par la question du terrorisme »
Comme si le pouvoir avait depuis longtemps appréhendé la montée en puissance de Pastef, un parti politique créé en 2014 et dirigé par Ousmane SONKO un cadre de l’administration fiscale radié de la fonction publique pour manquements à l’obligation de réserve et ce,  à partir de la présidentielle de 2019 au cours de laquelle ce qui était considéré comme une formation politique des réseaux sociaux, arriva troisième et, cerise sur le gâteau, administra une défaite mémorable au président Macky SALL dans la région de Ziguinchor. Tous les propos de Ousmane SONKO et les actes de Pastef étaient scrutés à la loupe. Des caricatures des plus ignobles surgirent dans l’espace politique comme, salafistes, rebelle, terroriste , MFDC, forces occultes, etc…et toutes étaient collées aux membres de Pastef.
Et comme un business, tous se mirent à casser du Sonko et du Pastef pour plaire au Prince. Mieux une véritable opération de déstabilisation et destruction contre Ousmane SONKO démarrera notamment avec la sulfureuse et fausse affaire de viols multiples et menaces de mort, sous le silence complice du président Macky SALL, garant de la cohésion nationale. Et en guise de soutien aux tir-ailleurs anti Pastef, le pouvoir mis en avant le discours de l’aggravation de la menace terroriste islamiste après les émeutes de Juin et Juillet 2023 après la condamnation suivie plus tard de l’arrestation de Ousmane SONKO.
Alors qu’il était attendu du président Macky SALL et de l’État, au vu des violences policières perpétrées sur les manifestants, occasionnant plusieurs morts, des centaines de blessés et d’arrestations, un arbitrage entre sécurité et libertés publiques, le Chef de l’État restera silencieux. Pas de discours. Pas d’hommage national aux morts. Ou alors peut-être que les Sénégalais n’étaient pas prêts à l’entendre. Mais des mois après, Ousmane SONKO toujours en prison entre la vie et la mort suite à une grève de la faim, selon Me Ciré Cledor Ly, la colère domine. « Les mots ne suffisent plus à apaiser », constate un proche du leader de Pastef.
« À travers une telle annonce qui survient malheureusement au lendemain de l’arrestation du principal opposant à Macky SALL et de la dissolution de Pastef ? »
Pourtant, quelques semaines plus tard, les éléments de la Section de Recherches de la gendarmerie procéderont à l’arrestation des nommés Ndiaye Dia, Alioune Gueye dit Diego Maradona, Al Hassan Sow alias Sonko et El Hadji Malick Sy qui passeront aux aveux. Mais comme si l’effet d’annonce escompté n’avait pas atteint le but visé par le ministre de l’intérieur d’alors, aucune publicité tapageuse n’a accompagné cette prouesse des pandores de Colobane. Bref, les présumés auteurs de cette attaque ont été déférés devant le procureur ce vendredi 29 septembre 2023 et placés sous mandat de dépôt pour les faits d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, incendie volontaire ayant causé la mort, appel à l’insurrection, atteinte à la sûreté de l’Etat, mise en danger de la vie d’autrui, participation à un attroupement, provocation directe d’un attroupement et acte de terrorisme.

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